Les grandes décisions en suivi gynécologique - Pratique Vétérinaire Equine n° 193 du 01/01/2017
Pratique Vétérinaire Equine n° 193 du 01/01/2017

REPRODUCTION

Cahier pratique

Fiche pratique

Auteur(s) : Laurent Mangold*, Élodie Chollet**

Fonctions :
*Clinique équine ­d’Argonay,
15, route de Pringy,
74540 Argonay
**Centre de reproduction
du Petit Hautier,
2, route de Paris, 76220 Ménerval

Le suivi gynécologique par échographie régulière de l’appareil génital par voie transrectale est le quotidien de tout vétérinaire équin ayant une clientèle typée élevage. Ce suivi entraîne des décisions en ce qui concerne la gestion du cycle de la jument (commande de semence, moment d’insémination, décision thérapeutique, décision de maîtrise hormonale du cycle, examens complémentaires).

Certaines situations génèrent des choix parfois sujets à hésitation ou à remise en cause par le propriétaire de la jument.

Le praticien débutant ou peu aguerri se retrouve parfois à court d’arguments pour appuyer sa gestion. Pour chaque “grande décision”, cet article apporte de manière synthétique les arguments stratégiques ou thérapeutiques utiles au praticien à la suite de l’examen de suivi de chaleurs et la liste de “dix commandements de gynécologie” à garder toujours à l’esprit (encadré 1).

Sortie d’anœstrus

Il est urgent d’attendre. La saison commence, les propriétaires ont fait les salons, ont acheté du rêve et comme tout enfant impatient, ils veulent jouer à la console, mais ils n’ont pas les piles.

Bien que la jument montre des signes physiques de chaleur (miction fréquente, clignotement de la vulve, intérêt pour les congénères), seule la constatation de la première ovulation permet d’affirmer que la jument est cyclée, que le premier pic d’hormone lutéinisante (LH) a été suffisant pour déclencher l’ovulation et que la prochaine chaleur sera ovulante. Si le praticien décide de saillir ou d’inséminer une jument sur une chaleur de début de saison sans avoir constaté la première ovulation, il prend le risque d’une chaleur qui va durer parfois plusieurs semaines. Au mieux, il va consommer tout son stock de paillettes, au pire il va déclencher une endométrite chez cette jument, qui va nécessiter plusieurs cycles pour être jugulée.

Critères de gravité des kystes

L’échographie utérine de début de saison est l’occasion de faire le bilan de l’état de santé de l’environnement utérin (signes d’endométrite chronique, présence de kystes, lacune, accumulation liquidienne, tonicité et contractilité). Une “cartographie” des kystes utérins doit être réalisée en notant leurs taille, forme et localisation pour faciliter le futur diagnostic de gestation, même si leur dimension varie un peu au cours de la saison et selon le stade du cycle (encadré 2).

Quand déclencher une ovulation ? Qu’en attendre ?

Plusieurs signes indiquent qu’une ovulation peut être déclenchée :

- une première ovulation de la saison constatée ;

- un follicule en croissance régulière ;

- un follicule de plus de 35 mm ;

- un utérus sous imprégnation œstrogénique (œdème utérin visible à l’échographie sous l’aspect de “quartiers d’orange”). En cas de doute, la lubrification du vagin et l’ouverture du col de l’utérus sont contrôlées.

Différents protocoles pour déclencher une ovulation sont possibles (encadré 3).

Chaleur de lait : j’y vais ou je n’y vais pas ?

La fertilité de la chaleur de lait est de 15 à 20 % plus faible que celle d’une chaleur classique. Il est judicieux d’exploiter la chaleur de lait si l’ovulation se produit à partir du dixième jour après le poulinage. À compter de cette date, la fertilité de la chaleur de lait est pratiquement identique à celle d’une chaleur classique si, en premier lieu, le praticien a vérifié que l’involution utérine et le “nettoyage” utérin sont effectifs.

Taille du follicule et prise du rendez-vous suivant

Après avoir échographié une jument, mesuré un follicule et constaté un œdème utérin, le prochain rendez-vous doit être fixé (tableau).

La croissance moyenne du follicule dominant sélectionné est de 3 mm par jour quand la jument est en œstrus.

De manière générale, plus le follicule est gros, plus l’utérus est “imprégné” et plus la technicité de l’insémination est complexe (insémination artificielle avec sperme frais [IAF] < IA avec sperme réfrigéré [IAR] < IA avec sperme congelé [IAC]), plus la date théorique du prochain rendez-vous doit être avancée afin de ne pas se faire “doubler” par une ovulation naturelle précoce.

