
L’évolution de l’élevage en France à l’horizon 2050, quelle qu’elle soit, sera sans doute de nature à modifier les pratiques des vétérinaires dans les zones rurales. Un scénario prospectif fournit, à cet égard, de la matière pour leur réflexion.
Depuis 35 ans, l’entreprise associative toulousaine Solagro développe une expertise avant-gardiste dans les domaines de l’environnement, de l’énergie, de l’agriculture et de la forêt. « Nous travaillons à favoriser l’émergence et le déploiement de pratiques et de procédés qui participent à une gestion économe, solidaire et de long terme des ressources naturelles », précise Christian Couturier, directeur de son pôle énergie. Le scénario qu’il a contribué à élaborer pour l’agriculture française à l’horizon 2050, Afterres 2050, propose ainsi un arbitrage entre les modes de production, les utilisations des terres et de la biomasse : « Nous défendons un changement de modèle agricole et alimentaire, sans rupture technologique ».
Pour atteindre l’objectif alimentaire tout en répondant à l’enjeu du réchauffement climatique, les auteurs de l’étude estiment qu’il est nécessaire de couvrir nos besoins alimentaires en privilégiant les protéines végétales.
Une mutation radicale de l’élevage, selon l’étude
L’impact sur l’agriculture d’un tel infléchissement de notre alimentation est prégnant. Solagro prône une plus grande mixité des productions végétales, un allongement des rotations, l’introduction massive de légumineuses, le développement prioritaire de l’agriculture biologique,
la production intégrée, etc. Les rendements en seraient moindres, mais la capacité exportatrice de l’agriculture française n’en serait pas remise en cause.
Toujours selon les auteurs de l’étude, dans l’optique de moindre consommation de lait et de viande et de maintien des exportations, le cheptel bovin laitier serait divisé par deux . Et d’ajouter que la diminution des cheptels ne signifie pas l’abandon de l’élevage, ni celle de la pâture l’abandon des prairies : « Il s’agit de trouver de nouvelles vocations aux prairies et d’inventer des systèmes sociotechniques qui permettent aux élevages bovins d’aujourd’hui d’évoluer vers de nouvelles formes de production ».
Malgré certaines critiques émises sur ce scénario, il a le mérite de dérouler le tapis rouge à d’autres angles d’interprétation de l’avenir et aux pistes de réflexions pour les acteurs concernés.
Retrouvez l’intégralité de ce dossier dans La Semaine vétérinaire N° 1687 en pages 46-51
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