Burn-out, mal-être : des sujets encore tabous dans la profession - Le Point Vétérinaire.fr

Burn-out, mal-être : des sujets encore tabous dans la profession

Serge Trouillet
| 05.06.2014 à 16:35:44 |
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Pourquoi de nombreux vétérinaires ont-ils un sentiment de stress, de mal-être et d’épuisement psychique ou physique qui les pousse à envisage un changement de carrière ou, dans le pire des cas, le suicide ? Plusieurs études lèvent le voile sur un sujet encore largement tabou chez les praticiens. Pourtant, des pistes d’actions existent.

Les études, les thèses et les questionnaires sont de plus en plus nombreux à alimenter les connaissances et le débat sur le stress au travail, le burn-out, le suicide : autant de sujets qui, en France, en particulier chez les vétérinaires, n’ont pas précisément nourri jusque-là une bibliographie très étoffée.
Un questionnaire du régime social des indépendants (RSI), élaboré par Vétos-Entraide, sera prochainement mis en ligne sur le site de l’association (www.vetos-entraide.com). « Le RSI mène des opérations de prévention de manière générale, dans le cadre de la santé au travail chez les professionnels libéraux, dont les vétérinaires, car les salariés bénéficient de la médecine du travail, explique Édith Beaumont (L 82), qui a présidé Vétos-entraide de 2009 à 2013. Il a repensé les différents risques professionnels que pouvait courir le vétérinaire dans l’exercice de son activité : physiques, biologiques, chimiques, allergiques et psychosociaux. C’est dans ce cadre-là que nous avons été amenés à élaborer ce questionnaire, ainsi qu’un document de prévention qui l’accompagne. » Le peu de retours de l’envoi personnalisé de la version papier par le RSI a effectivement conduit l’association à opter pour la mise en ligne sur son propre site.

Les sources de stress
Le stress au travail est régulièrement impliqué dans la littérature comme l’un des facteurs qui conduit à une augmentation de l’incidence du suicide au sein de la profession. Le facteur de risque n’est qu’un marqueur : aucun lien de causalité n’est réellement établi via les études connues sur le sujet.
Chez les vétérinaires français, les principales sources de stress inhérentes à la pratique de leur métier correspondent au temps de travail important, aux horaires difficiles et à la difficulté de concilier son exercice et sa vie privée : 67 % des vétérinaires interrogés estiment ne pas avoir le temps de profiter de leur famille. Ils considèrent, par ailleurs, ne pas être suffisamment préparés aux tâches afférentes à la gestion d’une structure vétérinaire.
Les clients constituent une autre source de stress. Ils peuvent être agressifs, exigeants, procéduriers. Même si seulement un petit nombre d’entre eux se plaignent, les conflits sont mal vécus par les praticiens. Ces derniers identifient également les relations professionnelles – des rapports conflictuels jusqu’à l’absence de soutien entre confrères – comme un autre facteur de stress majeur. La concurrence, notamment dans le secteur rural, avec les pharmaciens, les groupements, les techniciens, les entreprises d’aliments ou encore les inséminateurs, est également évoquée.

Les symptômes du burn-out
Un stress chronique trop important est susceptible d’aboutir à un point de rupture nommé syndrome d’épuisement psychique et/ou physique, plus communément appelé burn-out. De nombreuses études établissent un lien étroit entre le stress et/ou le burn-out et le suicide au travail.
Le burn-out rassemble trois symptômes : un état d’épuisement émotionnel mais aussi physique et mental, une déshumanisation ou un cynisme, et une dévalorisation massive de sa compétence. L’ensemble s’accompagne d’une diminution importante de l’efficacité au travail. Pratiquement un vétérinaire sur deux subit dans sa vie professionnelle un épisode suffisamment désagréable pour qu’il l’appelle burn-out.

Retrouvez l'intégralité de cet article dans La Semaine Vétérinaire n°1588 en pages 25 à 30.

Serge Trouillet
1 commentaire
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ras le 07-06-2014 à 22:10:34
Oui, le burn out .... sans aucune aide .....surtout pas des proches, vétos ou non ..C'est un grand moment de solitude ......dont on ne se remet qu'avec des séquelles .
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