En ces temps perturbés plus encore que d’ordinaire, le stress rajoute des difficultés à la gestion de crise.
Activité réduite, équipe à l’arrêt, trésorerie en berne, perspectives difficiles à envisager…. Les raisons de se sentir gagner par le stress sont nombreuses depuis l’entrée en confinement. A juste titre, car le caractère inédit de la situation est à lui seul porteur de moult interrogations. La perception difficile à ce stade du bout du tunnel ne fait qu’amplifier cette désorientation et le stress gagne même les plus optimistes. Le remède ? Il sera certainement différent d’une personne à une autre, mais les fondamentaux « anti stress » sont plus que jamais de mise. « Il faut prendre soin de soi et des autres », résume Patrick Sergent, Directeur associé et Executive coach chez Taolia. Le conseil vaut pour l’ensemble des collaborateurs, mais aussi pour les associés entre eux pour qui ce changement brutal est un facteur de stress important. « Il faut prendre du temps entre associés pour se parler, exprimer les craintes », estime le spécialiste de la gestion du stress. L’objectif ultime étant de briser l’isolement qui ne fait qu’amplifier le stress. En agissant de la sorte, le pool d’associés aura bien plus de facilité à envisager l’avenir et même certainement à dégager des points positifs à cette crise pour construire l’après. « La crise aura une fin, c’est aux associés de prévoir comment ils en sortiront, avec quels objectifs et quels outils. Il faut être agile et transformer les points négatifs en opportunités pour la suite », affirme Patrick Sergent. L’injonction peut sembler délicate à mettre en œuvre au sein d’une clinique déserte ou presque… Pourtant, en laissant chaque associé exprimer ses craintes et ses envies pour demain, petit à petit des solutions émergeront. D’autant que les associés ne sont pas les seuls à pouvoir amener l’énergie nécessaire au redémarrage.
Entretenir des liens
Même si elle n’est pas physiquement à leurs côtés, l’équipe reste bien là. Et il est important de partager aussi des moments privilégiés avec elle. Certes, le café du matin et les pauses de la journée au cours desquels on se retrouve et où la parole se délie vont devoir se transformer en rendez-vous virtuels. « Ce sera une façon de sortir les membres de la clinique de leur quotidien qu’ils peuvent vivre comme négatif », explique Patrick Sergent. Par écran interposés, ou pourquoi pas à travers un blog partagé, ces moments ne doivent pas être l’occasion de parler « boulot », mais bien de se livrer sur son quotidien. Il sera donc question de bons et de mauvais moments, d’angoisses et d’espoirs, d’anecdotes sur la vie de famille confinée et pourquoi pas de coups de gueule et de coups de cœur et de bons ou de mauvais plans pour aider les enfants à faire leurs devoirs ou trouver de bonnes recettes de cuisine. « Ces moments doivent être partagés avec l’équipe et entre associés », estime le coach. Mais voilà qu’intervient la dimension juridique du cadre de travail imposé par le confinement. Si certains collaborateurs sont en chômage partiel, peut-on les inviter à ces rendez-vous virtuels sans se placer hors de ce cadre ? Tout repose alors sur le volontariat. Ceux qui le souhaitent peuvent ainsi tout à fait rejoindre cette sorte de communauté virtuelle. « L’idée est de manifester le plus possible de signes de bienveillance », conseille Patrick Sergent. Ce faisant, beaucoup se rendront compte que quelle que soit leur place au sein de la hiérarchie de la clinique, leurs angoisses et leurs questionnements sont souvent les mêmes. De quoi se sentir bien moins seul face à cette crise et évacuer ainsi pas mal de stress.
