Gestion médicale des maladies du cæcum et du côlon à l’origine de coliques aiguës - La Semaine Vétérinaire n° 176 du 01/10/2012
La Semaine Vétérinaire n° 176 du 01/10/2012

Article de synthèse

Auteur(s) : Mickaël Robert

Fonctions : Clinique vétérinaire du Lys
663, avenue Jean-Jaurès
77190 Dammarie-les-Lys

La plupart des affections du côlon (ascendant ou flottant) et du cæcum peuvent être gérées médicalement. Un suivi minutieux de leur évolution est indispensable.

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Les coliques sont des affections très fréquentes en pratique équine. Elles ont un impact économique considérable et mettent la vie de l’animal en jeu [28]. Le gros intestin du cheval occupe les trois quarts de la cavité abdominale avec un volume moyen de 150 l, d’où son implication dans plus de la moitié des coliques examinées en centre de référés [1, 4]. Une fois qu’une affection étranglée a été écartée, un traitement médical peut être entrepris dans la plupart des affections du gros intestin, pour autant que le statut cardiovasculaire de l’animal soit correct et la douleur contrôlable. Cet article (qui fait suite au précédent qui abordait les éléments importants de l’examen clinique du cheval en coliques et la gestion médicale des maladies de l’estomac et de l’intestin grêle) présente les causes, les signes cliniques, les modalités du traitement médical et le pronostic des coliques imputables à des affections touchant le cæcum, le côlon ascendant et le côlon flottant.

Gestion médicale des impactions du cæcum

L’impaction du cæcum est l’affection cæcale la plus fréquente. Elle représente environ la moitié des maladies touchant cet organe et 3 à 4 % des causes de coliques en clinique de référés [1, 23, 24]. La pathogénie, multifactorielle, a été associée à une mauvaise dentition, à l’ingestion de fourrages grossiers, à une faible consommation d’eau, à l’administration d’anti-inflammatoires, à une baisse d’activité ou à une infestation par des anoplocéphales. Cette affection a aussi fréquemment été reliée à une hospitalisation récente pour des troubles musculo-squelettiques, les chevaux ayant souvent été anesthésiés et ayant reçu des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Signes cliniques

Les signes de coliques peuvent être très variables, de discrets à sévères, et durer dans le temps. Des chevaux sont parfois présentés avec une déchirure du cæcum sans jamais avoir manifesté de signes de coliques.

Lors de l’examen clinique, le transit est diminué et les paramètres cardiovasculaires sont normalement bons. Le diagnostic est obtenu par palpation transrectale (PTR). Au début, le seul signe peut être une bande ventrale du cæcum anormalement tendue. Petit à petit, celui-ci grossit, les sacculations ne sont plus perceptibles et l’organe distendu occupe tout le côté droit de l’abdomen. La main ne peut pas passer dorsalement à l’impaction en raison de l’attache dorsale de la base du cæcum. Cette particularité permet de faire la distinction avec une stase sévère du côlon, ces affections étant parfois confondues lors de l’examen transrectal [23, 24].

Les impactions de cæcum ont été divisées en deux catégories :

– type I : le cæcum palpé est ferme, a une paroi non épaissie et garde l’empreinte du doigt. L’impaction est due à une obstruction mécanique ;

– type II : le cæcum est rempli de gaz et d’ingesta de consistance normale, et la paroi peut être épaissie. L’impaction est fonctionnelle, due à une dysmotilité [5].

La distinction entre ces deux formes reste difficile cliniquement.

Le type I serait plus enclin à répondre à un traitement médical que le type II. Toutefois, certains chevaux n’expriment que peu de signes de douleur et des palpations transrectales répétées pour suivre l’évolution de l’impaction sont requises. Une étude récente rapporte que 25 % des cæcum impactés ont fini par se déchirer ou se perforer [23]. Les propriétaires doivent donc être informés de cette complication potentielle fatale.

Traitement

Le traitement médical vise à ramollir le contenu cæcal afin de permettre la contraction et la vidange du cæcum dans le côlon ventral droit. Le cheval est mis à jeun et placé sous fluidothérapie à deux ou trois fois le débit de maintenance. Des laxatifs sont administrés par la sonde nasogastrique. Cependant, l’huile de paraffine peut se révéler insuffisante pour déliter la masse contenue dans le cæcum. La marche et l’ingestion de petites quantités d’herbe peuvent être bénéfiques pour favoriser les contractions de celui-ci [24].

