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Reprise de la cotation du porc mais pas de sortie de crise

Nathalie Devos | 19.08.2015 à 13:29:52 |
elevage de porcs
© D.R

Depuis une semaine et demie, les deux principaux acheteurs, la Cooperl et Bigard, dénoncent le prix trop élevé du kilo de porc, alors que pour les éleveurs, c’est une question de survie.

Suspendue depuis le 10 août dernier, la cotation du porc a repris hier au marché du porc breton (MPB) à Plérin, dans les Côtes-d’Armor1. Le prix de référence national pour le porc s'y est établi à 1,389 euro le kilo, soit en dessous du prix de 1,40 euro préconisé par le gouvernement pour la filière, un prix arrêté en juin via un accord entre industriels, grande distribution et syndicats agricole, et en dessous duquel les éleveurs disent perdre de l'argent. La cotation de mardi s’est faite en l’absence de deux acteurs majeurs de l’industrie du porc, la Cooperl et Bigard/Socopa, qui ont décidé de boycotter la séance à Plérin, jugeant le prix trop élevé pour faire face à la concurrence européenne. Ces deux groupes bretons représentent près d'un tiers des achats au MPB environ en temps normal.

Plus de 30% d’animaux invendus

Mardi, 32% des porcs mis en vente sont restés invendus : sur les quelque 50 000 animaux qui devaient y être vendus, près de 16 000 n’ont pas trouvé acheteurs accentuant les difficultés financières des éleveurs de porcs, qui peinent à gérer leurs animaux invendus.
Lors d’une réunion de crise au ministère de l’agriculture lundi, Stéphane Le Foll a insisté sur plusieurs points, qui nécessitent la mise en place d'une stratégie "sur la question des prix, qui s'appuie sur la valorisation de l'origine des viandes, ou le travail sur les promotions".
Le 27 août aura lieu une réunion avec les professionnels et la distribution "afin de travailler sur les modalités pratiques de mise en oeuvre des promotions de septembre". Le même jour, les acteurs du marché de Plérin se réuniront pour "envisager des pistes de commercialisation plus sécurisantes", comme la contractualisation. Si l’embargo de la Russie sur les denrées alimentaires européennes a provoqué la chute des prix du porc, la filière porcine était déjà mal en point et les désaccords entre producteurs et industriels ne font qu’empirer les choses.

1 Le prix moyen du marché de Plérin sert de référence pour le porc français.

Nathalie Devos
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