La vétérinaire qui a émis la suspicion de rage dans la Loire témoigne - Le Point Vétérinaire.fr

La vétérinaire qui a émis la suspicion de rage dans la Loire témoigne

Julie Ladon | 04.06.2015 à 14:22:42 |
Julie Ladon
© © Julie Ladon

Une suspicion de rage canine dans la Loire, confirmée le 21 mai dernier par l’institut Pasteur, a été portée par Julie Ladon, étudiante en 5e année à VetAgrosup, lors de l’une de ses gardes en clinique privée.

Un chien bull terrier de 6 mois m’est présenté en consultation d’urgence pour agressivité depuis 3 jours. Il est calme en entrant dans la salle de consultation. Le propriétaire explique qu’il agit de façon agressive depuis quelques jours, sans raison apparente. Il le mord dès qu’il veut le manipuler et tente également de mordre les autres et devient agressif avec les autres chiens. L’examen clinique est peu concluant, à la première tentative d’évaluation des muqueuses buccales, le chien me mord la main. Une prise de température musclée indique que le chien a une température rectale de 41°C. Son attitude est normale au repos, il est attentif à la voix et remue la queue, mais dès qu’on lui présente quelque chose au niveau de la gueule il le mord sans hésitation et sans grognement au préalable. Ce chien n’était pas vacciné contre la rage, et au premier questionnement du propriétaire celui-ci m’indique qu’il n’a pas voyagé avec son chien. (…) [Plus tard dans la discussion], il m’avoue finalement que le chien aurait séjourné en Algérie 15 jours auparavant et qu’il aurait fait une fugue d’une journée là-bas. (…) J’enclenche alors le protocole de suspicion de rage. (…) Lors de son hospitalisation, le chien est en bon état général, la seule « anomalie » que j’observe est lorsque je lui présente de l’alimentation et de l’eau : il se jette littéralement dessus, et ne lape pas l’eau mais boit de la même façon qu’il ingurgite les croquettes. Trente-six heures après son hospitalisation, le chien meurt. Sa mort est immédiatement déclarée à la DDPP, le corps est acheminé à l’institut Pasteur pour analyse de l’encéphale. Soixante-douze heures après sa mort, la confirmation de rage est faite.(…)

Retrouvez le témoignage complet dans La Semaine Vétérinaire du 5/06/15 en page 19.

Julie Ladon
17 commentaires
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Claude PETIT, Vétérinaire le 04-06-2015 à 18:15:49
Plaisir de pouvoir être fiers de nos étudiant(e)s.
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pierre may, Vétérinaire le 04-06-2015 à 19:22:51
bravo à cette jeune consoeur ! nous, les vieux de la vieille, qui avons connu la vague de rage des années 80, nous ne sommes pas trop surpris de tels signes cliniques assez peu évocateurs ; mais pour quelqu'un qui n'a jamais vu de chien enragé, chapeau d'y avoir pensé ! Et toujours se méfier d'un chien qui n'attrape pas la nourriture ou qui n'arrive pas à boire normalement !
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Michel Viso le 04-06-2015 à 19:34:31
Bravo et encore une démonstration que les vétérinaires sont une barrière efficace entre l'homme et l'animal pour les Zoonoses. On devrait peut être re-considérer la profession comme une profession de santé et non comme une profession de service!!
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bibi le 04-06-2015 à 20:59:32
bravo pour le diagnostic !!!
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Pascal Charef, Vétérinaire le 04-06-2015 à 21:15:58
Bravo!
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Balouba le 04-06-2015 à 21:49:31
ET comment va la consoeur mordue?
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le 05-06-2015 à 07:39:43
Bravo à notre consoeur. Cela fait plaisir.
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CONSEIL GENERAL ALPES MARITIMES, Vétérinaire le 05-06-2015 à 07:39:58
Bravo à notre consoeur. Cela fait plaisir.
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Marie-Hélène Mouchard, Vétérinaire le 05-06-2015 à 09:06:02
D'où la nécessité pour nous d'être à jour de nos vaccinations antirabiques et d'obliger les ASV à l'être aussi...
Et bravo.
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caducée le 05-06-2015 à 10:15:10
Félicitations ! En plus le maître a caché au début avoir voyagé avec le chien...d'où l'intérêt de reformuler ses questions !
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PERSEA le 05-06-2015 à 13:12:56
Comme aurait dit un de nos anciens "tout est rage, rien n'est rage" Pr JOUBERT (LYON) mais la suspicion de tout troubles neurologiques sur un carnivore d'apparition brutale doit nous obliger à verser cette suspicion dans la marmite des diagnostics et avec ces chiens aux profils molossoïdes les importations légales ou illégales de chiens plus ou moins bien vaccinés doit également renforcer la puissance du questionnement des détenteurs et propriétaires.

En tout cas félicitations à notre jeune consoeur et j'espère que la prophylaxie rabique et les soins locaux ne lui auront pas été trop désagréables et qu'elle ne gardera pas de séquelle physique et psychique de cette agression canine.
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Nicolevéto le 06-06-2015 à 13:13:30
Bravo!

Certainement plusieurs vies sauvées (dont la sienne) grâce à son sens clinique et à l'excellence de sa formation.

Bon courage
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dorienne asv le 07-06-2015 à 13:08:58
bravo pour le diagnostic.
il est clair que les asv doivent etre vaccinés. cependant c il me semble que c'est a la charge du veto. donc chers confreres faites le vaccin sur vos asv. et nous vous en remercirons car beaucoup de vetos ne veulent pas prendrea leur charge.
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VIRGINIE VANOUDENDYCKE, Vétérinaire le 08-06-2015 à 08:55:38
bravo pour le diagnostic car c'est pas forcément la première chose à laquelle on va penser .
Mais quand est il de la prise en charge du vaccin rage par les patrons envers leur employés véto et ASV ?
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mediav le 08-06-2015 à 16:17:45
Bravo pour le diagnostic et voila un sujet de thèse pour la suite!
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kati le 10-06-2015 à 16:05:23
bravo pour le diagnostic.
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lily asv le 10-06-2015 à 18:02:17
Il faudrait surtout une prise en charge de la cpam du vaccin antirabique pour les métiers dits "a risques" et je pense que cette vaccination doit etre un choix personnel et non une obligation
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