Dans les coulisses de l’accréditation européenne d’Oniris - Le Point Vétérinaire.fr

Dans les coulisses de l’accréditation européenne d’Oniris

Frédéric Thual | 20.06.2017 à 10:59:16 |
Jean-Michel Cappelier, enseignant en charge du dossier « biosécurité », Marc Gogny, directeur général adjoint, et Dominique Buzoni-Gatel, directrice générale, ont orchestré la réorganisation d’Oniris en vue d’obtenir son accréditation européenne.
© Frédéric Thual

L’école nationale vétérinaire de Nantes a été accréditée au regard des processus de qualité engagés par la nouvelle direction.

L’AEEEV est l’autorité d’accréditation des établissements d’enseignement vétérinaire en Europe. Et bien au-delà d’ailleurs puisqu’elle s’étend sur 34 pays (dont les Pays Nordiques, Israël, La Turquie….) et regroupe actuellement 96 établissements sur lesquels elle donne soit une « approbation » soit une « accréditation ». La première valide les niveaux exigibles de formations, la seconde impose en plus  une démarche qualité dans tous les aspects du fonctionnement des écoles. Mais en octobre 2014, un an avant l’arrivée de Dominique Buzoni-Gatel à la tête d’Oniris, faute d’atteindre le niveau d’exigences européen, l’A3EV décide de retirer l’approbation à l’école nantaise. « C’était gravissime, explique-t-elle. Cela signifiait notamment que les étudiants formés à Nantes ne pouvaient pas poursuivre vers une spécialité dans une école européenne. » Perte de rayonnement, perte de visibilité… « L’école était en vrac », résume d’un mot la directrice générale, dont l’arrivée fût pour le moins chahutée, le profil dénigré… jusqu’à l’outrance. Entourée d’une équipe, elle va prendre des mesures pour répondre aux exigences demandées.

« Une culture collaborative à construire »

« L’AEEEV fonctionne comme lors une visite de contrôle automobile. Si un point majeur est déficient, on peut rester approuvé, mais c’est une approbation conditionnelle. S’il y en a plus, l’approbation est perdue. Pour Oniris, le diagnostic révélait trois points défaillants », explique Marc Gogny, ex-dirigeant de Maisons-Alfort, venu seconder Dominique Buzoni-Gatel comme directeur général adjoint. Déficience majeure dans les dispositifs de biosécurité, management non transparent voire inexistant, dialogue social inconsistant… avaient pointé les experts.  « La sanction était sévère. On avait quand même des compétences reconnues et des jeunes bien formés. Mais il y avait tout une culture à construire dans l’établissement », note Dominique Buzoni-Gatel. L’ambition d’une accréditation impose de revoir tout le fonctionnement et de mettre en place  des démarches qualité, à tous les niveaux de la structure.  « Nous avons formalisé  le management, les services rendus aux étudiants, aux clients, aux partenaires, etc., défini des objectifs, mis en œuvre des moyens de contrôle, des mesures correctives, etc. » Surtout, elle a impliqué l’ensemble du personnel, enseignants, chercheurs et étudiants dans une démarche collective pour que l’école retrouve « fierté et dignité ». En interne, après des débuts difficiles, « ça a, finalement, été un vrai moment de cohésion et un travail collectif », se félicite Dominique Buzoni-Gatel, encouragée par l’approbation retrouvée en février 2017. Une étape qui va permettre d’enfoncer le clou.  « Nous avons responsabilisé les gens, mis en œuvre un management collaboratif, restauré le dialogue social, y compris avec les étudiants. Nous avons fait de nos points faibles des points forts», souligne la directrice de l’établissement nantais, aujourd’hui auréolé de la première accréditation européenne A3EV en France.

Retrouvez l’article complet dans La Semaine Vétérinaire du 23/6/2017, pages 14 et 15.

Frédéric Thual
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