Les analgésiques tels que la flunixine sont intéressants pour gérer la douleur, mais les α2-agonistes et les morphiniques doivent être utilisés à bon escient car ils diminuent la contractilité cæcale [27].

Tous les chevaux traités médicalement pour une impaction de cæcum présentent un risque que celui-ci ne se déchire. Un suivi clinique et transrectal rigoureux est donc indispensable afin de prévenir cette complication fatale. Une intervention chirurgicale est à envisager si aucune amélioration n’est perceptible après 24 à 36 heures de traitement, si l’animal devient très douloureux ou que le cæcum paraît trop tendu [24].

Le pronostic associé au traitement médical varie selon les études. Plummer et collaborateurs rapportent un succès de 81 % avec une durée moyenne de traitement de 2 jours, mais précisent que les chevaux les plus douloureux ont souvent été opérés de suite [23]. Cette étude établit aussi que les animaux qui ont survécu présentaient une fréquence cardiaque et un hématocrite significativement inférieurs à ceux des individus morts.

Le vétérinaire travaillant en structure hospitalière doit connaître le risque potentiel d’impaction, voire de rupture du cæcum, dès qu’un cheval hospitalisé présente une diminution du transit (objectivé par le nombre de crottins quotidiennement émis) ou des signes de douleur abdominale. Une détection précoce par palpation transrectale est donc essentielle.

Gestion médicale des tympanismes du côlon

Le tympanisme du côlon, ou colique de gaz, a été identifié comme étant la cause de coliques la plus fréquente aux États-Unis [28]. Il résulte de fermentations excessives dans le côlon dues à une alimentation trop pauvre en fibres et trop riche en hydrates de carbone solubles. Ce tympanisme serait à l’origine de bon nombre de déplacements du côlon [24].

Signes cliniques

La production accrue de gaz est à l’origine d’une distension colique palpable par voie transrectale et souvent visible à l’examen du cheval, et entraîne une douleur parfois forte (photo 1). Il convient de différencier cette entité d’autres plus graves telles que les déplacements et le volvulus du côlon, ou une obstruction plus distale. Le cheval ne doit pas présenter de signes de compromission cardiovasculaire ou intestinale lors des différents examens cliniques et paracliniques.

Traitement

Le traitement repose sur une mise à jeun de l’animal, l’administration d’analgésiques et, éventuellement, un trocardage (encadré). L’absence de réponse favorable doit évoquer un trouble plus sérieux.

Gestion médicale des stases du côlon

Les stases du côlon, ou impactions, représentent la première cause de coliques dans notre clientèle, ainsi que dans d’autres régions du monde, jusqu’à 20,8 % des coliques examinées en centre de référés [1]. Les facteurs de risque identifiés sont l’absence d’une quantité suffisante de fourrage (chevaux sur paille ne recevant pas assez de foin), le tic à l’appui, les changements récents du programme d’exercices, l’augmentation de la durée passée au box (hospitalisation, boiterie, etc.), l’absence d’administration d’une avermectine au cours des 12 derniers mois, un voyage au cours des dernières 24 heures, un changement d’écurie dans les 6 derniers mois ou des soins dentaires peu fréquents [15]. Les changements de paille et les conditions climatiques froides sont aussi des facteurs de risque dans le développement des stases.

Diagnostic

Les stases sont surtout localisées à la courbure pelvienne, parfois au côlon dorsal droit ou au côlon transverse. Alors que les premières sont facilement diagnostiquées par palpation transrectale, la courbure pelvienne surchargée étant manifeste dans la partie caudale de l’abdomen, les secondes sont plus difficilement perceptibles. Les chevaux en stase présentent une douleur modérée à faible, avec une posture campée ou couchée, et une diminution du transit.

Lors de la palpation transrectale, il convient de différencier une stase “simple” d’une surcharge du côlon secondaire à un déplacement à droite. Dans ce dernier cas, le côlon peut être suivi sur la droite latéralement au cæcum et la main ne peut pas faire le tour de la courbure pelvienne (figure 1).

De même, le contenu du côlon a tendance à se déshydrater fortement à la suite d’une obstruction intestinale grêle. Dans ce cas, les paramètres cliniques et paracliniques doivent permettre de suspecter une affection intestinale grêle, plutôt qu’une maladie colique.