Signes du follicule préovulatoire

Lorsqu’un suivi gynécologique rapproché est pratiqué, plusieurs signes permettent de savoir que l’ovulation approche :

- une diminution de l’imprégnation de l’utérus (moins en “quartiers d’orange”) ;

- un ramollissement du follicule ovulatoire (consistance de l’éminence thénar de la main) qui devient piriforme ;

- un doublement de la paroi du follicule. La paroi semble plus épaisse et une partie de la paroi interne devient crénelée ;

- la lumière du follicule n’est plus complètement anéchogène et des points blancs peuvent apparaître dans la cavité folliculaire. Ce signe est à prendre avec précaution, car il se produit au début de l’ovulation, mais aussi lorsqu’un follicule devient hémorragique et ne va pas ovuler ;

- une taille du follicule supérieure à 35 mm. Cette taille du follicule préovulatoire dépend de facteurs variés comme la saison, la température extérieure, les ovulations multiples, l’individu, etc. (photo 1) [4].

Quand commander la semence réfrigérée ?

Classiquement, en France, les commandes de semence réfrigérée sont effectuées les lundi, mercredi ou vendredi pendant la saison de reproduction pour une livraison le lendemain.

La décision de commande se fait lorsque la jument est en chaleur et l’idéal est de déclencher celle-ci le jour de la commande de semence afin d’obtenir une ovulation qui soit la plus proche possible de l’insémination.

Dans ce système, il convient d’éviter que la jument n’ovule du dimanche soir au mardi matin.

Fréquence d’insémination selon le type de semence ?

• D’une manière générale, une insémination est préconisée :

- toutes les 48 heures en semence fraîche ou réfrigérée sur jument en chaleur, jusqu’à ovulation ;

- toutes les 24 heures en semence congelée, en fin de chaleurs.

• En pratique, c’est beaucoup moins simple car la semence de certains étalons très demandés n’est pas disponible à volonté qu’elle soit fraîche ou réfrigérée. En semence congelée, la tendance va de plus en plus à la réduction de la quantité de paillettes fournies par contrat de saillie. De plus, il est fortement déconseillé d’inséminer plusieurs fois par chaleur une jument dont l’utérus est sensible (jument avec une endométrite chronique et/ou susceptible d’avoir une réaction inflammatoire utérine postinsémination ou postsaillie).

• Il est pragmatique et utile d’induire l’ovulation de la jument afin de limiter les inséminations à deux par chaleur en semence fraîche ou réfrigérée, à 48 heures d’intervalle. En semence congelée, si le nombre de paillettes n’est pas restreint, il est possible de pratiquer deux IA à 24 heures d’intervalle, dont la seconde le jour de l’ovulation. Si le praticien dispose de peu de paillettes, l’insémination doit être réalisée en une seule fois, sur ovulation dans l’intervalle - 6 heures à + 6 heures (photo 2).

Insémination postovulatoire : les grandes règles

L’insémination postovulatoire peut permettre un maintien de la fertilité escomptée pour pallier la diminution du nombre de spermatozoïdes efficients ou disponibles dans le cas d’une semence peu fertile ou avec peu de paillettes.

Cette procédure peut être effectuée jusqu’à 6 heures après l’ovulation sans que la fertilité du cycle soit significativement altérée. Elle est plutôt réservée à l’insémination en semence congelée puisqu’elle demande un suivi gynécologique rapproché.

Diagnostic de gestation : quand et combien de fois ?

Le diagnostic de gestation via un examen échographique transrectal doit s’effectuer 13 à 15 jours après l’ovulation constatée pour une insémination artificielle ou 17 jours après le refus pour une monte naturelle.

Classiquement, trois examens échographiques transrectaux doivent être réalisés, à 14, à 21 et à 35 jours postovulation. La vésicule embryonnaire est identifiée vers 14 jours. À 21 jours, l’activité cardiaque est recherchée dans la partie déclive de la vésicule embryonnaire. À 35 jours, l’embryon doit être “monté” et amorcer sa “redescente” dans l’amnios et l’allantoïde.

En cas de double ovulation, l’examen à 14 jours est primordial afin de détecter les deux vésicules embryonnaires, ce qui permet de pratiquer une réduction embryonnaire le plus rapidement possible (photo 3).

Injection de prostaglandine : quand revoir la jument et quelle date d’ovulation escomptée ?

