Covid-19 : un laboratoire vétérinaire propose de réaliser des tests - Le Point Vétérinaire.fr

Covid-19 : un laboratoire vétérinaire propose de réaliser des tests

Clothilde Barde | 31.03.2020 à 13:06:04 |
laboratoire
© gorodenkoff

Comme l’ont indiqué le Président du conseil départemental d’Indre-et-Loire, Jean-Gérard Paumier, et ses homologues de la Sarthe, du Maine-et-Loire et de Loire-Atlantique dans une lettre adressée au ministre de la santé le 25 mars dernier, le laboratoire public interdépartemental de santé animale, Inovalys, propose ses services pour réaliser des tests Covid-19 sur les populations humaines.

« En temps de guerre sanitaire, il nous faut réorienter d’urgence et dans l’intérêt général l’appareil productif des tests COVID-19 pour soutenir, en cas de suspicion de contamination, les équipes en première ligne » a indiqué Jean-Gérard Paumier, Président du conseil départemental d’Indre-et-Loire, dans un courrier officiel envoyé au ministre de la Santé, Olivier Véran, le 25 mars 2020. A cet égard, il propose au gouvernement, avec ses homologues de la Sarthe, du Maine-et-Loire et de Loire-Atlantique, de développer le plus rapidement possible des tests humains COVID-19 dans leur laboratoire vétérinaire et de biologie interdépartemental Inovalys.

Savoir-faire
En effet, ce dernier « dispose des équipes, des compétences et des matériels pour effectuer des analyses de biologie moléculaire (PCR) en grande quantité, de l’ordre de 1000 tests COVID-19 par jour » ont-ils indiqué. Avec leur expertise importante dans la gestion des crises sanitaires en milieu vétérinaire (encéphalopathie spongiforme bovine, maladie de Schmallenberg, influenza aviaire, fièvre catarrhale ovine...), les laboratoires vétérinaires publics départementaux ont la capacité technique à réaliser des diagnostics à grande échelle, comme l'indique l'avis de l'Académie vétérinaire relatif aux tests Covid-19.

Des appareils d’analyse disponibles
Pour maîtriser l'épidémie actuelle et préparer au mieux la levée du confinement, le laboratoire Inovalys, qui a été en contact régulier avec le laboratoire de virologie du CHU de Tours, peut proposer différentes solutions techniques pour automatiser les analyses. De plus, comme dans la plupart des 70 laboratoires vétérinaires publics départementaux de France, leurs appareils d’analyse PCR ne sont pas tributaires d’un seul fournisseur de réactifs, ce qui multiplie les chances de trouver des fournitures, indiquent les Présidents des conseils départementaux.

Des conditions strictes
« L’objectif est vraiment de travailler en partenariat avec les laboratoires du CHU, sous leur contrôle et en complémentarité étroite avec le recours accru aux laboratoires privés d’analyse si leurs capacités d’analyse sont saturées ». Sous réserve que la méthode PCR utilisée soit validée et que du matériel de protection soit fourni (EPI) aux techniciens, ces analyses ne pourront avoir lieu que si le laboratoire est réquisitionné par l’Etat

Des limites réglementaires
En effet, les laboratoires vétérinaires ont un dispositif réglementaire spécifique qui n’inclue pas les analyses humaines. Toutefois, comme l’ont souligné les présidents des conseils départementaux, « l’argument juridique en cette période de guerre ne nous parait pas recevable. A ce niveau de gravité de la pandémie il n’est pas possible que les frontières entre médecine humaine et médecine vétérinaire soient aussi étanches. » Même s’il n’est pas dit que tous les laboratoires vétérinaires de France aient la capacité de contribuer, cette proposition sera-t-elle retenue ?  Pour l’instant, les autorités semblent encore étudier la proposition.

Clothilde Barde
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