Les nouveautés dans la prise en charge de l’arthrose - Le Point Vétérinaire.fr

Les nouveautés dans la prise en charge de l’arthrose

Propos recueillis par Valentine Chamard | 09.03.2017 à 10:52:31 |
Animal présenté pour des douleurs arthrosiques réfractaires aux AINS.
© Thierry Poitte

L’arthrose est une maladie pluritissulaire, qui demande une approche individualisée, ciblant différents mécanismes pathogéniques. Tel est le message de notre confrère Thierry Poitte, fondateur de CapDouleur.

Avec le développement des connaissances sur sa pathogénie, l’arthrose n’est plus une affection à considérer comme purement articulaire, mais comme une maladie pluritissulaire à part entière. Les mécanismes qui la sous-tendent sont complexes et nécessitent une prise en charge individualisée, comme l’explique Thierry Poitte, praticien à l’Ile-de-Ré.

Quelles sont les actualités en termes de prise en charge de la douleur ?
Thierry Poitte : Elles sont multiples. Il convient tout d’abord de changer notre regard sur la douleur en pratiquant une analgésie raisonnée (basée sur l’approche mécanistique de la douleur) et protectrice pour tenir compte de la vulnérabilité propre à chaque animal souffrant. Des changements sont également en train de s’opérer sur l’évaluation de la douleur grâce aux outils numériques. Côté traitement, des outils innovants sont disponibles, avec aussi une approche non pharmacologique. Enfin, les nouveautés résident également dans l’organisation managériale (vétérinaires et ASV référents douleur) et la façon de repenser la relation client (arrêter la compliance pour aller vers l’observance et l’alliance thérapeutique, proposer des consultations douleur).

Existe-t-il un traitement universel pour l’arthrose ?
T.P. :
Non, il convient dorénavant de savoir parfois renoncer aux stratégies conventionnelles qui impliquent qu’une douleur forte nécessite systématiquement un traitement antalgique fort. Par exemple, un traitement à base de morphiniques pourra rester sans effet sur un chien en crise de douleurs neuropathiques. Quatre composantes de la douleur arthrosique peuvent être identifiées : mécanique, inflammatoire, centrale et neuropathique. Cette dernière est sous-estimée. La douleur est en plus modulée par les émotions. L’amplification centrale, décelée cliniquement par l’hyperalgésie et l’allodynie, doit aussi être prise en charge. De nouvelles classes de médicaments doivent donc être employées et l’articulation n’est pas la seule cible à viser. Les douleurs mécaniques répondent au tramadol et au paracétamol, celles inflammatoires aux AINS (à prescrire pendant 3 à 4 semaines pour agir sur la sensibilisation centrale), les douleurs neuropathiques aux anti-épileptiques (gabapentine), aux antidépresseurs tricycliques (clomipramine) et les centrales aux anti-NMDA (kétamine, amantadine, méthadone).

Extrait d’un article à paraître dans La Semaine Vétérinaire n°1710 du 10/3/17

Propos recueillis par Valentine Chamard
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