Des achats de viande toujours en recul en 2017 - Le Point Vétérinaire.fr

Des achats de viande toujours en recul en 2017

Clothilde barde | 11.04.2018 à 16:00:04 |
viande
© kajakiki - iStock

La dernière enquête menée en 2017 pour France Agrimer confirme la tendance des années précédentes : la consommation de viande par les foyers français à leur domicile recule.

Pour "la troisième année consécutive, les achats en volume de viande par les ménages, pour leur seule consommation à domicile, sont de nouveau en repli toutes espèces confondues" a déclaré le 9 avril nier, Stéphane Travert, Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, dans une note d’information du ministère.
En effet, face à un recul chaque année de la consommation de viande par les français, l’organisme France AgriMer a cherché à connaître la tendance pour l’année passée. Pour cela, ils ont fait appel, sur la période allant du 26 décembre 2016 au 24 décembre 2017, à un panel de consommateurs interrogés (Kantar Worldpanel) sur les achats effectués pour leur consommation à domicile. La consommation hors foyer n’était pas couverte.

Une consommation de viande directement impactée par le contexte économique
Dans un contexte de hausse des prix à la consommation de viande, cette étude a permis de montrer que les ménages français ont tendance à réduire leurs achats de viande à l’exception de la viande hachée, des produits élaborés (saucisses à cuire, brochettes) et du poulet (plus particulièrement morceaux de poulet découpé). Ainsi, selon l’Insee, en 2017, la hausse des prix à la consommation pour le poste «viandes» s’est accélérée pour la troisième année consécutive (+ 1,1 % après + 0,4 % en 2016 et 2015) et ce, quelque soit le type de viande. Les prix des viandes de porc et de volaille renouent avec la hausse, après une tendance à la stabilité en 2016, tandis que ceux des viandes bovines et surtout ovines, confortent leurs hausses de 2016 (respectivement + 1 % et + 2 %). 
Cependant, le prix n’est pas le seul facteur qui entre en jeu dans la consommation de produits carnés par les consommateurs. Plusieurs autres facteurs interviennent aussi, notamment la saisonnalité de la demande et de l’offre, liée soit au climat, soit à la présence de fêtes, soit aux cycles naturels de production et aux habitudes des consommateurs. Ainsi, par exemple, la demande de mouton ou d’agneau est multipliée en période de fêtes pascales et autour de la fête de l’Aïd el-Kebir.

Certains produits carnés restent plus demandés
Dans la continuité des baisses enregistrées depuis neuf ans, les achats en volume de viande de boucherie fraîche, hors élaborés, se réduisent donc de nouveau en 2017. Plus prononcé qu’en 2016 (- 3,9 % sur un an après - 3,3 % en 2016) du fait de la dégradation des achats de porc frais, le repli concerne toutes les espèces. La situation est toutefois contrastée selon les types de viande. Seuls, trois types de produits carnés font exception.
La consommation de viande de volaille de chair est de nouveau dynamique avec une hausse de 2,2 % en 2017. Ce phénomène peut s’expliquer notamment par le fait que le prix de cette viande reste abordable, qu'elle n’est pas concernée par les interdits religieux et que ses qualités gustatives lui confèrent en effet une place de choix dans l’assiette du consommateur. Dans le même temps, les achats en volume de viande hachée, constituée à hauteur de 79 % de viande bovine, progressent modérément (+ 0,8 %) sur fond de repli également timide des prix et ceux de produits élaborés à partir de viande de boucherie (saucisses à cuire, brochettes), particulièrement prisées au plus fort de l’été, se redressent avec une hausse de 1,4 % en 2017 après un recul de 2,2 % en 2016. 

Des résultats de consommation "globale » divergents
Cependant, à  l’inverse, sur la même période, la consommation apparente de viande "calculée par bilan", qui comprend toute la viande mise à la consommation, que ce soit en foyer, hors foyer ou sous forme de plat cuisiné, est quasiment stable (+ 0,1 %). Ces résultats contradictoires peuvent en partie s’expliquer par une évolution croissante de la consommation hors foyer et de l’achat de plats cuisinés.

La consommation globale de viande à domicile par les foyers français semble donc être en recul constant depuis quelques années. Cependant, une perspective positive pour l’élevage français reste la stabilité de la consommation globale de viande avec le développement de la restauration hors domicile. De plus, face aux importations importantes actuellement en France (par exemple, la demande intérieure de poulet en France est satisfaite à 43 % depuis 2010 par les importations), il reste encore des parts de marché à développer pour nos éleveurs.

Clothilde barde
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