De nouveaux foyers de maladie d’Aujeszky dans l’Allier - Le Point Vétérinaire.fr

De nouveaux foyers de maladie d’Aujeszky dans l’Allier

Tanit Halfon | 15.12.2020 à 14:29:52 |
sangliers
© JMrocek

Depuis le début de l’année, le département a détecté à de nombreuses reprises des foyers de maladies d’Aujeszky, toujours dans des élevages de sangliers destinés à des activités de chasse.

Le département de l’Allier est une nouvelle fois concerné par des foyers de maladie d’Aujeszky. Ce foyer est un élevage de sangliers destinés à la chasse situé dans la commune de Gennetines. Il a été confirmé fin novembre 2020 dans le cadre des opérations de prophylaxie et notifié début décembre à l’OIE.

Des restrictions de mouvements

Cette nouvelle détection implique qu’une fois de plus, le département de l’Allier perd sont statut indemne de la maladie d’Aujeszky, avec pour conséquence des restrictions de mouvements de suidés au sein du département. Ainsi, les mouvements d’animaux de l’Allier vers un Etat membre de l’Union européenne sont interdits. Par ailleurs, les mouvements de suidés vers un autre département sont limités pour les porcs élevés en plein air et les sangliers : leur déplacement vers un abattoir d’un autre département ne peut se fait que sous-couvert d’un laissez-passer délivré par les services vétérinaires, et leur déplacement vers un autre site qu’un abattoir dans un autre département est interdit. Ces limitations ne concernent pas les porcs élevés en bâtiments. Par contre, tous les mouvements sont autorisés au sein du département, sans restrictions. De plus, les mouvements nationaux de porcs en claustration et les exportations de viandes de porcs restent toujours autorisées.

Par ailleurs, en octobre, un foyer avait été également détecté en Haute-Marne, à Humbecourt, chez un particulier détenant 5 porcs, dans le cadre des opérations de prophylaxie. Là encore, il s’agissait d’animaux gardés à l’extérieur, les clôtures présentes ne garantissant pas l’absence de contact. Deux animaux sur les 5 avaient été détectés positifs.

Quatrième foyer

Selon un communiqué de la Préfecture, c’est le 4ième élevage de sangliers touché dans le département depuis le début de l’année. Comme pour les autres, l’origine de la maladie fait probablement suite à une contamination des animaux par la faune sauvage, du fait de systèmes de clôtures inadaptés.

Le dernier épisode dans l’Allier remontait à avril dernier. Là encore, il s’agissait d’élevages de sangliers, au nombre de trois situés à proximité les uns des autres. Les deux premiers foyers avaient été confirmés en février et dépeuplés rapidement. Seul le dernier foyer (116 animaux), confirmé le 6 avril, avait été notifié à l’OIE. Néanmoins, du fait du contexte de crise Covid-19, le dépeuplement n’avait pu se faire que le 8 juin. Ce retard avait fait que le département n’avait retrouvé son statut indemne que le 23 juillet. Cela n’avait néanmoins pas pénalisé la filière porcine. En effet, comme expliqué plus haut, seuls les mouvements des porcs plein air et de sangliers sont restreints, et cette période de l’année n’était de toute façon pas propice aux déplacements d’animaux. L’essentiel des mouvements de suidés se font au sein du département, ce qui restait autorisé. Par ailleurs, comme pour l’épisode actuel, les foyers concernant des élevages de sangliers, les exportations de viandes porcines avaient pu se poursuivre.

Ces épisodes à répétition ont poussé la Fédération des chasseurs de l’Allier à envisager le lancement d’une enquête départementale de prévalence de la maladie. Par ailleurs, du côté des autorités sanitaires, des réflexions sont en cours, sur l’intérêt de lancer une étude au niveau national sur la prévalence de la maladie au sein de la faune sauvage.

L’Allier fait partie des départements qui comptent le plus d’élevages de sangliers (environ 40 élevages).

Pour rappel, la maladie d’Aujeszky est un danger sanitaire de première catégorie, à notification obligatoire auprès de la Direction départementale en charge de la protection des populations. La France est considérée comme indemne pour son compartiment domestique, la maladie continuant de circuler chez les sangliers. Avant le foyer détecté en Haute-Marne, le dernier épisode chez des porcs domestiques remontait au mois de décembre 2019, dans un élevage porcin plein air, naisseur-engraisseur, de Haute-Garonne. A chaque fois, l’origine de la maladie serait liée à un contact direct avec des sangliers sauvages infectés.

A noter aussi que l’arrêté ministériel du 16 octobre 2018, qui avait été publié lorsque la peste porcine africaine avait été détectée en Belgique, a rendu officiel l’obligation de biosécurité externe. Ainsi, tout exploitation de suidés a l’obligation de s’équiper d’un système de clôture pour éviter les contacts directs entre suidés domestiques et sauvages, à compter du 1er janvier 2021.

Tanit Halfon
1 commentaire
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frantzibus le 15-12-2020 à 21:37:09
On élève en France des sangliers «destinés à des activités de chasse »... le chasseur que je suis ne peut que s’insurger contre cette pratique !!!
C’est délirant !!!!
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