Indications de l’enregistrement Holter chez le cheval - Pratique Vétérinaire Equine n° 172 du 01/10/2011
Pratique Vétérinaire Equine n° 172 du 01/10/2011

Article de synthèse

Auteur(s) : Coline Borel*, Isabelle Bublot**, Jean-Luc Cadoré***

Fonctions :
*Clinique vétérinaire de Sillans
3, chemin du plan
83690 Sillans-la-Cascade
**VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-L’Étoile
***VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy-L’Étoile

L’enregistrement Holter, peu utilisé chez le cheval, est pourtant un examen utile lors d’exploration de troubles du rythme, d’intolérances à l’effort ou pour tout suivi électrocardiographique en milieu hospitalier.

L’enregistrement Holter ou l’électrocardiographie (ECG) de longue durée est un examen d’enregistrement ECG réalisé en continu à l’aide d’un dispositif portable sur une période prolongée, généralement 24 heures, parfois 48 heures. La lecture du tracé enregistré est différée [11, 19]. Initialement développé pour la médecine humaine par Norman J. Holter en 1961, l’appareil Holter est d’utilisation récente en médecine vétérinaire, notamment en pratique équine puisqu’elle date des années 1990 (encadré) [2, 5, 13, 27, 28, 32, 35].

Examen encore peu connu des praticiens vétérinaires, l’enregistrement Holter de longue durée assure le suivi de l’activité électrique cardiaque d’un cheval généralement sur 24 heures, sans contraindre ses mouvements ni ses activités habituelles. Il permet de déceler, de suivre et de traiter une dysrythmie cardiaque [11].

Présentant avec l’enregistreur Holter de grandes similitudes, le radiotélémètre est un dispositif ECG en continu également portable. Cependant, il ne se compose pas d’un enregistreur, mais d’un émetteur de signal ECG. Il offre ainsi une lecture de tracé immédiate, en temps réel sur le terrain et de durée variable. Ainsi, ces deux outils se distinguent aussi par leurs applications (milieu hospitalier/médecine du sport). Certaines marques proposent des appareils “deux en un”, qui offrent conjointement le système Holter et la télémétrie (tableau).

Exploration d’une intolérance à l’effort

La détermination précise des causes probables d’une intolérance à l’effort est souvent un défi pour le praticien [15, 21, 29, 30]. L’origine cardiaque n’est que la troisième des causes de contre-performance. Il s’agit généralement de troubles du rythme et, en grande majorité, de fibrillations atriales (FA) [1, 15, 33, 34]. Leur évaluation passe nécessairement par la réalisation d’un test d’effort standardisé au cours duquel l’activité électrique du cœur est enregistrée et visualisée par l’opérateur avant, pendant et immédiatement après l’exercice (photo 3) [1, 31, 33]. En cas d’intolérance à l’effort due à une FA, l’enregistrement Holter apporte des informations parfois déterminantes dans le pronostic et le traitement de la maladie car :

– il évalue sans biais la fréquence cardiaque de repos chez un cheval au calme et non manipulé (toute contention même douce peut facilement augmenter le tonus sympathique, donc la fréquence cardiaque d’un individu) ;

– il confirme la persistance de la dysrythmie au repos ;

– il permet de suivre l’évolution de la fréquence cardiaque avec l’effort, et ainsi de mettre en évidence une tachycardie d’effort exagérée et de déterminer à quel degré d’exercice celle-ci apparaît (photo 4). En effet, le pronostic diffère selon l’utilisation du cheval et donc le degré d’effort : l’impact d’une FA n’est pas le même chez un cheval de dressage et chez un cheval d’endurance, par exemple ;

– il retrouve d’éventuelles autres arythmies, comme des extrasystoles ventriculaires [1].

L’intérêt du test d’effort associé à l’enregistrement Holter (ou à la télémétrie, aussi utilisable dans ce cas) est de corréler une symptomatologie (ici l’intolérance à l’effort) avec des troubles du rythme cardiaque [4, 5]. Le suivi ECG d’un cheval à l’exercice par un dispositif ambulatoire permet donc de distinguer avec fiabilité les arythmies physiologiques dues à un tonus vagal élevé, et qui disparaissent à l’effort, des arythmies non physiologiques apparaissant, persistant ou s’aggravant à l’effort [1]. Le test d’effort peut aussi bien s’envisager sur un tapis roulant que sur le terrain. Cependant, il convient qu’il corresponde au travail habituel du cheval et la fréquence cardiaque maximale de celui-ci doit être atteinte au cours de l’exercice afin de détecter les éventuelles arythmies survenant à ce moment-là (photo 5).