Enfin, lorsqu’une surcharge du côlon est palpée chez un cheval au pré, une maladie de l’herbe, ou dysautonomie équine, doit être envisagée.

Traitement

Le traitement des stases coliques repose sur une mise à jeun de l’animal, une thérapie liquidienne, l’administration d’analgésiques et de laxatifs.

Thérapie liquidienne

Les fluides sont administrés par une sonde nasogastrique ou par voie intraveineuse(1).

La fluidothérapie entérale est la plus fréquemment utilisée. De l’eau, éventuellement complémentée en électrolytes de façon à rendre la solution isotonique, peut être administrée ponctuellement lors de l’examen initial du cheval, ou de façon répétée, afin de ramollir le contenu colique.

Ce mode d’hydratation est économique, stimule le réflexe gastro-colique, envoie les fluides directement dans le tractus digestif et permet une résolution rapide des impactions. Dans l’étude de Monreal et coll., 8 à 10 l d’une solution isotonique sont administrés toutes les 2 heures par la sonde nasogastrique jusqu’à résolution de la stase [21]. Cette technique a permis de traiter 99 % des cas de stase en un temps moyen de 22,5 heures, sans perturbation électrolytique majeure. Toutefois, certains chevaux ne tolèrent pas de tels volumes de façon répétée et nous conseillons de ne pas dépasser 5 l toutes les 2 heures. Une sonde de nutrition entérale peut aussi être utilisée pour administrer les fluides en continu au rythme de 5 l/h.

Pour les stases qui durent depuis plus de 24 heures, ou lorsque le cheval présente des signes de déshydratation, une fluidothérapie intraveineuse est possible, au rythme de deux à cinq fois le débit de maintenance, afin d’hydrater le contenu du côlon. Cependant, les crottins sont moins ramollis qu’avec une fluidothérapie entérale [19, 21].

Laxatifs

Les laxatifs visent à augmenter la quantité d’eau dans le côlon.

• L’huile de paraffine est un dérivé du pétrole non absorbé par le système digestif du cheval, qui limite la résorption d’eau en tapissant les parois intestinales. Elle est classiquement administrée à la dose de 5 à 10 ml/kg (soit 2,5 à 5 l chez un cheval de 500 kg) par la sonde nasogastrique. Elle doit normalement être éliminée dans les 24 heures suivant son administration. Elle peut de ce fait également servir de marqueur pour évaluer la vitesse du transit.

• Le dioctyl sodium sulfosuccinate (DSS) est un agent anionique tensio-actif qui favorise la pénétration de l’eau dans les ingesta. Il semble augmenter la motilité et la sécrétion intestinale [24]. La dose recommandée est de 16,5 à 66 mg/kg (soit de 1 à 3 flacons de Sorbilax(r) pour un cheval de 500 kg), avec un index thérapeutique (dose thérapeutique/dose létale) faible.

• Les laxatifs osmotiques tels que le sulfate de magnésium augmentent le contenu en eau du côlon. Ils doivent être utilisés après que le cheval a été réhydraté. En pratique, il est conseillé d’administrer le sulfate de magnésium à la dose de 0,5 à 1 g/kg, en laissant le cheval sous perfusion. L’association DSS-sulfate de magnésium est à proscrire car elle peut entraîner une absorption excessive, donc une toxicité, du magnésium [14].

Prokinétiques

Certains auteurs ont évoqué l’intérêt de la néostigmine (inhibiteur des cholinestérases) dans les surcharges du côlon et du cæcum. En effet, un rôle bénéfique sur la motilité de la courbure pelvienne et la vidange cæcale lui est attribué [27]. Cependant, aucun consensus n’existe actuellement sur son utilisation. Cette molécule peut être injectée à la dose de 0,0044 mg/kg par voie intraveineuse ou sous-cutanée. Elle entraîne généralement une douleur abdominale marquée [13].

Évaluation du traitement

La très grande majorité des chevaux répond favorablement aux médicaments. Si la douleur devient trop prononcée, que la stase n’évolue pas malgré les traitements mis en place, ou que des signes de compromission cardiovasculaire ou intestinale apparaissent, une réévaluation complète est requise. Le risque principal en cas de gestion médicale prolongée, voire chirurgicale, est la déchirure du côlon.

