Appel à la vigilance pour le petit coléoptère des ruches - Le Point Vétérinaire.fr

Appel à la vigilance pour le petit coléoptère des ruches

Tanit Halfon | 24.08.2018 à 09:44:00 |
apiculte
© CR

Des campagnes de communication sont organisées pour sensibiliser les apiculteurs au risque d’introduction d’Aethina tumida en France. En parallèle, un projet de surveillance programmée de zones à risque est en cours de réflexion à la Direction générale de l’alimentation.

En septembre 2014, le petit coléoptère des ruches, Aethina tumida, était détecté pour la première fois en Italie. Depuis, l’infestation est toujours en cours, et limitée à la région de Calabre. Face à cette menace, les autorités sanitaires françaises ont récemment lancé un nouvel appel à la vigilance. Marie-Agnès Amos, cheffe du service santé et protection animale à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Drôme, explique : « nous renforçons actuellement notre communication à destination de la filière apicole, en insistant notamment sur les éventuelles poursuites judiciaires auxquelles un apiculteur s’expose s’il importe illégalement des apidés. Cette sensibilisation doit permettre de renforcer les modalités de surveillance classique, qui reposent sur la surveillance évènementielle, et sur les contrôles à l’importation ». Même s’il n’est pas mitoyen à la frontière italienne, le département de la Drôme est concerné par le risque Aethina tumida, « du fait de sa densité d’apiculteurs, mais aussi des mouvements de transhumance des ruches notamment vers la zone lavande. »

De plus, depuis quelques mois, un groupe de réflexion, coordonné par la Direction générale de l’alimentation (DGAL), a été constitué afin de mettre en place une surveillance programmée sur le territoire national, comme le souligne Muriel Orlowski, technicienne sur la filière apicole à la DDPP de la Drôme. « Il s’agirait d’instaurer une surveillance spécifique dans des zones identifiées comme à risque », explique t-elle.

L’idée n’est pas nouvelle. En 2015 et 2016, la DGAL avait missionné la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires pour définir des exploitations apicoles à risque suite à des mouvements d’abeilles en provenance de pays de l’Union européenne. Au final, 235 ruchers avaient été inspectés. Autre exemple, en Suisse est mis en place depuis le printemps 2015 un programme de détection précoce, Apinella. En pratique, du 1er mai au 31 octobre, des ruchers sentinelles sont recrutés et surveillés dans chaque canton. Les apiculteurs concernés doivent visiter leur rucher toutes les deux semaines, inspecter chaque colonie, en s’aidant d’un piège, et notifier les résultats des contrôles sur une base de données spécialement conçue pour le programme. Ainsi, en 2015, 2016 et 2017, respectivement 140, 145 et 152 apiculteurs sentinelles ont procédé à des notifications.

Pour l’instant, que ce soit en France ou en Suisse, aucun petit coléoptère n’a pu être identifié

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Les règles de contrôle à l’importation d’apidés

Lors d’une importation d’apidés en provenance d’un pays tiers, un premier contrôle documentaire et d’identité est tout d’abord effectué au poste d’inspection frontalier. Il est suivi d’un contrôle physique sur le lieu de première destination, par les agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), qui consiste en une inspection visuelles des reines importées, et leur réencagement, associé à un envoi des cages de transport et autres matériels, et des abeilles accompagnatrices à un laboratoire d’analyse agréé. La DDPP procède aussi à un contrôle documentaire, notamment pour vérifier la présence du document vétérinaire commun d’entrée. La règle est que les animaux importés doivent provenir d’un pays autorisé par l’Union européenne et être également accompagnés d’un certificat sanitaire. A noter que l’introduction des reines dans leur nouvelle colonie ne nécessite pas d’attendre les résultats d’analyses du laboratoire. Pour les échanges communautaires, les lots d’abeilles ou de bourdons doivent obligatoirement être accompagnés d’un certificat sanitaire, et provenir d’une zone non réglementée en lien avec l’apparition de loque américaine. De manière générale, toute introduction d’abeilles, de bourdons, de sous-produits apicoles non transformés, d’équipements apicoles et de miel en rayon issus de pays infestés est interdite. 

Pour plus d'information sur l'importation des apidés, cliquez sur ces liens : (1) et (2).

Tanit Halfon
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