Découverte d’une protéine virale ressemblant au prion - Le Point Vétérinaire.fr

Découverte d’une protéine virale ressemblant au prion

Clothilde Barde | 07.07.2020 à 08:00:00 |
prion
© jnerad

Le 1er juillet 2020, plusieurs chercheurs ont publié les résultats d’une étude révélant la capacité du virus de la fièvre de la Vallée du Rift (VFVR) à former des protéines (fibrilles amyloïdes) semblables au prion.

Alors que jusqu’à présent, seules les maladies à prion (associées à des dépôts amyloïdes) étaient considérées comme transmissibles, la fièvre de la Vallée du Rift (VFVR) serait elle aussi caractérisée par la formation virale d’amas ressemblant aux fibrilles amyloïdes dans le cerveau. En effet, une équipe de chercheurs de l’Institut National de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE), en partenariat avec l’Institut Pasteur, l’Université d’Heidelberg et le Centre de Recherche Allemand en Cancérologie, vient de publier le 1er juillet 2020 dans la revue Nature Communications, les résultats d’une étude sur ce sujet.
Une maladie méconnue
Le virus de la fièvre de la Vallée du Rift (VFVR), qui infecte l’homme et le bétail (vaches, moutons…) via des piqûres de moustiques, se dissémine progressivement et pourrait bientôt en Europe. Or, comme peu d’études avaient été menées sur cette maladie jusqu’à présent, des chercheurs s’y sont intéressés et ils ont découverts une protéine, NSs, d’origine virale et fabriquée dans les cellules infectées, qui forme de gros amas semblables aux fibrilles amyloïdes. Ces dernières résultent du mauvais repliement et de l’assemblage aberrant de protéines codées par la cellule hôte en fibrilles linéaires hautement ordonnées.
Une découverte majeure
Il semblerait qu’elles se forment très rapidement (cinq heures environ) et que, dans un contexte infectieux, elles soient déterminantes dans la capacité du virus à déjouer la réponse immunitaire. Cette récente découverte laisse supposer qu’elles sont probablement à l’origine de la virulence du virus. Ces travaux, qui permettent une avancée non négligeable dans la connaissance du virus, permettent donc d’établir l’existence d’une nouvelle catégorie de protéines virales capables de former des fibrilles de type amyloïde, comme le prion.

Clothilde Barde
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