Sur le terrain, nous traitons habituellement les stases par une injection d’analgésiques (habituellement de la dipyrone, parfois de la flunixine pour les cas plus douloureux), une administration nasogastrique d’huile de paraffine, d’eau et, éventuellement, de DSS pour les stases les plus importantes et les plus dures. Nous conseillons de laisser le cheval à jeun, de le marcher régulièrement, de surveiller sa consommation d’eau et de lui injecter de la dipyrone s’il s’agite à nouveau. L’absence de réponse nécessite une réévaluation.

En clinique, nous perfusons le cheval à trois fois le débit de maintenance et lui administrons 1 g/kg de sulfate de magnésium par la sonde nasogastrique, en alternance avec de la paraffine et de l’eau. La douleur est le plus souvent gérée par une injection intraveineuse de dipyrone (25 mg/kg).

Gestion médicale des sabloses

Signes cliniques

L’accumulation de sable dans le côlon du cheval peut entraîner des signes de coliques, de la diarrhée, une perte de poids ou une baisse de performances [24]. Les facteurs de risque sont une quantité insuffisante de fourrage, la composition en minéraux du sol et la présence de sable dans le lieu de détention des animaux. La sablose peut être concomitante d’une autre lésion responsable des coliques observées. Ainsi, il est possible qu’elle entraîne une motilité intestinale anormale susceptible de favoriser les déplacements du côlon. Le côlon dorsal droit est le lieu d’accumulation principal, même si plusieurs sites peuvent être impliqués.

La douleur manifestée est variable et le statut cardiovasculaire est bon, sauf si l’irritation du sable sur la muqueuse intestinale a provoqué des lésions de cette dernière, à l’origine de signes d’endotoxémie [26]. Il semble que certains chevaux tolèrent plus de sable que les autres. Une sablose est suspectée si du sable est trouvé dans les crottins lors d’un test de sédimentation (peu sensible car le sable n’est pas toujours éliminé dans les crottins), à l’auscultation en arrière de l’appendice xiphoïde, qui doit permettre d’entendre un bruit de mer ou de sable qui glisse sur du papier, ou encore lors de l’échographie, voire de la PTR (photo 2). La radiographie de la partie cranio-ventrale de l’abdomen est l’outil le plus sensible pour quantifier l’accumulation de sable, ainsi que pour suivre la réponse au traitement, même si l’amélioration clinique n’est pas toujours liée à la disparition de tout le sable (photo 3) [26].

Une nouvelle fois, le traitement repose sur une fluidothérapie et l’administration de laxatifs. L’accès au sable doit être supprimé.

Particularités du traitement laxatif

L’huile de paraffine seule est sans effet sur l’évacuation du sable car elle reste à sa surface (plus faible densité de l’huile par rapport au sable). Le psyllium, un laxatif végétal hydrophile administré per os ou par sondage nasogastrique à la dose de 1 g/kg, et le sulfate de magnésium sont habituellement utilisés comme laxatifs en cas de sablose. La présence de sable dans les crottins durant le traitement est perçue comme un signe de clairance active [26].

Des granulés de psyllium peuvent être employés pour le traitement à long terme (1 à 5 semaines) et la prévention des sabloses. Cependant, l’administration prolongée semble provoquer une adaptation de la flore commensale du côlon, qui deviendrait donc capable de dégrader le psyllium, limitant ainsi son efficacité [10].

L’élimination du sable est peu prévisible et très variable selon les individus, comme Ruohoniemi et coll. l’ont montré radiographiquement [26]. Parfois, une mise à l’herbe dans un pré exempt de sable est à envisager pour les cas réfractaires au traitement.

Gestion médicale des déplacements du côlon

Un déplacement du côlon ascendant (ou côlon replié) est une malposition non étranglée de ce dernier, sans altération de l’apport sanguin ou de la viabilité intestinale (du moins en début d’évolution), à l’origine d’une obstruction au passage des ingesta et du gaz [24]. Le côlon ascendant du cheval est prédisposé au déplacement car il ne possède que très peu de points d’attache fixes. Oralement, il est lié au cæcum par le ligament cæco-colique. Aboralement, il se poursuit par le côlon transverse attaché à la voûte lombaire. Cliniquement, les chevaux atteints d’un déplacement du côlon présentent une douleur d’intensité variable, selon le degré de distension gazeuse de l’organe, et des paramètres cardiovasculaires normaux. Un reflux nasogastrique peut être obtenu à la suite des tensions mésentériques ou de pressions sur le duodénum [24].

