Bilan 2017 des alertes de la mission des urgences sanitaires - Le Point Vétérinaire.fr

Bilan 2017 des alertes de la mission des urgences sanitaires

Tanit Halfon | 13.02.2019 à 15:18:25 |
aliment poisson
© karandaev - iStock

Les alertes nationales sur les denrées alimentaires sont globalement stables depuis 2014. Elles concernent majoritairement les produits carnés et les produits de la mer.

La Direction générale de l’alimentation a publié le bilan des alertes nationales enregistrées par la mission des urgences sanitaires en 2017. La conclusion : un nombre d’alertes relativement stable depuis 2014, autour des 1000 alertes par an.

En 2017, 1045 alertes sont enregistrées. Elles ont donné lieu à 291 rappels, dont 16 déclenchés par une alerte RASFF. 64% d’entre elles découlent des autocontrôles, un pourcentage stable depuis 2014 (59% en 2014, 68% en 2015, 65% en 2016 et 64% en 2017). Seules 12% des alertes sont déclenchées via les plans de surveillance et de contrôle (PSPC). Les plaintes des consommateurs ou les cas humains déclenchent moins de 10% des alertes. 

Les alertes concernent majoritairement des denrées alimentaires d’origine animale (97,5% des alertes). Les produits carnées (boucherie, charcuterie, volaille, gibier) représentent 44% d’entre elles, suivi des produits de la mer (poissons, coquillages et crustacés, 32%) et des produits laitiers (14%). Les produits à base de viande et les fromages au lait cru étaient particulièrement concernés.

Listeria monocytogenes constitue le contaminant le plus fréquemment impliqué (33% des alertes), suivi de Salmonella (20%) et des parasites (un peu moins de 10%).

Les alertes sur les produits de la pêche sont en forte augmentation depuis 2015. En 2017, 260 alertes concernent cette catégorie de produit (25% des alertes), ce qui correspond à une hausse de 77% des alertes générées en France. Cette évolution est liée à la mise en œuvre en 2017 d’un programme de contrôle des parasites dans certaines espèces de poissons (merlan, lotte, lingue bleue, merlu et cabillaud). Ainsi, en 2017, les parasites constituent-ils le contaminant majoritairement signalé parmi les alertes MUS sur les produits élaborés en France (40% des alertes), suivi de Listeria monocytogenes (environ 20% des alertes), de l’histamine et des métaux lourds (environ 10% des alertes chacun). Au contraire, les alertes sur les produits de pêche élaborés hors de France impliquent majoritairement des métaux lourds (environ 30% des alertes, surtout espadon) et de l’histamine (environ 20%, surtout thon et maquereau), suivis des parasites (environ 15%) et de Listeria monocytogenes (environ 10%).

Contactée par nos soins, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) nous a expliqué les modalités du plan de surveillance de la contamination des poissons par Anisakidae mené en 2017 : « Ce plan a ciblé les espèces que l'on savait les plus contaminées. Il n'est donc pas représentatif du niveau d'infestation des poissons présentés au consommateur au stade de la distribution. » Malgré tout, avec 43% de parasites détectés à l’œil nu, « il révèle une maîtrise du risque insuffisante par les acteurs de la filière et doit les conduire à s'interroger sur les pratiques actuelles. » Si le plan n’a pas été reconduit pour 2018 « car il n'aurait fait que confirmer un problème déjà identifié », un accompagnement des professionnels est en cours afin qu’ils améliorent leurs pratiques d’hygiène et harmonisent leurs pratiques d’inspection. « Côté professionnels, des démarches ont été engagées pour mettre en place une chaîne de contrôles, devant aboutir à un produit final manifestement non parasité. Côté administration, une instruction est actuellement en cours de finalisation à la DGAL. Elle a pour vocation de mettre à jour la précédente version qui encadrait les contrôles officiels opérés, au regard des éléments mis en évidence par le plan de surveillance 2017. » A noter que la programmation d'un second plan de surveillance parasites est envisagée pour 2021.

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Une alerte correspond à toute information relative à un produit ou un lot de produits dont l’absence de traitement peut conduire à une situation mettant en jeu la sécurité des consommateurs ou des animaux. Si au moins deux départements sont touchés, ou si une information à destination du consommateur est mise en place, elle sera considérée comme nationale.

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Comme le rappelle la DGAL, le bilan ne constitue pas un « bilan exhaustif de toutes les non-conformités détectées sur le territoire national par les opérateurs ou par les Directions départementales de la protection des populations. » Il intègre uniquement les alertes nationales, notifiées au niveau central, et exclue celles ayant impliqué un produit fabriqué et distribué dans un même département (à l’exception de celles suivies d’un rappel). Aussi, les produits concernés par les alertes correspondent à des produits mis sur le marché, et à des produits distribués hors du département de production et/ou ayant fait l’objet d’un rappel. Par conséquent, « ces données ne permettent pas de tirer des conclusions sur la qualité sanitaire des produits mis sur le marché en France, ni d’effectuer des comparaisons avec celles d’autres pays ou avec celles du RASFF. »

Pour consulter le bilan complet, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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