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La formation vétérinaire vue par les enseignants

Nathalie Devos | 12.03.2015 à 11:27:59 |
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Une enquête a été réalisée par La Semaine Vétérinaire et l’annuaire Roy auprès des enseignants des quatre écoles vétérinaires par e-mailing. L’objectif était de recueillir leur ressenti sur la formation vétérinaire, au sens large, en France, et au regard de possibles évolutions la concernant.

Des sujets récurrents concernant le domaine de l’enseignement vétérinaire refont régulièrement surface. Ils font suite à des rapports d’instances nationales ou internationales, ou encore étatique.

Numerus clausus
La suppression du numerus clausus est prônée dans le dernier rapport de l’Inspection générale des finances (IGF). Il argumente que, pour les professions réglementées, « 29 % des nouveaux chirurgiens-dentistes s'inscrivant à l'ordre professionnel en France en 2012 avaient étudié à l'étranger, une proportion montant à 58 % pour les vétérinaires et 56% pour les masseurs-kinésithérapeutes ». Les rapporteurs estiment en outre que « ces professions se distinguent par des niveaux élevés de rentabilité et de revenus ». Du côté des sondés, si pour près de la moitié d’entre eux, ce numerus clausus est « bien tel qu’il est », l’autre moitié est divisée puisqu’environ 12 % pense qu’il faut l’augmenter et la même proportion qu’il faut le restreindre, contre 20 % qui n’ont pas d’opinion. Seuls 3,4 % estiment qu’il faut le supprimer. Le sujet divise donc !

Lignes directrices de l’OIE
À l’occasion de missions d’évaluation, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a constaté de grandes disparités concernant la qualité et la diversité de l’enseignement vétérinaire dans le monde. Les vétérinaires sont, en outre, confrontés à de nouvelles menaces (biologiques, climatiques, etc.) et attentes sociétales (bien-être animal, sécurité des aliments, etc.). Aussi l’OIE a élaboré, en 2013, un modèle de cursus de formation initiale1 afin que les jeunes diplômés acquièrent les compétences minimales attendues pour exercer. Le document est un guide pour l’élaboration de programmes de formation dans un souci d’harmonisation et d’amélioration qualitative de l’enseignement vétérinaire. 21 contenus pédagogiques sont recommandés dans le document. L’OIE précise que ces lignes directrices sont un socle de base : chaque établissement pourra être amené à compléter ce modèle pour répondre à ses besoins spécifiques, locaux ou nationaux.
Les sondés de notre enquête ne sont que 39 % a connaitre ce document et parmi ceux-ci , ils sont près de 70 % à penser que « c’est une bonne base pour une harmonisation internationale de l’enseignement vétérinaire »

Le rapport “Martinot”
Stéphane Martinot, directeur de VetAgro Sup, a remis en juillet 2013 son rapport2 de mission sur la faisabilité de la création d’un institut unique vétérinaire2 réunissant les quatre écoles françaises. Le rapport prône que « dans le cadre d’une durée du cursus vétérinaire à 5 années en école, rénovation du référentiel doit s’accompagner de mutualisations renforcées entre les écoles au cours de la formation en tronc commun et de la gestion commune de la cinquième année, internat et spécialisations ». Soit une mutualisation des projets et des compétences : enseignement, recherche, activités internationales, etc. En d’autres termes, il s’agirait « d’organiser la répartition des programmes dans les écoles en fonction des spécialités présentes ». Pour les détracteurs du rapport, « cela sous entend que la spécialisation commencerait dès la 5e année. Cela aboutirait à une spécialisation de fait des écoles, avec des répercussions sur le tronc commun, et l’on peut alors imaginer une école des productions animales, une autre de la canine ! » Les sondés sont 66 % à rejeter cette proposition arguant que « les écoles se doivent de rester sur un enseignement à la fois général et diversifié ».

1 http://www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Support_to_OIE_Members/Vet_Edu_AHG/formation_initiale/Core-FRA-v6.pdf
2 Rapport de mission sur la faisabilité de la création d’un institut vétérinaire réunissant les quatre écoles vétérinaires de Stéphane Martinot DG de VetAgro Sup

Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 31 à 37 de La Semaine Vétérinaire n° 1621.

Nathalie Devos
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