Déplacement du côlon à gauche

Le déplacement du côlon à gauche correspond à une migration de la courbure pelvienne latéralement à la rate. Le stade ultime est l’accrochement néphrosplénique, où le côlon se retrouve coincé entre la rate et le rein gauche, sur le ligament néphrosplénique (figure 2). Une congestion vasculaire et un œdème peuvent se produire dans le segment intestinal entrappé. Le diagnostic est essentiellement établi par une palpation transrectale associée à une échographie. Les chevaux de selle semblent prédisposés [18].

Même si un taux de survie de 80 à 94 % est attendu après une résolution chirurgicale, il nous semble, ainsi qu’à nombre d’auteurs, que la majorité des accrochements néphrospléniques peut être traitée médicalement, surtout lorsque le diagnostic est précoce et que la distension gazeuse et la congestion intestinale sont minimales [3, 18]. Ainsi, Lindegaard et coll. ont traité médicalement 80 % de leurs cas d’accrochement néphrosplénique avec 96 % de survie à court terme [18].

Intérêt de la tranquillisation aux α2-agonistes

Dès 1989, Jöchle montrait que des doses de 40 µg/kg de détomidine assuraient une sédation et une analgésie profondes pendant 30 minutes et que des doses plus faibles agissaient moins longtemps [16]. Actuellement, des doses inférieures, souvent 10 µg/kg de détomidine, sont classiquement utilisées pour examiner le cheval, le maintenir tranquillisé ou pendant le transport.

De fortes doses de détomidine (30 à 40 µg/kg) semblent intéressantes dans le traitement médical des déplacements du côlon malgré la diminution de transit qu’elles entraînent [27]. Les effets recherchés sont une analgésie prolongée, une tranquillisation profonde de l’animal, limitant ainsi le risque de blessures lors d’épisodes d’agitation, et éventuellement une décontraction et un relâchement des organes abdominaux afin de faciliter le retour de ces derniers à leur position physiologique.

Intérêts des substances visant à diminuer le volume splénique

• La phényléphrine est un agoniste α1-adrénergique qui entraîne une splénocontraction visant à faciliter la mobilisation du côlon au-dessus de la rate pour qu’il reprenne sa position physiologique. Ainsi, avec la dose recommandée de 3 µg/kg/min sur 15 minutes, la rate atteint 28 % de sa surface de base [11]. Elle retrouve sa taille basale en 35 minutes. Les effets secondaires sont une bradycardie avec des blocs auriculo-ventriculaires de second degré, et une augmentation de la pression artérielle et de l’hématocrite. Le volume d’éjection systolique reste stable, mais le débit cardiaque diminue selon la dose de phényléphrine.

Ce traitement, associé à de l’exercice, a une efficacité rapportée de 92 % (11 cas sur 12) chez les chevaux présentant une faible distension gazeuse du côlon [29].

Cependant, une étude a montré que ce traitement présente un risque accru (64 fois plus élevé) d’hémorragie interne (hémothorax, hémopéritoine) chez les chevaux âgés de plus de 15 ans [6]. Il est donc important d’évaluer le rapport bénéfices/risques avant d’administrer de la phényléphrine à un cheval âgé.

• Venner et coll. ont montré qu’une perfusion d’adrénaline à 1 µg/kg/min pendant 5 minutes chez des chevaux sains entraîne une diminution de la taille de la rate à 52 % de sa valeur de base [30]. Les effets secondaires sont une tachycardie et une sudation marquée. Cliniquement, nous utilisons des perfusions d’adrénaline dans les cas d’accrochement néphrosplénique peu dilatés et non résolus après plusieurs bolus de détomidine. Nous administrons 5 µg/kg dilués dans 1 l de NaCl 0,9 % par voie intraveineuse sur 10 minutes. Le cheval présente généralement un inconfort et une sudation marquée, parfois une tachycardie, et il piétine dans son box. Une fois la perfusion terminée, il est longé 10 minutes à chaque main. Une nouvelle palpation transrectale est réalisée quelques instants plus tard pour vérifier la position du côlon.

L’adrénaline étant un agoniste adrénergique non spécifique, les risques liés à son utilisation sont potentiellement plus grands et moins prévisibles que ceux de la phényléphrine, spécifique des récepteurs α1.