Évaluation de l’état de forme et du potentiel athlétique

Un cheval est dit en forme lorsqu’il peut réaliser sans atteinte les performances qui lui sont demandées. L’appréciation de l’état de forme requiert donc une évaluation de celles-ci [2, 18].

La fréquence cardiaque de repos est significativement diminuée par l’entraînement. De plus, corrélée à la vitesse de déplacement d’un individu, elle est souvent utilisée pour indiquer l’état de forme d’un cheval. En effet, la réponse cardiaque à un exercice à vitesse croissante est linéaire entre 120 et 240 battements par minute (bpm). Par exemple, la vitesse V200 d’un cheval pour une fréquence cardiaque à 200 bpm obtenue par régression de la droite est comparée à celle réellement mesurée ou à celle d’autres individus, et permet de juger de l’état de forme de l’animal (figure 1). Grâce à un dispositif Holter et/ou télémétrique, la fréquence cardiaque mesurée initialement, au pic d’effort, puis au cours de la récupération du cheval donne une estimation de son état de forme. Cela est toutefois valable seulement si le praticien tient compte de plusieurs critères, tels que la condition physique initiale, l’âge et les conditions environnementales du cheval. Il est donc indispensable de réaliser ce test selon un protocole standardisé pour en assurer la reproductibilité et de comparer les résultats aux données de la littérature en fonction des variables physiologiques de chaque animal [8, 17].

De plus, la morphologie de l’onde T chez le cheval de sport, au repos mais surtout après l’effort (en particulier 10 minutes postexercice), serait un bon indicateur de son état d’entraînement et de forme. Ainsi, en dérivations transthoraciques croisées et durant la phase de récupération, une onde T est d’autant plus positive et ample que le cheval est en forme. À l’inverse, une onde T négative ou nettement diphasique, étroite avec un fort pic, est reliée à des performances médiocres. Le Holter constitue alors une méthode de choix pour l’estimation de l’état de forme d’un cheval (l’enregistrement ECG par télémétrie convient également). Cependant, la forte labilité de cette onde (notamment due à la fréquence cardiaque et au tonus vagal) implique une interprétation prudente fondée sur l’ECG avant et après l’effort, mais aussi sur les autres signes cliniques indicateurs de l’état de forme (photo 6) [2, 16, 18, 29, 33].

Enfin, le score cardiaque qui correspond à la valeur moyenne de la durée du complexe QRS serait lié à la quantité de tissu musculaire parcourue par l’onde électrique, donc à la masse du cœur et, par extension, au potentiel athlétique d’un cheval. Évalué grâce à l’enregistrement Holter et utilisé avec prudence en tenant compte d’autres paramètres cliniques, le score cardiaque pourrait informer sur le niveau de performance attendu d’un cheval, comme cela s’est développé dans certains pays [20, 23].

L’examen Holter est un outil très intéressant dans l’évaluation du potentiel athlétique d’un cheval. Cependant, l’échocardiographie pourrait apporter une évaluation plus fiable de ce potentiel grâce à des mesures standard [20].

Établissement d’un programme d’entraînement

Un suivi Holter dans le temps permet d’évaluer les variations de fréquence et d’activité électrique du cœur au cours du travail et dans les phases de récupération, afin de déterminer un programme d’entraînement adapté à chaque cheval et modulable à tout moment. Par rapport au cardiofréquencemètre classiquement utilisé par les entraîneurs, l’enregistrement Holter est plus complet en cas de survenue d’arythmies, d’une intolérance à l’effort, ou même pour déterminer l’état de forme au cours de l’entraînement selon les méthodes détaillées ci-dessus. Classiquement, un suivi Holter tous les 2 mois au cours d’un programme d’entraînement est recommandé. L’effort optimal paraît ainsi atteint lorsque l’amplitude de l’onde T positive est égale à la moitié de l’amplitude S et que la systole électrique (espace QT) est égale à la systole mécanique (du début du premier bruit au début du deuxième bruit) [5, 8, 18].

L’enregistrement ECG ambulatoire est donc un examen complémentaire d’avenir dans l’évaluation cardiaque de chevaux de course et de sport.

Suivi hospitalier

À l’heure actuelle, la prise en compte du bien-être et de la douleur de l’animal est primordiale chez les chevaux hospitalisés. Utilisé de manière courante dans les grands centres vétérinaires pour petits animaux en Amérique du Nord, l’examen ECG Holter de longue durée est un outil performant à développer pour le suivi cardiaque des chevaux stressés et débilités. La variabilité de la fréquence cardiaque est notamment un axe d’étude particulièrement intéressant à promouvoir. Sur un nycthémère, la rythmologie cardiaque peut ainsi être suivie de près afin d’agir en conséquence sur le bien-être animal. L’émotivité du cheval se traduisant par une tachycardie de stress est ainsi perçue de manière plus précise à chaque intervention du personnel hospitalier [6, 7].

