Le collectif des vétérinaires pour l’abolition de la corrida (Covac) vient de mettre en ligne une vidéo dans laquelle vingt de ses membres détaillent, à tour de rôle et de façon très précise, le déroulement d’une corrida.
Cette initiative de vidéo, intitulée 2600 vétérinaires demandent l'abolition de la corrida en France, a deux objectifs principaux : sensibiliser les personnes ne connaissant pas la tauromachie et répondre clairement aux passionnés de corrida (aficionados) qui invoquent la tradition et la culture pour continuer cette pratique.
Ce petit film de cinq minutes révèle entre autres les lésions subies par les taureaux tout au long de la corrida, qui dure une vingtaine de minutes et se termine par la mise à mort des animaux. Cette vidéo rappelle également qu’il y a 3 ans, le Conseil de l'Ordre des Vétérinaires, alors sous la présidence de Michel Baussier, a émis un avis défavorable sur ces spectacles qui ne sont, selon lui « aucunement compatibles avec le respect du bien-être animal ». Dans sa réponse l’Ordre incitait également les vétérinaires à « s’interroger sur leur position de professionnel reconnu du bien-être animal, face à diverses activités humaines susceptibles de lui porter atteinte, la corrida constituant manifestement un des cas les plus marquants, et sur la caution que chacun d’eux, consciemment ou non, leur apporte ou ne leur apporte pas ». En septembre dernier le Covac a franchi la barre des 2600 vétérinaires signataires affirmant ainsi leur opposition à ce divertissement difficilement acceptable de nos jours. L’objectif de cette vidéo est de rallier encore plus de confrères.
Comme il est dit au début du film, les vétérinaires espèrent que leur message sera entendu par les politiques « qui devraient s’unir pour faire abolir ces spectacles éthiquement indéfendables ». Le 17 octobre prochain sera dévoilée une proposition de loi visant à interdire l'accès aux spectacles de corrida et de combats de coqs pour les mineurs de moins de 16 ans. Ces derniers ne pourraient également plus s'inscrire dans des écoles de tauromachie. Même si Samantha Cazebonne, députée de la majorité à l'origine du texte, a déclaré : « mon sujet n'est pas le bien-être animal mais la protection de l'enfance », cette proposition peut indirectement contribuer à un plus grand respect de l’animal dans une société qui refuse majoritairement la corrida (un sondage Ifop/30 millions d’amis a révélé en février 2018 que 74% des français étaient favorable à l’interdiction de cette pratique).
