Anaplasma capra, une espèce bactérienne nouvellement décrite en France - Le Point Vétérinaire.fr

Anaplasma capra, une espèce bactérienne nouvellement décrite en France

Clothilde Barde

| 14.11.2022 à 15:00:00 |
© vm

Comme l'indique un communiqué de l'Inrae (Institut National de la recherche agronomique et de l'environnement) publié le 3 octobre 2022, de nouvelles espèces de bactéries transmises par les tiques, telle que Anaplasma capra, sont découvertes régulièrement grâce aux outils de biologie moléculaire. 

"Grâce à des comparaisons de séquences nucléotidiques réalisées par l’équipe et basées sur 3 gènes, deux groupes ou clades distincts au sein de l’espèce Anaplasma capra viennent d'être décritsa indiqué une équipe de chercheurs de l'Inrae. En effet, Anaplasma, bactérie intracellulaire obligatoire présente dans les cellules sanguines transmise par les tiques et à l'origine de fièvres, d'anorexie, d'avortements, de baisses de production et d'immunité, était caractérisée jusqu'à présent par plusieurs espèces chez les animaux domestiques (D) et/ou chez l’être humain (H): Anaplasma ovis (D), A. bovis (D), A. phagocytophilum (D/H), A. marginale (D), A. centrale (D) et A. platys (D). 

Première mise en évidence en France

Puis, en 2015, l'espèce bactérienne Anaplasma capra a été caractérisée en Chine chez les caprins et chez les ovins, et c'est en 2019 qu'elle a été mise en évidence en Europe pour la première fois par des scientifiques de l’équipe TiBoDi de l’UMR BIOEPAR (INRAE, ONIRIS) en collaboration avec le MNHN (Muséum National d’Histoire Naturelle), chez des Cervidés (réserve zoologique située dans la Brenne). Or, une collaboration avec le GDS (Groupement de Défense Sanitaire), le GTV (Groupement Technique Vétérinaire) et des laboratoires d’analyse corses, vient également de permettre aux chercheurs de constater la présence de la bactérie en contexte d’élevage ovin et caprin en Corse, avec des taux d’animaux infectés parfois importants.

Phylogénie moléculaire : deux groupes  distincts et une lignée européenne ?

Selon eux, grâce aux comparaisons de séquences nucléotidiques réalisées par l’équipe basées sur 3 gènes, deux groupes ou clades distincts au sein de l’espèce Anaplasma capra ont été décrits. Le premier comprend les isolats français de cervidés, d’ovins ou de caprins au sein d’une lignée suggérant une origine européenne récente et unique, et le second regroupe les souches chinoises caractérisées chez l’Homme. C'est pourquoi, les travaux de recherche à venir doivent dorénavant permettre de déterminer si les souches européennes pourraient être infectieuses pour l’Homme. De plus, comme les différentes espèces de tiques vectrices responsables de la transmission d’Anaplasma capra en Asie ne sont pas présentes en France et que les deux localisations ont des climats très différents, avec une faune locale et des espèces de tiques distinctes, Anaplasma capra semble donc avoir une spécificité vectorielle faible, et on soupçonne plusieurs espèces de tiques d’être les vecteurs de cette bactérie en Europe.

Clothilde Barde

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