À quoi ressemble le vétérinaire idéal ? Voici la première question de l'enquête sur la révision du master vétérinaire de l’université d’Utrecht. Fin 2020, la faculté néerlandaise a fait parvenir ce sondage à ses anciens élèves. Les résultats sont utilisés pour l’élaboration du nouveau programme.
Environ 300 confrères ont répondu à l'enquête sur la révision du master* vétérinaire de l’université d’Utrecht. Selon eux le vétérinaire idéal allie des connaissances théoriques à un sens de la pratique, est sociable, empathique et possède d'excellentes compétences en communication. Les résultats de cette enquête sont une aide précieuse pour le comité de révision principal, dirigé par la vice-doyenne de l'éducation Merel Langelaar. Ce dernier examine actuellement un nouveau programme de master qui sera mis en place à partir de 2022. Il s’appuie pour cela sur les contributions de professionnels, d’enseignants et d’étudiants.
Selon cette étude, les anciens élèves, en plus des connaissances théoriques, apprécient lors du programme d'études les stages en cliniques universitaires et en cabinets. Ainsi, les répondants aimeraient voir une formation encore plus pratique dans le master. Robert Hendrickx, étudiant et membre du comité de révision, vient de terminer son stage dans un cabinet vétérinaire et est sur le point d'obtenir son diplôme. Il se reconnaît dans les résultats de l'enquête et a déclaré : « dans la configuration actuelle, le stage est la dernière partie du master. Cette expérience pratique est très précieuse, mais je pense que les étudiants devraient être encore plus confrontés à la pratique et de façon plus précoce ». Paul Van Aalst, praticien dans l’une des 100 cliniques vétérinaires qui proposent une formation externe aux étudiants, le confirme : « Un stage est très éducatif et je plaide pour plus d'expérience pratique dans la formation. Cependant, il est important que les objectifs d'apprentissage soient clairs : qu'est-ce que les étudiants doivent apprendre exactement pendant leur stage ? La faculté nous forme aux pratiques pédagogiques externes pour guider et encadrer les étudiants, mais j'aimerais une gestion du contenu plus stricte et plus d’échanges avec l’université. Dans notre clinique, nous avons établi une check-list avec les compétences et les actions qu'un étudiant doit avoir vu ou fait pendant le stage. C'est ainsi que nous garantissons la qualité de la formation ». Un autre élément important du sondage concerne le défi que rencontre les étudiants et les jeunes vétérinaires pour communiquer avec les propriétaires d'animaux. Pour le Dr Van Aalst : « les étudiants ont des connaissances théoriques approfondies et sont doués pour le raisonnement clinique et l'établissement de diagnostics. Mais ils ont du mal à faire un choix de traitement et à en discuter avec les clients. Dans la pratique, ce qui semble théoriquement la meilleure approche n’est parfois pas retenue car d'autres considérations entrent en jeu comme le manque d'argent pour un traitement particulier ou la charge émotionnelle des propriétaires. Faire un choix avec le propriétaire fait partie du métier. Cela passe par l’apprentissage, par exemple lors de stages en cliniques universitaires ou lors du stage dans un cabinet, lorsque les étudiants sont plus avancés dans leur formation et dans leur propre développement ».
La vice-doyenne Langelaar dit accorder une grande importance aux résultats de l'enquête pour l’élaboration du nouveau programme, y compris la demande de formation externe et l’attention accrue aux compétences en communication. Le master nouvelle formule devrait commencer à la rentrée de septembre 2022.
* Aux Pays-Bas la formation vétérinaire dure au moins six ans. Les trois premières années, appelées Bachelor sont dédiées à l’apprentissage des compétences de base. Vient ensuite le Master qui dure trois ans et inclut des stages pratiques.
