Le masque de création française contient dans ses fibres un biocide qui agit dans un double sens : protection de la personne qui le porte et protection de son entourage.
Fruit d’une collaboration entre une start up devenue une entreprise des textiles connectés au service de la santé, BioSerenity, et des universitaires de santé lillois, le masque haute protection Cidaltex est lancé depuis le 16 février en version FFP2 et le sera le 22 février pour sa version masque chirurgical.
Public/privé, un partenariat gagnant
La collaboration entre BioSerenity et la Faculté de Lille s’est établie dès le mois d’avril 2020, autour du concept d’une double protection des masques, physique et chimique. Jean-Christophe Camart, président de l’Université de Lille, a dit la fierté collective de ses équipes, de celles du CNRS, de l’INSERM et du CHU de Lille pour cette collaboration efficace, permettant grâce à la synergie du privé et du public, des scientifiques et des juristes, d’aboutir aujourd’hui à la commercialisation d’un produit dont la qualité est attestée par les travaux conduits sur Lille.
Double protection, recto-verso
Jusqu’à ce jour, le principe du masque protecteur agréé CE reposait sur le meltblown, utilisé seul pour le FFP2 ou en couche intermédiaire pour le masque chirurgical. L’enchevêtrement des fibres formant cette paroi non tissée piège physiquement les particules, infectieuses ou non. L’innovation proposée par BioSerenity a été d’enrober les fibres du non-tissé avec de la cyclodextrine (extrait de l’amidon du maïs), fabriquées en région lilloise, dans laquelle a été fixée un biocide (ammonium quaternaire), dont la libération progressive neutralise les agents pathogènes, en provenance de la personne qui porte le masque ou de la personne qui est à proximité. La protection de ce dispositif médical est double, individuelle et collective : on ne se contamine pas et on ne contamine pas les autres.
Filtration et décontamination vérifiées
Le produit actif biocide a déjà fait ses preuves, du chlorure de benzalkonium capable de détruire rapidement les germes, particulièrement les virus enveloppés. L’efficacité de filtration a été contrôlée par les professeurs Blanchemain et Odou, pharmaciens de la faculté de Lille, montrant une réduction des germes de 99,90% en 5 minutes sur le Staphylococcus aureus et sur le HCov.229E (coronavirus humain utilisé comme modèle du SARS-CoV-2). Une étude d’innocuité et de qualité a été réalisée au CHU de Lille sur plus de 600 volontaires, attestant que le biocide reste sur la paroi du masque, sans migrer sur la peau ni dans les voies respiratoires.
L’innovation française pour les soignants et les citoyens
Les premiers prototypes lillois ont vu le jour en mai, sur une ligne pilote, avec un transfert technologique efficace et rapide sur les lignes de production de l’usine Bioserenity de Troyes. Aujourd’hui, 1 million d’unités sont produites quotidiennement. L’obtention du marquage CE va permettre la commercialisation immédiate des FFP2 pour les personnels de santé, prioritaires. A très court terme, patients et soignants pourront bénéficier des mêmes masques à usage unique et à très haute performance de protection contre les risques biologiques. Un produit français qui devrait devenir la nouvelle référence, avec un bilan carbone amélioré, le produit usagé n’étant plus contaminé. Il est d’ores et déjà disponible pour les centrales d’achat vétérinaires.
