La zone d’enzootie de la leishmaniose canine s’étend - Le Point Vétérinaire.fr

La zone d’enzootie de la leishmaniose canine s’étend

Laurent Masson | 25.06.2015 à 15:43:31 |
Chien atteint d'une forme légère de leishmaniose
© Patrick Bourdeau

La leishmaniose canine connaît en France comme en Europe une dynamique d’extension de sa zone d’enzootie et des vecteurs, peut-être en raison des changements climatiques, a expliqué Patrick Bourdeau, diplomate EVPC et ECVD, professeur à Oniris, lors du dernier congrès du Gedac1 en mars dernier.

L’enquête nationale (la troisième) menée par le laboratoire de Parasitologie-Dermatologie-Mycologie d’Oniris en 2010-20112 a permis de mieux connaître la situation en France. Notre pays est à la fois endémique et non endémique. La prévalence globale est similaire à celle de l’enquête précédente, avec une estimation entre 1.7 et 9.7/1000 de chiens atteints annuellement (soit une prévalence moyenne de 40 000 cas). Quatre zones ont été établies sur la base des résultats de l’étude de 2006 : zone endémique, zone en extension (vallée du Rhône et tout le Sud-Ouest), zone où les phlébotomes sont potentiellement présents avec en plus l’Est de la France et zone sans risque de transmission vectorielle.
L’évolution de 2006 à 2011 indique que la zone d’enzootie continue à s’étendre en périphérie où la maladie est très active, mais voit dans le même temps une baisse d’activité en son centre. L’extension de la maladie est confirmée vers le Sud-Ouest (en épargnant la région de Toulouse) et le Nord-Ouest, et plus lentement vers le Nord. Dans la zone d’extension, des cas sont observés dans des endroits où il n’y avait jamais eu de cas cliniques de leishmaniose. Les prévalences les plus élevées sont observées dans les Pyrénées orientales, la Corse, les Alpes maritimes et le Gard, soit les mêmes zones que pour les cas humains.

Une transmission horizontale fortement suspectée

La transmission vectorielle par les phlébotomes reste la principale modalité de transmission du parasite, mais des transmissions non vectorielles sont reconnues transfusion sanguine, transmission verticale (mère aux fœtus). Celle horizontale (morsure entre chiens) est très fortement suspectée. Ces modalités permettent d’expliquer l’émergence de cas isolés en dehors de la zone d’enzootie et dans des pays indemnes de vecteurs. Mais leur portée réelle dépend de nombreux facteurs, à commencer par la réceptivité et la sensibilité des animaux.

1. Groupe d’étude en dermatologie des animaux de compagnie de l’Afvac
2. P. Bourdeau, A. Roussel, Canine leishmaniosis in France: results of a national survey with 1345 clinics, EVPC symposium, Zagreb 2011.

Retrouver l'intégralité de cet article en page 18 et 19 de La Semaine Vétérinaire n° 1636.

Laurent Masson
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