• D’autres auteurs utilisent l’étiléfrine (0,02 mg/kg) pour produire cette splénocontraction [25].

Roulage sous anesthésie générale

Le roulage sous anesthésie générale présente un taux de succès de 58 à 70 % [3, 17]. Une prémédication à la phényléphrine semble sans effet positif sur le résultat [3].

Le cheval est anesthésié et positionné en décubitus latéral droit, ce qui vise à décoller la rate de la paroi abdominale. Il est ensuite roulé sur le dos, avec ou sans élévation des membres postérieurs par un treuil, et l’abdomen est ballotté afin de mobiliser le côlon ventralement (vers le ventre). Le cheval est enfin tourné en décubitus latéral gauche de façon à repositionner la rate contre la paroi abdominale.

Une modification de cette technique consiste à basculer énergiquement et de façon répétée le cheval de la position dorsale au décubitus droit afin de favoriser le repositionnement du côlon par force centrifuge, avant de le mettre en décubitus gauche [9].

Kalsbeek a aussi décrit une modification consistant à saisir une bande charnue du côlon par voie transrectale lors du roulage [17]. Cette technique nous semble extrêmement risquée pour l’intégrité du rectum et du côlon, et n’est donc pas conseillée.

Le succès de la procédure est évaluable par palpation transrectale soit lorsque le cheval est en décubitus latéral gauche, soit après le réveil [24]. Même si le même épisode anesthésique peut être utilisé pour recourir à une laparotomie s’il apparaît que le déplacement n’est pas résolu, la palpation sur cheval couché est parfois difficile et peut faussement donner l’impression que le côlon est toujours entrappé alors que, cranialement, il est repassé au-dessus de la rate, donc que le déplacement est en cours de résolution [9].

Cette technique semble plus efficace quand la distension gazeuse du côlon est modérée. Les complications potentielles sont une torsion du côlon, voire du cæcum [17]. Un monitoring rigoureux est donc là encore nécessaire après cette procédure afin de recourir à une éventuelle chirurgie si les signes de coliques persistent ou s’aggravent.

Un déplacement prolongé associé à une distension gazeuse importante peut être à l’origine d’une dévitalisation partielle de la paroi intestinale, nécessitant une correction rapide. Cependant, McGovern et coll. n’ont pas objectivé de déchirure intestinale même sur des durées dépassant les 48 heures [20]. Une gestion médicale sur une longue période semble donc raisonnable. Nous avons pourtant observé un cas de rupture du côlon ascendant chez un cheval présentant un accrochement néphrosplénique depuis 24 heures et pour lequel une accumulation d’ingesta était présente cranialement, donc non palpable par voie transrectale.

Déplacement à droite du côlon ascendant

Le déplacement du côlon à droite correspond à une migration de la courbure pelvienne vers l’avant, dans le sens horaire ou anti-horaire, de sorte que le côlon ascendant se trouve entre le cæcum et la paroi abdominale. Il peut également subir une rotation sur son grand axe et ainsi présenter un certain degré de congestion veineuse. Lors de la PTR, il est possible de sentir le côlon orienté transversalement devant le bassin, ou parfois la courbure pelvienne entre la paroi et le cæcum. Une distension gazeuse du côlon est souvent présente, mais une stase alimentaire peut aussi être palpable, généralement sur des cas plus chroniques. Il arrive ainsi que des cas initialement diagnostiqués comme de simples stases de la courbure pelvienne et ne répondant pas aux administrations répétées de laxatifs se révèlent être des déplacements à droite [24]. En plus des signes cliniques évoqués précédemment, une élévation des γ-glutamyltransférases (γ GT) est souvent notée en cas de déplacement à droite du côlon, probablement à la suite d’une compression du duodénum [8].

Nous traitons les cas les moins distendus par une mise à jeun, une tranquillisation forte (30 à 40 µg/kg de détomidine), une fluidothérapie et parfois des laxatifs, si une surcharge modérée est palpable.

McGovern et coll. ont récemment rapporté des taux de succès élevés de 64 % et de 76 % lors de déplacements à droite et à gauche respectivement [20]. Dans cette étude, les chevaux sont mis à jeun, reçoivent des fluides intraveineux, des analgésiques sous formes de xylazine (0,4 mg/kg) et de flunixine (0,5 mg/kg), et sont exercés au trot, voire au galop, dans une ronde de longe. Les cas de déplacement à gauche ont également reçu de la phényléphrine (3 µg/kg/min sur 15 minutes toutes les 12 heures).