L’anesthésie et la période postanesthésique sont favorables au développement de troubles du rythme. Ainsi, des dysrythmies cardiaques ont été rapportées pendant ou à la suite d’une intervention chirurgicale. Dans les deux cas, le suivi ECG de l’animal dans les heures qui suivent le réveil est nécessaire. La méthode Holter se révèle être le meilleur outil pour réaliser cette surveillance rythmologique du cœur sur plusieurs heures (à l’inverse de la télémétrie qui ne présente pas d’intérêt pour un suivi de longue durée) (photos 7 et 8).

L’enregistrement ECG ambulatoire est également intéressant dans le suivi d’une dysrythmie cardiaque secondaire à des désordres électrolytiques au cours d’une hospitalisation, dont les causes sont multiples (pertes digestives, rénales, iatrogéniques, salivaires, par sudation, etc.). L’examen Holter permet ainsi d’observer des modifications à la fois du rythme cardiaque et de la morphologie des ondes électriques sur le long terme [14].

Suivi ECG fœtal d’une gestation

Le Televet 100® offre la possibilité aux praticiens vétérinaires d’effectuer un enregistrement ECG de longue durée chez un fœtus en plaçant les électrodes sur l’abdomen de la jument gestante. Ainsi, grâce à ce système, trois tracés ECG sont obtenus : celui de la mère, celui du fœtus (grâce à l’usage de filtres) et celui des deux imbriqués (photo 9). L’emploi de l’ECG ambulatoire de longue durée pour évaluer une éventuelle souffrance fœtale devient particulièrement judicieux dans le cadre d’une gestation à risque (par exemple, pose d’un Holter pendant 24 heures toutes les semaines à partir du diagnostic de gestation à risque et jusqu’au part), ou lorsqu’une jument gestante doit être hospitalisée pour une toute autre raison [9].

Diagnostic d’une affection cardiaque à composante rythmologique

Certaines arythmies cardiaques sont intermittentes, fugaces, asymptomatiques, dynamiques ou encore fondées sur un rythme circadien [4, 5, 27]. L’examen ECG classique ne durant que 1 à 2 minutes, sa sensibilité à détecter une dysrythmie cardiaque dépend donc de la fréquence de cette arythmie. L’usage de l’examen Holter est alors particulièrement intéressant [3, 10, 25]. De plus, lorsqu’un cheval est atteint de plusieurs arythmies simultanées, l’enregistrement de longue durée permet de discerner celle qui est prédominante, d’identifier et d’élaborer une classification de ces arythmies, de déterminer les mécanismes électriques d’amorce, donc le traitement idéal à instaurer [5].

Les blocs atrioventriculaires (BAV) de premier (BAV I) et de second degré (BAV II) dus à une forte influence de l’activité vagale sont fréquents chez le cheval et souvent sans répercussion médicale sur son fonctionnement cardiaque (photo 10) [16, 29]. Cependant, l’examen Holter peut être utilisé afin de déterminer la gravité de ces BAV par une quantification et une évaluation de leur disparition à l’effort [5]. L’examen Holter est donc l’outil de choix dans l’étude des arythmies transitoires en raison de sa sensibilité [25].

L’enregistreur Holter est également le plus adapté et le plus couramment employé pour apprécier la variabilité de la fréquence cardiaque d’un cheval. Une baisse de cette variabilité est en faveur d’un dysfonctionnement du système nerveux autonome, comme c’est le cas lors de maladie de l’herbe. Dans cette affection, le déficit du système parasympathique (conduisant notamment à l’augmentation du taux plasmatique d’adrénaline et à la diminution de la sécrétion d’acétylcholine) entraîne une tachycardie (entre 80 et 120 bpm dans la forme aiguë et entre 50 et 60 bpm dans la forme chronique). En plus de cette tachycardie constante au repos, la mise à l’effort n’induit ni une augmentation franche de cette fréquence cardiaque, ni une diminution lors de la phase de récupération, comme cela est observé chez le cheval sain (fort tonus vagal) (figure 2) [24].

Décision et suivi thérapeutiques

Avant d’envisager le traitement d’une arythmie cardiaque, il convient de la quantifier et de la qualifier. Ainsi, la pose d’un dispositif Holter est requise, à la fois pour mesurer la fréquence de l’arythmie et pour la corréler à d’éventuels signes cliniques. Cette notion est essentielle car la thérapeutique antiarythmique peut se révéler néfaste, voire mortelle, si les troubles du rythme décelés sont mal évalués (risque de mort subite, de blocs atrioventriculaires et d’autres arythmies, de diarrhée, de dépression ou encore d’anorexie avec la digoxine) [11, 25, 32]. Par exemple, si la pose d’un Holter met en évidence plus d’une dépolarisation ectopique par heure, une morphologie en faveur de plusieurs focus de dépolarisation, avec un phénomène “R sur T”, et une augmentation de fréquence à l’effort lors d’extrasystoles ventriculaires isolées, une signification pathologique de celles-ci peut être établie. Dans ce cas uniquement, un traitement à base de digoxine est envisageable en plus du repos.

