Le lymphome équin

La cancérologie est une vraie spécialisation en médecine humaine et des petits animaux, tandis qu’elle est en retard en médecine équine. Une partie sur les affections tumorales a toujours été présente dans les manuels, mais ce n’est que récemment que des ouvrages dédiés à l’oncologie équine ont vu le jour. Avec l’amélioration des moyens diagnostiques et thérapeutiques, l’âge moyen des chevaux a été allongé et un certain nombre de néoplasies ont été décelées.

En oncologie équine, le “big five” domine : le sarcoïde, le mélanome, le carcinome, le lymphome et le mastocytome sont les tumeurs principales. Le sarcoïde est connu depuis longtemps, probablement parce qu’il est repéré tôt par le propriétaire de l’animal et qu’il est associé à une très faible mortalité, au contraire du lymphome.

Les mots “rare” et “rarement rapporté” ne doivent pas être confondus, les seconds signifiant que certains processus tumoraux (comme le lymphome) sont sous-diagnostiqués. Le manque de connaissances sur le sujet, l’insuffisance des examens complémentaires disponibles sur le terrain, le défaut de coopération du propriétaire, le retard de réalisation de la première consultation, alors que le stade de l’affection est déjà avancé, et la rapidité de la dégradation clinique de l’animal sont à l’origine de la basse prévalence qui caractérise le lymphome. L’objectif de ce dossier est de lever le voile sur cette tumeur, parfois difficile à diagnostiquer. Elle est, en effet, à intégrer dans le diagnostic différentiel face à des signes cliniques comme l’amaigrissement, l’anorexie et l’abattement, et même chez des équidés jeunes ou d’âge moyen.

Lors de lymphome, les symptômes sont peu spécifiques et les résultats des premiers examens complémentaires peu concluants, il convient alors de continuer les investigations en proposant d’autres tests et de ne jamais oublier que « le désir de connaître le pourquoi et le comment est appelé la curiosité » (Thomas Hobbes).

Un lymphome est parfois suspecté grâce à certains examens complémentaires, mais l’analyse histologique (ante- ou post-mortem) reste l’examen incontournable pour confirmer le diagnostic. Une collaboration étroite entre le clinicien et l’anatomopathologiste est essentielle pour établir un diagnostic précis et étendre les connaissances sur cette affection, qu’il s’agisse de l’épidémiologie, de la symptomatologie, du pronostic ou de la méthode thérapeutique.

J’espère que ce dossier, aussi complet que possible, sans se perdre pour autant dans des détails trop spécifiques et trop techniques, vous permettra de comprendre et de retenir l’essentiel du lymphome équin pour l’envisager dans votre pratique… et peut-être faire progresser l’épidémiologie de cette tumeur.

Bonne lecture à toutes et à tous !