Bâtir une seule santé par des actions concrètes - Le Point Vétérinaire.fr

Bâtir une seule santé par des actions concrètes

Michaella Igoho-Moradel

| 14.10.2022 à 15:41:00 |
© 1Health

La dernière conférence du cycle "Une Seule santé”, organisé par les rédactions de 1Health (dont fait partie La Semaine Vétérinaire) et l'Obs, s’est tenue le 13 octobre 2022 à l’auditorium du groupe Le Monde à Paris. « Changer notre rapport au vivant pour refonder la santé » était le thème de cette soirée débat.

Après Bordeaux, Bruxelles, Lyon, c’est à l’auditorium du groupe Le Monde à Paris que s’est tenue le 13 octobre 2022 la dernière conférence du cycle « Une Seule santé » organisé par 1Health (dont fait partie La Semaine Vétérinaire) et L'Obs. « Changer notre rapport au vivant pour refonder la santé » était le thème autour duquel les intervenants ont partagé leurs réflexions. Christophe Degueurce, vice - président de la Société française d’histoire de la médecine et des sciences vétérinaires, et directeur de l'école nationale vétérinaire d'Alfort, a rappelé que l’approche One health n’est pas une nouveauté. Au contraire, l’histoire des sciences démontre qu’elle a longtemps prévalu. « Les guérisseurs de bestiaux travaillaient également sur les humains. Durant le 19ème siècle, les frontières entre les deux médecines étaient très floues. » Les interactions entre les médecines étaient même très élevées. Puis cette approche a laissé place à l'hyperspécialisation des disciplines.

Intégrer la santé des écosystèmes

Une première table ronde, intitulée « Comment avancer ensemble ? » a été l’occasion d’échanger sur les modalités à mettre en œuvre pour encourager les interactions entre les santés humaine, animale et environnementale. « La communauté des êtres vivants peut être pensée comme une photo de famille avec une communauté de destin et d’histoire » a déclaré Bernard Chevassus-au-Louis, biologiste et écologue, président de l’Association Humanité et biodiversité. Pour agir One health, il est donc nécessaire de tenir compte de l’impact des activités humaines sur les écosystèmes. « Nous sommes sur une petite planète, il n’y a pas d’endroit sans conséquence à court terme ou à long terme. Il faut avoir cette idée de solidarité collective par rapport à ces problèmes de santé. » De son côté, Pierre Souvet, médecin cardiologue, président de l’Association Santé Environnement France, a insisté sur l’importance de la prévention et de la sensibilisation de tous les acteurs au-delà des professionnels de santé. Il demande à intégrer le grand public dans ces débats, en particulier la jeune génération.

Casser les silos

 « Actions ! Bâtir une seule santé par des actions concrètes » était le thème de la deuxième table ronde. Des intervenants, engagés au quotidien dans cette pensée intégrative, ont tour à tour démontré qu'il est possible de concrétiser le One health. La multidisciplinarité et l’intelligence collective sont des leviers à mobiliser pour développer des actions de prevention. Thierry Lefrançois, directeur du département Systèmes biologiques du Cirad*, vétérinaire membre du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), a rappelé que la formation est un élément clé, celle des professionnels des trois santés, des décideurs mais aussi du grand public. Si la formation est présentée comme indispensable, Gilles Salvat, directeur général délégué Recherche et Référence de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), indique que médecins et vétérinaires ont une approche différente dans la manière d’aborder la santé. Pour casser les silos, « l’hyperspécialisation doit être associée à une culture générale pour embrasser des sujets plus larges. » Enfin, Jean-Luc Angot, envoyé spécial Prezode (Preventing zoonotic disease emergence) et coprésident du PNSE4, a présenté l'initiative internationale qui vise à prévenir les risques d'émergences zoonotiques et de pandémies. il a rappelé que des actions concrètes sont menées tant au niveau national qu'international. Selon lui pour aller plus loin, un portage politique reste nécessaire pour notamment institutionnaliser l'approche Ohe health.

*Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

Lire le compte rendu détaillé de cette rencontre dans le n° 1967 de La Semaine Vétérinaire.

Evènement organisé avec le soutien de Boehringer Ingelheim, Ceva Santé animale, MGEN, MSD Santé animale, Olisma, Viatris, Commission européenne, Région nouvelle Aquitaine, ville de Lyon, Le Vif, Knack.

Michaella Igoho-Moradel

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