Il est parfois nécessaire d’injecter une prostaglandine (PG) à une jument qui ne revient pas en chaleur, ou bien pour avancer un retour en chaleur une fois l’ovulation constatée (encadré 4).

À la suite d’une injection de PG, en présence d’un corps jaune réceptif vieux de plus de 5 jours, le retour en chaleur est observé environ 5 jours après l’injection (parfois 3 jours) et une ovulation en moyenne 9 à 10 jours après l’injection.

Il convient d’être attentif, car une injection de PG réalisée trop tôt après la mise en place du corps jaune (moins de 5 jours après l’ovulation) perturbe complètement le cycle hormonal et retarde le retour en chaleur.

Jumeaux : j’écrase ou je n’écrase pas ?

Les avis sont partagés entre laisser une résorption s’accomplir seule ou pratiquer une réduction manuelle de la vésicule.

Si le praticien souhaite intervenir, il doit :

- le faire précocement avant 18 jours de gestation ;

- s’assurer d’être en présence de deux vésicules, et non pas d’un embryon et d’un kyste (d’où l’importance de la cartographie utérine en début de saison) ;

- pratiquer la réduction embryonnaire dans le calme en prenant son temps (garder éventuellement la jument 24 heures) ;

- ne pas hésiter à tranquilliser la jument dans la barre ni à faire une injection de scopolamine-métamizole (Estocelan®) pour “relâcher” le rectum et faciliter la manipulation de l’utérus ;

- amener une des vésicules en haut d’une corne utérine pour pouvoir l’écraser facilement et sans prendre le risque de gêner le second conceptus ;

- prendre en compte la règle des 80/20 : dans 80 % des cas, si les jumeaux sont collés, une résolution naturelle de la gémellarité (embryoréduction unique ou résorption totale) se réalise. Des lors, avec une fertilité moyenne par cycle de 45 à 50 %, 2,5 chaleurs sont nécessaires pour obtenir une nouvelle gestation. Donc, en fin de saison, la stratégie d’écrasement doit être bien réfléchie et mathématiquement argumentée (photos 4 et 5).

Conclusion

Fort de la connaissance des grandes décisions à prendre sur la gestion du cycle gynécologique, le praticien peut s’appuyer sur les notions fournies dans cet article pour mener son suivi d’une façon logique, afin d’optimiser la fertilité des juments dont il a la charge et d’apporter des explications simples aux propriétaires pour argumenter ses choix.

  • 1. Barrier I, Doligez P, Vidament M. Induction de l’ovulation. Base documentaire IFCE 2013 http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/reproduction/techniques-de-reproduction/induction-de-lovulation.html
  • 2. Bruyas JF, Battut I, Trocherie E et coll. Efficacité de la buséréline pour induire les ovulations chez la jument cyclées : essais de deux protocoles de traitement. Dans : 22e Journée d’étude de CEREOPA, Paris. 1996:8-18.
  • 3. Bruyas JF, Frilley C, Normandin I, Terris H. Une injection unique de 3 mg de buséréline est-elle aussi efficace qu’une injection de 6 mg pour induire l’ovulation chez la jument ? Courtes communications Congrès Avef. Paris. 2015:160.
  • 4. Bruyas JF, Lefrançois C. La taille du follicule préovulatoire est-elle répétable chez la même jument ? Courtes communications Congrès Avef, Paris. 2015:159.
  • 5. Bruyas JF, Trocherie E, Hecht S et coll. Use of busereline to induce ovulation in donor mares. In: 5th International Symposium on Equine Embryo Transfer. Saari, 6-9 juillet 2000. Newmarket : Katila and Wade. 2000:76-79.
  • 6. McCue P, Hudson JJ, Bruemmer JE, Squires EL. Efficacy of hCG at inducing ovulation: A new look at an old issue. 50th Annual Convention of the American Association of Equine Practitioners, Denver, Co. 2004:510-513. http://www.ivis.org/proceedings/AAEP/2004/McCue/chapter.asp?LA=1

CONFLIT D’INTÉRÊTS : AUCUN

ENCADRÉ 1 : LES DIX COMMANDEMENTS DU SUIVI GYNÉCOLOGIQUE

1. Sur la première chaleur tu ne te précipiteras pas.

2. Un follicule en croissance et un utérus imprégné tu attendras.

3. De la fertilité du sperme tu te soucieras et ton client tu en informeras.

4. Dans la réduction de la quantité de semence utilisée tu te limiteras.

5. De l’insémination postovulatoire tu n’abuseras pas.

6. Mais de la surveillance postovulatoire tu ne te priveras pas.

7. De l’endométrite chronique tu te préviendras.

8. De la cytologie utérine tu ne te priveras pas.

9. De la conformation vulvaire tu te soucieras.

10. Le lavage utérin tu maîtriseras.

ENCADRÉ 2 : LES CRITÈRES DE GRAVITÉ DES KYSTES

Quatre critères de gravité sont retenus pour les kystes.