Gestion médicale des impactions du côlon flottant

C’est l’affection la plus fréquente du petit côlon, sauf dans les zones où les entérolithes sont fréquents. Elle représente 2,8 % des causes de douleur abdominale d’origine colique en clinique de référés [1, 24]. Les facteurs de risque évoqués sont la présence d’une diarrhée, une mauvaise dentition, un foin de qualité délétère, un manque d’eau, des lésions parasitaires, un manque d’exercice, un œdème de la sous-muqueuse ou des dysmotilités [7]. Les chevaux de plus de 15 ans, les poneys et chevaux miniatures semblent plus prédisposés à cette affection.

Signes cliniques

Les chevaux atteints peuvent apparaître simplement léthargiques et anorexiques en début d’évolution, puis ils présentent petit à petit des signes de coliques modérés, une baisse du transit, souvent de la diarrhée, un ténesme et parfois une hyperthermie [24]. La PTR peut permettre de suspecter l’impaction du petit côlon si celle-ci est perceptible directement ou en sentant le petit côlon présténotique très dilaté par du gaz et/ou des ingesta, lui donnant un aspect en “roue de bicyclette” [9] (figure 3). Le petit côlon est recon­naissable par sa bande charnue antimésentérique. Avec la progression de l’impaction, les chevaux peuvent présenter une distension abdominale importante, une leucopénie et des modifications de la paracentèse abdominale. Ces derniers éléments sont en faveur d’une gestion chirurgicale, plus que médicale. De plus, l’obstruction peut être consécutive à un entérolithe ou à un phyto- ou trichobézoard, et le traitement sur un corps étranger doit toujours être chirurgical.

Traitement

La plupart des surcharges du petit côlon sont tout d’abord gérées médicalement par une mise à jeun et une administration de laxatifs et de fluides par voies entérale et parentérale. De la flunixine peut être administrée pour induire une analgésie, agir sur une éventuelle colite liée à l’impaction et pour lutter contre l’endotoxémie (en plus de la fluidothérapie). Même si leur usage est controversé, des antibiotiques sont parfois utiles en cas de leucopénie et/ou de diarrhée.

Des lavements peuvent être bénéfiques sur des surcharges très distales envahissant le rectum. Toutefois, des précautions doivent être prises afin de prévenir une lacération rectale ou du côlon [24]. Une fois le cheval tranquillisé, une anesthésie épidurale est réalisée à l’aide de lidocaïne et de morphine. Cette association produit une analgésie rapide et de longue durée qui diminue le ténesme sur des périodes prolongées. Le bras de l’opérateur étant dans le rectum, un aide envoie très doucement de l’eau tiède additionnée de savon par l’intermédiaire d’une pompe et d’un tuyau (nous utilisons une sonde nasogastrique). L’impaction est délitée manuellement peu à peu. Plusieurs lavements espacés dans le temps sont parfois nécessaires pour lever totalement l’impaction.

Le pronostic est globalement excellent, avec 91 % de succès selon Frederico et coll., les complications principales étant la diarrhée et les thrombophlébites [7].

Autres causes de coliques

Enfin, d’autres causes de coliques non étranglées n’ont pas été présentées dans cet article car elles sont plus rares. Parmi celles-ci, il convient de citer :

– la maladie de l’herbe, ou la dysautonomie équine, qui peut être à l’origine de surcharges massives du côlon et de coliques aiguës ;

– les maladies inflammatoires et infiltratives de l’intestin ;

– les néoplasmes intestinaux tels que le lymphome ou le lymphosarcome.

Conclusion

La plupart des affections non étranglées du gros intestin peuvent être traitées médicalement, souvent par différents procédés, avec de bons pronostics. L’évolution de chaque cas doit conduire à l’attitude thérapeutique la plus adaptée. Une surcharge du cæcum de taille croissante, une distension abdominale marquée et une douleur incontrôlable lors d’un déplacement de côlon, la chronicité de ce dernier ou la dégradation des paramètres cardiovasculaires doivent faire envisager une intervention chirurgicale. Cette option thérapeutique est cependant plus coûteuse, associée à davantage de risques intra- et postopératoires, et requiert une convalescence prolongée. C’est pourquoi elle doit être réservée aux cas pour lesquels elle est vraiment nécessaire ou dont le diagnostic est trop incertain.

