Covid-19 : une étude sur des étudiants alforiens confirme le faible risque de contamination des animaux - Le Point Vétérinaire.fr

Covid-19 : une étude sur des étudiants alforiens confirme le faible risque de contamination des animaux

Anne-Claire Gagnon | 14.04.2020 à 18:13:55 |
covid19, chien, chat, humain
© Raphael Angeli - iStock

Les résultats d’une étude française montrent l’absence d’infection par le SARS-CoV-2 des chats et des chiens d’étudiants vétérinaires atteints du Covid-19.

9 chats et 12 chiens appartenant à 18 étudiants vétérinaires, vivant dans des chambres de 12 à 17 m2 sur le campus de l’École vétérinaire d’Alfort, ont été testés au cours de la dernière semaine de mars, dans le cadre d’une étude mise en ligne le 7 avril dernier. Tous les animaux étaient jeunes (3,3 ans pour les chats et 2,7 ans pour les chiens en moyenne) et en bonne santé, à l’exception de trois chats avec des signes respiratoires ou digestifs qualifiés d’indépendants par les auteurs. Parmi les 18 étudiants, 11 d’entre eux (61%) avaient présenté entre le 18 février et le 25 mars des symptômes compatibles avec le Covid-19, deux d’entre eux ayant été testés positivement SARS-CoV-2 par RT-PCR. Tous les chats et 33% des chiens étaient autorisés à dormir sur le lit de leur maître, les autorisant par ailleurs à lécher leur visage et leurs mains (respectivement 78% pour les propriétaires de chats et 92% pour les propriétaires de chiens).  Pour ces 21 animaux de compagnie, des écouvillons nasaux et rectaux ont été réalisés au cours de la semaine du 25 mars. Des échantillons sanguins ont été collectés le 25 mars et comparés à 79 autres échantillons pré-pandémie (octobre 2015 à octobre 2018). Aucun des échantillons ne s’est révélé positif. Cette étude apporte des preuves d’un risque nul à très faible d’infection par le SARS-CoV-2 chez les chats et chiens, même avec des contacts répétés avec leur propriétaire, patient Covid-19. Des résultats rassurants pour tous nos clients, même s’ils ne doivent pas s’affranchir, dès qu’ils présentent des signes de Covid-19, des gestes barrières pour leur entourage, avec le port de masque.

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Interview de Marc Eloit, professeur de virologie à l'ENVA et responsable du laboratoire de découverte d'agents pathogènes de l'Institut Pasteur

Cette étude est une première. Avez-vous pour projet de la développer ailleurs (ENV et/ou auprès de propriétaires patients Covid-19) ?

Je n’ai pas connaissance d’études pour l’instant dans les autres écoles vétérinaires, mais nous avons contacté, par la direction de l’ENVA, des vétérinaires en Ile-de-France pour réaliser des prélèvements d’une part sur des animaux de compagnie de patients COVID-19 et d’autre part sur d’éventuels cas de pneumonie ou d’entérite inexpliquée chez des chats et furets, qui sont les espèces les plus sensibles. Cette seconde partie de l’étude est coordonnée à l’ENVA par Sophie Le Poder.

Existe-t-il une standardisation des tests utilisés entre les différents pays ?

Dans cette étude, nous nous sommes servis de tests et de techniques développés à l’Institut Pasteur, les RT-PCR ayant d’ailleurs été réalisées par le centre de référence Covid. Actuellement, les tests RT-PCR sont standardisés, et nous utilisons tous les mêmes, à Hong-Kong, New-York ou Wuhan. En revanche, les tests sérologiques sont en développement, et dans cette étude nous avons bénéficié des techniques développées dans mon laboratoire à l’Institut Pasteur.

Les animaux contaminés, à Hong-Kong ou en Belgique furent 24h/24 avec leur propriétaire, avant leur hospitalisation et/ou convalescence. Était-ce le cas des étudiants ?

Les étudiants étaient bien H24 avec leurs animaux de compagnie, les chiens ayant d’ailleurs des contacts entre eux sur le campus. Cependant, aucun des étudiants n’était malade au point d’être hospitalisé, ce qui est en faveur d’une charge virale probablement moins importante que pour les patients Covid-19 des très rares animaux positifs testés à Hong-Kong.

Comment avez-vous procédé pour réaliser les tests (nasal/rectal) sur les chats ?

L’échantillonnage a été réalisé sous la responsabilité de Djerene Maso et Patrick Verwaerde (Chuva de l’ENVA) sur une semaine et sur des animaux vigiles, y compris pour les chats, même si le diamètre de la cytobrosse n’a pas permis un accès aussi profond que chez les chiens.

 

Anne-Claire Gagnon
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