Bilan de la journée scientifique du groupe d’épidémiosurveillance de la FEEVA - Le Point Vétérinaire.fr

Bilan de la journée scientifique du groupe d’épidémiosurveillance de la FEEVA

Anne Couroucé

| 28.10.2021 à 09:00:00 |
© fotoedu/iStockphoto

La FEEVA (Federation of European Equine Veterinary Associations) a un groupe de travail qui permet la surveillance des maladies infectieuses en Europe et organise chaque année une journée de conférences scientifiques. Elle s'est tenue à Caen (Calvados) le 8 octobre 2021.

Cette année, la journée scientifique du groupe a été organisée par le réseau d'épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) à Caen. Elle se tenait en présentiel mais également en distantiel avec des participants de différents pays d’Europe : France bien entendu, mais également Espagne, Allemagne, Autriche, Pays Bas, Irlande, Angleterre, Italie, Roumanie, Hongrie, Croatie, Pologne, Suède, Danemark, Suisse et Belgique. Le programme scientifique était riche et varié.

La journée a débuté par l’intervention de Anne Couroucé (Oniris, Respe) et Stéphane Pronost (Labéo) sur la crise EHV1 qu’a connu l’Europe, dont la France en 2021. La conférence suivante a été un duo de l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) avec une présentation générale du laboratoire Européen de surveillance par Stephan Zientara et un focus sur les activités liées à l’artérite virale par José Carlos Valle-Casuso. Ewa Camara, de la commission Européenne, a ensuite présenté les lois liées à la santé animale « Animal Health Law » et notamment sur la prévention des maladies et les règles de contrôle appliquées aux maladies équines listées. Linda Awada de l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale) a pris le relais pour présenter une mise à jour sur les maladies rapportées à l’OIE et sur les possibilités de mouvement des chevaux dans les compétitions internationales. Après une courte visite du Labéo menée par Pierre-Hugues Pitel, directeur du pôle santé et pôle recherche, les présentations ont repris avec une communication de Coralie Lupo, épidémiologiste au Respe au sujet de la validation de laboratoires sentinelles. Le constat est qu’il y a une absence de standard pour les tests diagnostiques de laboratoire et qu’il y a un réel problème pour les chevaux lorsqu’il y a des résultats avec des faux négatifs et des faux positifs. Au sein du Respe, il existe une surveillance syndromique par les vétérinaires sentinelles et une surveillance ciblée pour certaines maladies comme la grippe, EHV, la gourme, … Cette dernière est effectuée par les laboratoires qui peuvent « remonter » les informations au Respe sous couvert de l’anonymat et en respectant la confidentialité des informations. Les étapes de la validation des laboratoires et kits rapides utilisés par les vétérinaires sur le terrain ont été présentées. A ce jour, il y a eu 9 demandes de laboratoires pour rentrer dans ce processus.

La conférence suivante a été effectuée par Ann Cullinane de l’Irish Equine Centre (Irlande) sur le rotavirus et l’épidémie qui a eu lieu au Kentucky en 2021. Le sujet suivant a concerné la diffusion du virus West Nile en Europe du Nord et a été présenté par Kees van Maanen (NL). En effet, des cas sont apparus pour la première fois en Allemagne en 2018 et en septembre 2020 aux Pays Bas. Des cas ont également été confirmés très récemment pour la première fois en Corse. A noter, qu’il existe des vaccins dans tous les pays atteints mais que la couverture vaccinale reste très faible. 

Une « session » piroplasmose a ensuite été a abordée avec deux conférences : une courte présentation de Coralie Lupo sur le sous-réseau « piro-like » qui a vu le jour en 2013 et que l’on appelle désormais fièvre indéterminée (ou à déterminer). Depuis la création du sous-réseau, il y a eu 2541 cas suspectés, 2372 chevaux prélevés et 976 diagnostics positifs (41%). Une majorité de positifs pour les deux agents de la piroplasmose avec une saisonnalité pour Babesia caballi mais pas pour Theileria equi. Le projet PiroGoTick a ensuite été présenté par Laurence Malandrin de l’UMR INRAE/Oniris Bioepar et par Alexandre Muzard, interne au Cisco-Oniris qui a fait son travail de thèse de doctorat vétérinaire sur le sujet. Les questions posées sont : quelles tiques sont présentes sur les chevaux en France et quelle est la transmission du parasite ? quelle diversité génétique et génotype pour ces parasites ? Les projets Pirotick, Pirosentinel et PiroPâture ont été détaillés par Laurence Malandrin puis le projet Piroquest a été présenté par Alexandre Muzard L’objectif était de déterminer la prévalence de la piroplasmose équine et les facteurs de risque.

Un point sur le panel de surveillance de la grippe équine de l’OIE (« Expert Surveillance Panel ») a été ensuite effectué par Ann Cullinane. Ce panel comprend les 3 laboratoires de référence de l’OIE (USA, Japon et Irlande) et d’autres laboratoires qui suivent la grippe (Chine, Argentine, Inde, Nigeria, France et Suède). Cette dernière a notamment abordé les critères pour mettre à jour les vaccins. Il semble que H7N7 et H3N8 (lignée Européenne) ne devraient pas être inclus alors que H3N8 Florida sublineage clades devrait l’être. Ce virus a été impliqué dans les épidémies en Amérique du Sud, USA et Europe en 2018 et 2019. Toutefois, à ce jour, aucune recommandation pour modifier le vaccin ne peut être faite par ce panel car il n’existe pas d’évidence scientifique. 

La présentation suivante a été effectuée par Richard Newton qui représente l’EIDS (Equine Infectious Disease Surveillance). Basé sur le modèle du Respe, Il existe sur ce site des rapports de surveillance, un « international collating centre », un réseau dédié à la grippe équine « equiflunet » et un autre dédié à la gourme notamment.

La prochaine journée de ce groupe d’épidémiosurveillance de la FEEVA aura lieu en 2022 !

Lire le détail des interventions dans les numéros d'octobre et de novembre de La Semaine Vétérinaire.

Anne Couroucé

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