  • (1) Voir l’article “Fluidothérapie du cheval en coliques” de M. Robert, dans ce numéro.

Références

  • 1 – Abutarbush SM, Carmalt JL, Shoemaker RW. Causes of gastrointestinal colic in horses in western Canada: 604 cases (1992 to 2002). Can. Vet. J. 2005;46(9):800-805.
  • 2 – Abutarbush SM, Naylor JM. Comparison of surgical versus medical treatment of nephrosplenic entrapment of the large colon in horses: 19 cases (1992-2002). J. Am. Vet. Med. Assoc. 2005;227(4):603-605.
  • 3 – Baker WT, Frederick J, Giguere S et coll. Reevaluation of the effect of phenylephrine on resolution of nephrosplenic entrapment by the rolling procedure in 87 horses. Vet. Surg. 2011;40(7):825-829.
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Éléments à retenir

→ Les chevaux hospitalisés présentent un risque accru d’impaction, voire de rupture du cæcum. Toute diminution de transit doit être considérée comme suspecte.

→ La fluidothérapie entérale est extrêmement efficace dans le traitement des surcharges du côlon.

→ La radiographie de la partie cranio-ventrale de l’abdomen est l’outil le plus sensible pour identifier une sablose, ainsi que pour suivre la réponse au traitement.

→ La majorité des accrochements néphro­spléniques peut être traitée médicalement, surtout lorsque le diagnostic est précoce et que la distension gazeuse et la congestion intestinale sont minimales.

→ Les chevaux les plus susceptibles de répondre favorablement à un traitement médical sont ceux qui ne présentent pas de dégradation des paramètres cardiovasculaires.

Encadré : Trocardage

→ Cette ponction intestinale est réalisée en cas de tympanisme marqué du cæcum, objectivé par palpation transrectale, et bien souvent visible macroscopiquement par une augmentation du périmètre abdominal et un bombement du creux du flanc droit. Le point le plus distendu du flanc droit, entre la dernière côte et le tuber coxae, est préparé chirurgicalement et un trocart est inséré en direction du coude opposé. Nous utilisons classiquement un cathéter 13 G et son mandrin. Une fois que le gaz s’échappe du cæcum, le mandrin est retiré de 1 cm environ de façon à éviter de lacérer la paroi viscérale [12]. Quand le flux de gaz s’arrête, le trocart est retiré, un antiseptique est appliqué au site de ponction et le cheval est placé sous antibiotiques par voie générale. Alternativement, un antibiotique peut être injecté localement au retrait du trocart. Les complications, peu nombreuses, incluent une péritonite localisée, un œdème ou un hématome sous-cutané, voire une abcédation locale.

→ Le trocardage à gauche n’est réalisé qu’exceptionnellement, étant donné le risque de lacération de la paroi du côlon ascendant, très mobile par rapport au cæcum. Nous limitons cet acte thérapeutique aux cas extrêmement distendus et pour lesquels un traitement chirurgical n’est pas envisagé.

Photo 1. Cheval présentant une dilatation abdominale marquée. Le creux du flanc gauche n’est pas visible.

Figure 1 : Structures palpables lors de la palpation transrectale chez un cheval qui présente un déplacement à droite du côlon ascendant. Vue caudale

Figure 1 : Structures palpables lors de la palpation transrectale chez un cheval qui présente un déplacement à droite du côlon ascendant. Vue caudale

D’après [9, 22].

Figure 2 : Structures palpables lors de la palpation transrectale chez un cheval avec un accrochement néphrosplénique, vue caudale

Figure 2 : Structures palpables lors de la palpation transrectale chez un cheval avec un accrochement néphrosplénique, vue caudale

D’après [9, 22].

Figure 3 : Structures palpables lors de la palpation transrectale chez un cheval ayant une impaction du côlon flottant. Vue caudale

Figure 3 : Structures palpables lors de la palpation transrectale chez un cheval ayant une impaction du côlon flottant. Vue caudale

D’après [9, 22].

Photo 2. Test de sédimentation mettant en évidence de grandes quantités de sable dans les crottins.

Photo 3. Image radiographique obtenue lors d’une sablose située caudalement à l’appendice xiphoïde. Des masses radio-opaques sont visibles en regard des sites d’accumulation du sable dans le côlon (flèches).

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