Quelle place pour l’éthique dans l’enseignement vétérinaire ? - Le Point Vétérinaire.fr

Quelle place pour l’éthique dans l’enseignement vétérinaire ?

Nathalie Devos | 30.06.2016 à 15:53:05 |
Chat mannequin
© Frédéric decante

Intimement lié aux attentes sociétales, l’enseignement de l’éthique s’est développé, depuis une vingtaine d’années, dans les établissements vétérinaires. Toutefois, il montre des disparités entre les pays européens, sur le plan tant quantitatif que qualitatif.

Depuis les années 1990, les questions d’éthique et de bien-être animal sont devenues des sujets de préoccupation majeurs de la société. L’éthique vétérinaire s’est donc développée en même temps que les discours se multipliaient en faveur des animaux, pointant l’impact des actions de l’homme sur leur bien-être, notamment en matière d’expérimentation et d’élevage intensif. Cependant, les questions relatives au bien-être animal ne reflètent qu’une petite partie des sujets abordés par l’éthique vétérinaire, qui couvre des domaines bien plus vastes : la relation avec les clients, avec les collègues, l’euthanasie, les conflits d’intérêts, les problèmes de santé publique relatifs aux épizooties, à l’antibiorésistance, etc. Elle concerne tout vétérinaire, dans sa pratique au quotidien, quand il est amené à prendre des décisions pour la santé de l’animal qui lui est confié, dont certaines posent des dilemmes moraux. Le vétérinaire, considéré comme l’avocat des animaux, grâce à sa formation, doit en effet être capable d’y répondre. C’est ce que résume Mathilde Foltzer dans la thèse qu’elle a soutenue fin 2014. Des travaux dirigés par notre consœur Denise Remy, professeur à VetAgro Sup, à Lyon, et spécialisée en éthique.

Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 32-37 de La Semaine Vétérinaire n° 1681.

Nathalie Devos
4 commentaires
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Pierre May, Vétérinaire le 30-06-2016 à 23:42:22
je n'ai pas eu le loisir de lire la thèse de notre jeune consœur , mais je suis frappé par la dérive actuelle de l'avalanche de soins proposés à un animal présenté à la consultation . En effet l'éthique première est peut être de soigner , soulager , réparer au mieux, au plus vite, et au moindre coût pour le propriétaire qui est souvent pris en otage par la proposition de soins et qui n'ose pas demander un devis .
" Il le vaut bien" permet de sacrées dérives . Je suis outré par certaines pratiques qui consistent à proposer le maximum et on voit si ça passe ! En chirurgie , imagerie, analyses : tout ou rien . On vaccine, contre tout, tous les ans , même si le chien habite en ville et que son parcours quotidien est la "jungle hostile du pâté de maison ". "vous êtes d'accord , il faut bien le protéger ?" On traite contre tous les parasites externes , tous les mois systématiquement, avec des pesticides reconnus comme dangereux et cancérigènes , même si madame est enceinte de 6 mois et si il y a 3 jeunes enfants dans le foyer: "vous ne voulez tout de même pas être envahis par les puces ?" etc etc ... il y a des dizaines de cas identiques d'excès de prescriptions, d'excès d'examens complémentaires , d'excès de traitements,d'excès de chir ! On fait exactement comme en médecine humaine: on pousse , on pousse à la consommation de médecine et de chirurgie ...et le matin , quand on se regarde dans la glace , et ben c'est pas vraiment chouette !
on vit une époque formidable comme disait l'autre !
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lolo le 04-07-2016 à 00:07:02
ah c est sûr... la tensegrité du mrp cosmologique, y a pas d insecticide dedans :-) T inquiètes pas on est pas tous comme tu le décris ... il ne faut pas trop généralisé mais on reste un métier de services ... tu proposes tu informes et tu vends c'est vieux comme le monde.
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pierremay@hotmail.com le 04-07-2016 à 22:44:09
mais je ne fais pas du tout l'apologie de l'ostéopathie ou des médecines alternatives , il y a aussi des ostéo malhonnêtes qui en rajoutent et des phyto parano... Je dis simplement qu'il faut enseigner AUSSI l'éthique dans l'exercice de la profession au quotidien ! et je ne généralise pas du tout . Heureusement que tous les vétos ne sont pas des businessman !
Je dis qu'il faut sans cesse se poser la question : "est ce que cet animal a réellement besoin de tout ça , et moi, est ce que j'en ai vraiment besoin pour poser mon diagnostic et proposer mon traitement ? " c'est aussi simple que ça et c'est le début de l'éthique .
Et je persiste et signe , il y a une véritable dérive vers une pléthore d'examens et d'analyses exactement comme en humaine !
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Myriam Meylan, Vétérinaire le 19-07-2016 à 16:20:28
Pierre, est-ce nécessairement le vétérinaire qui "pousse à la consommation". Dans mon quotidien, j'ai plutôt l'impression de l'inverse : un vétérinaire pris en otage entre son éthique et des clients procéduriers...
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