Le suivi cardiaque rythmologique et morphologique de la conversion d’une fibrillation atriale est indispensable. L’examen ECG de longue durée est bien adapté à cette surveillance électrique du cœur, en permettant une évaluation de l’efficacité du traitement à court, moyen et long termes (pour objectiver d’éventuelles rechutes), mais surtout de l’innocuité de celui-ci [1, 4, 5, 11]. Ainsi, il détecte des troubles potentiels liés à la conversion médicamenteuse (tachycardie, arythmies, prolongation de la conduction, etc.) et les signes de toxicité.

Intérêt pronostique

Après le diagnostic d’une dysrythmie cardiaque chez un cheval au repos, la gravité de l’affection peut être évaluée objectivement par un enregistrement Holter réalisé au repos sur 24 à 48 heures et/ou à l’exercice, afin d’obtenir une valeur pronostique plus puissante [9]. Cet examen est couramment pratiqué chez le chien (pour apprécier le risque de mort subite) et chez l’homme (lors d’infarctus du myocarde) [4, 11, 22]. Par exemple, lors de fibrillation atriale, une mise à l’effort peut mettre en évidence une évolution correcte de la fréquence cardiaque, sans la survenue d’extrasystoles, ou une tachycardie exagérée avec l’apparition d’extrasystoles. Le pronostic diffère dans les deux cas.

Recherche

Plus accessoirement, l’enregistrement Holter est utile pour l’étude des effets pharmacologiques et toxiques d’une molécule sur l’activité électrique du cœur de l’animal, au repos comme à l’exercice [5, 6].

De même, l’enregistrement ECG ambulatoire serait un outil adapté à l’évaluation du fonctionnement des pacemakers, lesquels, pour l’heure, font uniquement l’objet d’études expérimentales [1, 4].

Conclusion

Les applications de l’enregistrement Holter en médecine équine restent nombreuses, même si les affections cardiaques sont assez rares dans cette espèce. C’est tout particulièrement en médecine du sport que cet examen est amené à se développer car les professionnels de l’équitation de sport prennent conscience de l’implication cardiaque dans la performance athlétique de leur monture.

Références

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Éléments à retenir

→ L’enregistrement Holter est un dispositif électrocardiographique étudiant la rythmologie cardiaque sur une période pouvant atteindre 24 heures.

→ Il est composé d’électrodes et de câbles de connexion reliés à un boîtier enregistreur léger, l’ensemble étant portable par l’animal.

→ Les troubles du rythme, responsables d’intolérance à l’effort chez le cheval, représentent le principal domaine d’utilisation de cet appareil.

→ Le dispositif s’emploie dans des situations variées permettant de reproduire les conditions de terrain au repos comme à l’effort.

Encadré : Description et mise en place de l’appareil

→ Le dispositif actuel est léger et compact. Le Televet 100® (Engel Engineering Services GmbH, Offenbach, Allemagne), par exemple, est un système d’enregistrement Holter (couplé à de la télémétrie) développé spécifiquement pour la médecine vétérinaire et utilisé par plusieurs structures équines, dont le pôle équin de VetAgro Sup [9]. Il est composé de quatre électrodes autoadhésives à usage unique, de quatre fils de connexion identifiés selon un code couleur, le tout relié à un boîtier enregistreur fixé sur l’animal par l’intermédiaire d’un surfaix ou d’une selle (photos 1a et 1b) [2, 5, 32, 35].

→ La mise en place et la fixation de l’appareil sur le cheval représentent une étape importante qui requiert une grande minutie afin de garantir la bonne qualité du tracé enregistré [23]. En effet, le dispositif doit pouvoir tenir sur une durée moyenne à longue et/ou dans des conditions de terrain, au repos comme à l’effort [9, 12, 33]. La source majeure d’artefacts sur un tracé ECG provient d’un manque d’immobilité du dispositif, ce qui correspond à une préparation insuffisante de l’animal ou des électrodes [26]. Nous conseillons donc par expérience de tondre les zones recevant les électrodes, surtout lorsque les poils sont longs (en hiver). Lorsque l’enregistrement a lieu au cours d’un test d’effort, il convient de prévenir le risque de chute des électrodes lié à la transpiration et aux mouvements de l’animal par l’ajout de points de colle forte (type acrylique) sur les patches des électrodes (photo 2) [35].

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