Des cas de fièvre aphteuse au Maghreb - Le Point Vétérinaire.fr

Des cas de fièvre aphteuse au Maghreb

Clothilde Barde

| 23.05.2022 à 13:30:00 |
© Maleo Photography

Comme les experts de la plateforme d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA) l'ont indiqué, dans un communiqué du 28 avril 2022, depuis le 28 mars 2022 trois foyers de fièvre aphteuse de sérotype O ont été détectés en Algérie.

"La réapparition de la fièvre aphteuse (FA) en Tunisie, puis en Algérie à trois mois d’intervalle, démontre le risque réel que cette maladie représente non seulement pour les pays du Maghreb mais aussi pour l'Europe" indique un communiqué de l'ESA publié le 28 avril dernier. Ainsi, à cette date, l'Algérie a notifié à l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale), la présence de trois foyers de FA situés au nord-est du pays. Le premier foyer a été détecté le 28 mars dernier dans un élevage de bovins dans lequel certains animaux ont présenté des signes cliniques évocateurs de fièvre aphteuse, puis il a été confirmé le 29 mars par RT-PCR (sérotype O). En ce qui concerne les deux autres foyers, détéctés les 29 mars (à 50 km du premier et confirmé par sérologie) et 17 avril 2022 (à 200 km et confirmé par RT-PCR), des ovins et caprins étaient également présents sur les exploitations, mais seuls les bovins ont montré des signes cliniques et ont été testés. 

Une circulation virale

Ces cas de FA détectés en Algérie, pays qui ne disposait pas du statut officiellement indemne depuis une dernière apparition de la maladie (épizootie de sérotype O avec plus de 300 foyers) le 20 juin 2019, semblent être en lien avec d'autres cas détectés au Maghreb à partir de l’Afrique subsaharienne, selon les experts. Ainsi, comme ils l'ont indiqué, "cet épisode survient trois mois après que la Tunisie, pays où la maladie était absente depuis mars 2019, a détecté six foyers de sérotype O, le premier ayant été détecté le 4 janvier 2022". De plus, les résultats des analyses phylogénétiques des souches tunisiennes indiquent que le topotype EA-3 en cause dans ces foyers présentait 99,4 % d’homologie avec des souches nigérianes identifiées en 2021 et 97,1 % d’homologie avec la souche O/EA-3 qui avait circulé au Maghreb en 2018-2019. Le virus semble donc circuler entre pays selon les experts. D'ailleurs, ce constat avait déjà été dressé avec les analyses phylogénétiques réalisées sur les virus détectés en Afrique entre 1986 et 2019 qui avaient montré de multiples introductions de souches O/EA-3 en Afrique subsaharienne au cours de ces dernières années, ainsi qu’au Maghreb en 2018-2019, à mettre en lien avec une connectivité accrue entre les pays du nord et du sud du Sahara. En effet, le nouvel axe routier transsaharien, qui part de Lagos au Nigeria et va directement vers le nord jusqu'à Alger en Algérie, avec des connexions vers Tunis en Tunisie, est en cours d’achèvement.

Clothilde Barde

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