Canards : des avancées sur le sexage in-ovo - Le Point Vétérinaire.fr

Canards : des avancées sur le sexage in-ovo

Tanit Halfon | 23.07.2020 à 10:04:00 |
canteons
© iStock-BarbaraCerovsek

Deux entreprises françaises de sélection-accouvage ont récemment annoncé le déploiement d’une technique de sexage in-ovo pour la production de canards, d’ici 2021.

La filière poules pondeuses n'est pas la seule concernée par le broyage des animaux vivants. Dans le secteur palmipèdes à foie gra, en France, chaque année, ce sont environ 30 millions de canetons femelles qui sont tués, faute de débouchés commerciaux. Seuls les canards mâles vont être élevés pour produire du foie gras et des magrets. Dans ce contexte, deux entreprises de sélection-accouvage Orvia et Grimaud frères, ont récemment annoncé la prochaine mise en œuvre d’une solution de sexage in-ovo pour leur production de canetons. L’objectif affiché est de commencer la commercialisation de canetons « sexés » dès le début de l’année 2021.

Du côté du groupe Grimaud, le process développé, LunixTM, s’appuie sur une technologie de spectrométrie associée à de l’intelligence artificielle, basée sur l’analyse de la couleur des yeux de l’embryon, plus foncés pour les mâles. L’identification du sexe sera théoriquement possible dès le 9ième jour d’incubation pou le canard mulard et le 12ième jour pour le canard de Barbarie, et l'entreprise précise que « l’animal est réputé sensible à partir du 15ième jour en mulard et 17ième en Barbarie. » Si la technique est très précise (95%), à ce stade, l’entreprise ne souhaite pas communiquer sur la vitesse de sexage : «  cette information est confidentielle, mais notre process permet bien de couvrir à terme l’intégralité de notre production ». De la même manière, il est encore trop tôt pour estimer le coût de cette technique et son impact potentiel sur le produit final : « nos premières analyses permettent de dire que nous serons sur un coût extrêmement faible rapporté au coût du produit final. Nos premières estimations permettent de situer les coûts sur une tendance de 10 à 20 fois moins cher qu’en poule pondeuse. »

Côté Orvia, le process développé, nommé SOC pour « Sexage dans l’œuf de canard », ne concerne que les canetons mulards. Comme son concurrent, la technologie se base sur la couleur des yeux de l’embryon, avec une précision de 95% permettant d’envisager un début d’industrialisation. Reste encore à valider le prototype final en Septembre avant de débuter la phase d’industrialisation au début de l’année 2021.

Ces deux entreprises pèsent dans la filière palmipèdes, puisqu’en France, Orvia représente 47% de parts de marché pour les canards mulard, et 47% aussi pour les canards de Barbarie (mise en place des canetons mâles). Côté grimaud, ce pourcentage varie pour les 2 espèces entre 35 et 40%, pour la mise en place des canetons mâles et femelles. Ainsi, à eux deux, à terme, le sexage in-ovo concernerait presque la totalité de la filière, au moins pour les canards mulards.

Ces annonces suivent de près celles de l’ex ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, qui avait promis, en début d’année, de mettre fin au broyage des poussins mâles de la filière poules pondeuses d’ici fin 2021. Si la filière palmipèdes avait été exclue des annonces, la cheffe du bureau de la protection animale avait indiquée au micro de LCI que ce volet n’était pas oublié par le gouvernement et qu’à terme, toutes les filières avicoles seraient concernées par l’interdiction du broyage des animaux vivants.

Tanit Halfon
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