• Plus de cinq kystes : la multiplicité des kystes diminue la surface efficace de l’utérus.

• Diamètre égal ou supérieur à 2 cm : à partir de cette taille, le kyste, même seul, va gêner le déplacement de la vésicule embryonnaire en début de gestation et empêcher le déclenchement du signal embryonnaire.

• Obstruction de la lumière utérine : dans ce cas, le signal embryonnaire ne peut pas être lancé.

• Localisation en base de corne : la base de la corne est le site de nidification et de développement de l’embryon au-delà de 20 jours de gestation.

ENCADRÉ 3 : PROTOCOLES DE DÉCLENCHEMENT DES CHALEURS

Déclenchement à l’hCG (human chorionic gonadotrophin, Chorulon®)

• Dose : 1 500 UI sont largement suffisantes [6].

• Voie intraveineuse exclusive pour prévenir l’immunisation.

• Ovulation escomptée dans les 36 à 42 heures pour 75 % des juments.

• La réponse à l’induction à l’hCG diminue avec le nombre de saisons de reproduction qui ont été stimulées. Dans tous les cas, la réponse diminue significativement à partir de la troisième stimulation de la saison. Il est donc judicieux de changer de méthode de stimulation d’ovulation à partir du troisième cycle à ovulation induite.

Déclenchement à la buséréline

• Protocole 1 : Réceptal® :

– 4 injections de 20 µg de buséréline toutes les 12 heures [1, 2, 5] ;

– voie intraveineuse ;

– environ 90 % d’ovulation dans les 48 heures après la première injection - 57 % d’ovulation entre 24 et 48 heures.

• Protocole 2 : Réceptal® :

– 3 injections de 13,3 µg de buséréline toutes les 6 heures [1, 2, 5] ;

– voie intraveineuse ;

– environ 60 % d’ovulation entre 24 et 48 heures - 60 % d’ovulation dans les 48 heures.

Pour les juments répondant a l’induction de l’ovulation avec Réceptal® (protocole 1 et 2), et qui ovulent donc sous 48 heures, l’intervalle ovulation/première injection de buséréline est en moyenne de +/- 41 heures, versus +/- 37 h après une injection d’hCG.

• Protocole 3 : Suprefact®(1) :

– dose : 3 ou 6 mg en injection unique (versus les 3 ou 4 injections nécessaires avec le Réceptal®) qui peut être réalisée au moment de l’examen échographique [3] ;

– voie sous-cutanée ;

– ovulation escomptée dans les 32 à 40 heures pour 78,9 % des juments (réponse ovulatoire plus stable par rapport à celle du Réceptal® selon notre expérience).

Déclenchement avec un implant de desloréline (Ovuplant®)

• Dose : un implant sous-cutané de 2,1 mg de desloréline à mi-encolure.

• Implantation après constatation d’un follicule de 30 mm au minimum chez une jument en œstrus. Il est judicieux d’attendre le constat d’un follicule de 35 mm chez les juments de grandes races.

• Ovulation escomptée dans les 48 heures. Il n’est pas nécessaire de retirer l’implant.

• Les follicules préovulatoires des cycles suivants ont tendance à être de taille plus réduite.

(1) Médicament humain utilisé hors cascade. La responsabilité du praticien est engagée.

ENCADRÉ 4 : PRINCIPALES PROSTAGLANDINES UTILISÉES CHEZ LA JUMENT : DOSE ET VOIE D’ADMINISTRATION(1)

• Luprostiol (Prosolvin®) : 7,5 mg par voie intramusculaire stricte. Ignorer la chaleur de lait et pratiquer l’injection 20 jours après le poulinage une fois constatés l’ovulation de la première chaleur et un corps jaune de plus de 5 jours de préférence.

• Cloprostenol (Estrumate®) : 0,25 mg (jument légère) à 0,5 mg (jument lourde) par jument par voie intramusculaire stricte.

• Dinoprost (Dinolytic®) 5 à 10 mg, soit 1 à 2 mL de solution par jument par voie intramusculaire stricte.

(1) Dictionnaire des médicaments vétérinaires 2016, https://www.lepointveterinaire.fr/dmv/univers.html

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