Covid-19 : « La crise actuelle n’a pas de comparaison possible en termes de coûts » selon l’économiste Frédéric Bizard - Le Point Vétérinaire.fr

Covid-19 : « La crise actuelle n’a pas de comparaison possible en termes de coûts » selon l’économiste Frédéric Bizard

Michaella Igoho-Moradel | 15.04.2020 à 16:53:36 |
Frédéric Bizard
© Wikipédia

La crise sanitaire du Covid-19 ainsi que le confinement auront un impact sur l’économie française. Pour Frédéric Bizard (A91), président fondateur de l’Institut Santé, la France a tout intérêt à réussir la sortie de crise du Covid-19 pour relancer son économie. Son « plan de sortie de crise » contient plusieurs recommandations pour y parvenir.

« Il faut se demander pourquoi cette crise, qui est la conséquence d’une virose telle qu’on en connaît, crée ce choc économique et social » indique Frédéric Bizard, économiste de la santé et président fondateur de l’Institut Santé. Selon lui, cette situation s’explique du fait que l’intensité d’un risque est lié à deux facteurs : la méconnaissance et l’incontrôlabilité de ce risque. « Ce nouveau virus remplit pleinement les deux cases. »

Du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale

Quel sera l'impact économique de la crise sanitaire actuelle ? Selon les dernières estimations de la Banque de France, le produit intérieur brut (PIB) français connaît un recul d’environ 6% au premier trimestre 2020. Selon Frédéric Bizard, en comparaison, un épisode de grippe normale coûte au système de santé français environ 1,5 milliard d’euros en tenant compte des coûts indirects supportés par les entreprises du fait de la perte de productivité. « En période de pandémie, les coûts d’évitement s’ajoutent à la facture d’une virose classique. La crise actuelle n’a pas de comparaison possible en termes de coûts. Les économistes restent prudents. Nous sommes dans une tranche de 5% à 10% de baisse de PIB sur l’année, du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale » explique le président de l’Institut Santé. Il ajoute qu’il ne faut pas compter sur un effet rebond à la fin de l’année car des activités importantes, telles que le tourisme et l’hôtellerie, seront au ralenti. « En 2020, la baisse du PIB sera plus de deux fois plus forte que la crise économique de 2009, sans l’effet rebond des années suivantes. Nous avons tout intérêt à réussir la sortie de cette crise » souligne Frédéric Bizard. Pour lui, l’enjeu est de maintenir en vie toute l’offre industrielle et de services. « Pour réunir toute l’énergie indispensable à la réussite de cet objectif, il est important de donner un cap sur lequel les gens vont s’accrocher et construire leur propre sortie de crise. C’est ce que nous avons fait à l’Institut Santé » poursuit-il.

Un plan Marshal de production

L’Institut Santé, présidé par Frédéric Bizard, a transmis le 10 avril au Emmanuel Macron et Edouard Philippe un « plan de sortie de crise » avec plusieurs recommandations pour le déconfinement. Selon ce think tank composé de chercheurs, médecins, économistes, psychologues ou encore enseignants, la fin du confinement est possible sous certaines conditions dès le 4 mai. Ce déconfinement concernerait les personnes qui ne sont plus ou pas porteuses du virus. Celles malades seraient confinées chez elles ou à l’hôpital. Pour atteindre cet objectif, l’Institut Santé préconise notamment la mise en place d’un véritable plan Marshall de production et d’acquisition de l’arsenal anti-covid-19 (gels hydroalcoolique, masques, tests PCR ou encore respirateur). Il recommande également un dépistage massif de la population afin de créer trois groupes : les personnes immunisées au Covid-19 suite à un test sérologique positif, les personnes testées positives au test PCR et devant restées confinées strictement ou être hospitalisées, et enfin le reste de la population. Chaque citoyen pourra définir son statut immunitaire à l’aide d’une application digitale ou sur papier selon 3 cas possibles : Immunisé (Groupe A) ; 
Atteint de Covid19 (Groupe B) ; 
Non immunisé non malade (Groupe C). Le think tank propose aussi le dépistage avec des tests sérologiques de toutes les personnes dans tous les établissements pour personnes âgées ayant eu au moins un cas. 

Plus d'informations dans le prochain numéro de La Semaine Vétérinaire (n°1851)

Michaella Igoho-Moradel
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