2014, la loi d’avenir - 2015, le médicament sur le Web - Le Point Vétérinaire.fr

2014, la loi d’avenir
2015, le médicament sur le Web

Éric Vandaële | 08.01.2015 à 14:41:58 |
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La loi d’avenir agricole est sans conteste le point culminant de l’année 2014, et son application laissera son empreinte en 2015. Mais elle n’est pas la seule à avoir agité la profession vétérinaire : retour sur les temps forts d’une année riche en événements.

La loi d’avenir est, de loin, le premier sujet qui a marqué les vétérinaires en 2014. Depuis 40 ans, depuis la loi Veil sur la pharmacie vétérinaire du 29 mai 1975, jamais un texte n’avait autant menacé selon les uns, préservé selon les autres, l’équilibre économique des structures vétérinaires, notamment en productions animales.
Avec la loi d’avenir, le vétérinaire échappe au découplage prescription-délivrance. S’il avait été instauré comme le voulait, fin 2013, le ministère de la Santé, les structures vétérinaires auraient perdu l’essentiel de leurs chiffres d’affaires, qu’ils réalisent – que l’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette – par la vente de médicaments. En ce sens, la loi d’avenir préserve le modèle économique des structures vétérinaires.

Le découplage labo-véto
Néanmoins, le vétérinaire n’échappe pas à un autre type de découplage : celui des vétérinaires par rapport aux laboratoires. Concernant les antibiotiques, l’interdiction des remises (“avant” ou “arrière”) et des tarifs catégoriels est un coup dur pour l’économie des vétérinaires impliqués dans les productions animales, en particulier en hors-sol. En effet, en l’absence de traitement symptomatique, les antibiotiques représentent (presque) les seuls médicaments curatifs dont ils disposent. C’est pourquoi la loi d’avenir a eu pour premier effet à court terme d’augmenter les achats d’antibiotiques de ces confrères, en vue de maintenir temporairement leurs marges arrière par la constitution de stocks.
Tous les vétérinaires, voire tous les acteurs de la santé animale, y compris les enseignants, les experts de tous bords ou les étudiants, sont également confrontés au dispositif “anti-cadeaux”. Les « avantages fournis par les laboratoires, de quelque nature que ce soit, avec ou sans contrepartie », deviennent interdits ou encadrés par des conventions qui seront rendues publiques.

Internet, la concurrence de l’avenir…
Après la loi en 2014, l’année 2015 sera celle des textes d’application. Le décret qui encadre et restreint le recours aux antibiotiques critiques devrait être publié assez rapidement. De même, l’arrêté fixant le guide de bonnes pratiques d’antibiothérapie devrait également l’être avant le 30 juin 2015. Les autres décrets seront sans doute plus longs à être publiés, surtout si un large consensus est recherché avec les professionnels.
2015 est aussi l’année d’un autre texte peut-être plus important encore que la loi d’avenir. Un projet de règlement communautaire sur le médicament vétérinaire sera en effet discuté au Parlement et au Conseil européens. Il prévoit d’instaurer un véritable marché unique européen en favorisant une large ouverture des ventes en ligne au détail des médicaments vétérinaires. Une autre forme de découplage...

Retrouvez le dossier complet en pages 19 à 25 de La Semaine Vétérinaire n° 1612 du 9 janvier 2015.

Éric Vandaële
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