Le pied : parage et maréchalerie

Ce numéro de Pratique Vétérinaire Équine inaugure une nouvelle présentation. Il comprend désormais trois parties : un dossier constitué de trois articles traitant d’un thème commun, un cahier scientifique (actualités scientifiques, articles de synthèse, cas cliniques, etc.) et un cahier pratique regroupant des fiches techniques.

Le dossier de ce numéro est consacré au pied du cheval vu sous l’angle de la maréchalerie. Cette discipline a considérablement évolué depuis un quart de siècle. Si elle conserve ses bases traditionnelles, elle bénéficie, aujourd’hui, des progrès réalisés dans plusieurs secteurs. Dans le domaine technique, l’outillage, les métaux, les matériaux composites, les colles, les chaussons, permettent aux professionnels du cheval de donner libre cours à leur imagination, que l’on sait fertile et qu’il convient parfois d’encadrer. La biomécanique est la discipline sur laquelle se fondent les concepts pour la ferrure sportive ou thérapeutique. L’exploration fonctionnelle de la locomotion permet de “valider” ces concepts. Il peut s’agir d’études expérimentales faisant appel à des plates-formes de force, à des capteurs, à de la cinématographie grande vitesse en trois dimensions. Cette exploration fonctionnelle est aussi à la portée du clinicien grâce à la codification, maintenant bien établie, de l’examen de l’appareil locomoteur avant et après la ferrure.

La mise en application de ces sciences et techniques nécessite un savoir-faire supplémentaire chez le maréchal-ferrant, que nul ne doit ignorer. Le savoir-faire de l’artisan devient alors comparable au process dans l’industrie. C’est cette problématique qui est abordée dans les trois articles du dossier de ce numéro.

Le premier article concerne le parage physiologique. Il tord le cou aux idées reçues. L’auteur y décrit de façon très claire une technique originale et pertinente d’évaluation de l’aplomb pour le parage, dans le plan frontal, adapté à l’individu. La notion de parage physiologique adapté à l’individu est reprise dans le deuxième article. Ce dernier fournit des informations sur l’évaluation du parage et dispose d’une excellente bibliographie. Une notion intéressante se dégage de cet article : celle de la ferrure préventive vis-à-vis du risque d’apparition de la maladie. Dans le troisième article, l’auteur nous fait bénéficier de ses réflexions sur l’art de la maréchalerie. Il attire notre attention sur les erreurs souvent dues à des interventions excessives. Original, il éclaire le lecteur sur un sujet souvent négligé, à savoir celui de la maréchalerie au sens large et de la technique de pose du fer en particulier.

La notion que la ferrure est un mal nécessaire nous laisse à penser que les auteurs des deux derniers articles idéalisent la maréchalerie au service du cheval de loisirs. Cette notion ne nous paraît pas s’appliquer aux chevaux de sport et de course.

A contrario, la ferrure appliquée avec compétence nous semble pouvoir être un bien nécessaire.

Nous vous souhaitons une bonne lecture.