Abandons et maltraitance animale : faits et chiffres - Le Point Vétérinaire.fr

Abandons et maltraitance animale : faits et chiffres

Anne - Claire Gagnon | 02.10.2020 à 08:46:00 |
Chien abandonné
© DimaBerkut-Istock

A l’initiative de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, une étude a été réalisée par Fiona Frattini, sur les faits d’abandons et de maltraitance d’animal domestique entre 2016 et 2018. Les résultats sont dévoilés.

Sur les 4401 personnes mises en cause, la majorité l’ont été pour maltraitance (3458, soit 78,6 %) et une minorité (943 soit 21,4 %) pour abandons. Ce dernier chiffre peut surprendre compte-tenu des chiffres donnés régulièrement par les association de protection animale (APA), aux alentours de 100 000 par an, voire le double selon le chiffrage de notre confrère Loïc Dombreval, député. En fait pour les unités de gendarmerie, avant de prouver un abandon, leur mission est de le confier à une fourrière, de retrouver son propriétaire. En revanche, leurs services sont saisis et par les particuliers et par les APA pour des signalements de maltraitance. Pour les deux délits, les chiffres depuis 2016 sont en hausse, de 54 % pour les abandons et de 23 % pour les maltraitances. 

Sur les 3458 personnes mises en cause pour maltraitance, entre 2016 et 2018, 858 ont été condamnées selon le Ministère de la Justice, avec des peines allant de l’amende (32 %), à l’emprisonnement avec sursis (29 %), une mesure alternative ou dispense (23%) et un emprisonnement ferme pour 16 %. Pour les APA, le graal, c’est d’obtenir une interdiction à vie de détenir un animal de compagnie, mais bien peu des plaintes aboutissent faute souvent de certificats dûment référencés par les vétérinaires appelés à constater les lésions non accidentelles.

De façon intéressante, l’étude conduite par Fiona Frattini révèle qu’un tiers des personnes mises en cause sont sans profession, chômeur ou en demande d’emploi, mettant l’accent sur la misère économique et sociale, qui très souvent fait le lit de la violence domestique, sans frontières entre les humains et les animaux. Les violences faites aux animaux sont majoritairement le fait des hommes (80 %) alors que les abandons sont quasiment autant le fait des femmes (42 %) que des hommes (58 %). En revanche, pour les deux délits, ce sont la tranche des 26-35 ans qui est majoritairement représentée, avec 29 % pour les abandons et 19 % pour les maltraitances animales, dont cependant 5% sont le fait de mineurs.

Sans surprise, et comme pour le nombre des morsures par les carnivores domestiques, c’est l’été, de juin à août, que l’incidence est la plus forte. Plus d’un tiers des abandons ont lieu dans des communes rurales et 38 % dans des villes de moins de 49999 habitants. Paris est la ville avec la plus faible prévalence d’abandons (8 %) et de maltraitance (10%).

L’étude est disponible en ligne

Anne - Claire Gagnon
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