Alimentation des chevaux d’endurance : état des connaissances et des pratiques - Pratique Vétérinaire Equine n° 170 du 01/04/2011
Pratique Vétérinaire Equine n° 170 du 01/04/2011

Article de synthèse

Auteur(s) : Laure Mathews-Martin*, Jean-Louis Leclerc**, Céline Robert***

Fonctions :
*Domaine Barbette, 58300 Sougy-sur-Loire
**10, rue Christophe-Doublat, 88000 Épinal
***Université Paris-Est, École vétérinaire
d’Alfort, 7, avenue du Général-de-Gaulle,
94704 Maisons-Alfort Cedex

En France, peu d’études existent sur les pratiques d’alimentation chez le cheval d’endurance. Le suivi de l’équipe de France a permis de collecter des informations sur les bases du rationnement chez des chevaux performers dans la discipline.

Les concours d’endurance se déroulent sur des distances qui varient de 20 à 160 km sur 1 journée, ou bien deux fois 70 à 100 km pour les épreuves sur 2 jours. Elles sont divisées en plusieurs étapes ponctuées par des contrôles vétérinaires pour vérifier l’intégrité physique du cheval et son aptitude à poursuivre l’effort sur les plans locomoteur et métabolique.

Discipline exigeante, seule la moitié des chevaux engagés sur les épreuves de 120 km et plus terminent leur parcours. Les boiteries représentent la moitié des causes d’élimination, mais 30 % de ces dernières seraient dues à des troubles métaboliques. Les déséquilibres hydro-électrolytiques (28,6 %), les coliques (18,8 %), puis l’épuisement (14,3 %) et la myopathie d’effort (14,3 %) sont les principales affections rencontrées [15]. Celles-ci sont à lier non seulement aux conditions de courses mais aussi, en amont, à la gestion de l’entraînement et des apports alimentaires dans les semaines qui précèdent la compétition.

De plus, l’évolution du profil des courses lors des grandes échéances internationales vers des tracés beaucoup plus plats donc rapides et une concurrence internationale accrue nécessitent d’améliorer le suivi des paramètres de l’effort pendant l’entraînement. Ainsi, la qualité des apports alimentaires est essentielle pour maintenir le cheval en bonne condition jusqu’au jour de la course. Les réserves énergétiques et hydro-électrolytiques doivent être suffisantes pour permettre au cheval de courir vite, longtemps et rester compétitif.

Un rappel préliminaire des particularités physiologiques est nécessaire pour comprendre comment ces apports alimentaires conditionnent la filière énergétique liée à l’endurance et ainsi la performance. Une deuxième partie présente les résultats d’une enquête sur l’alimentation menée sur les chevaux présélectionnés en équipe de France d’endurance en vue des championnats d’Europe 2009. Ces informations, obtenues chez des chevaux français performers en endurance, sont ensuite comparées, d’une part avec les données bibliographiques chez les chevaux d’endurance, et, d’autre part, avec les pratiques chez les chevaux de courses de vitesse. La discussion porte essentiellement sur les apports énergétiques et les ratios fourrage/concentrés.

Rappels physiologiques

L’effort du cheval d’endurance se caractérise par un exercice lent et de longue durée (en moyenne 8 heures pour une vitesse qui varie de 12 à 25 km/h). La filière énergétique aérobie est privilégiée et met en jeu la contraction de fibres musculaires lentes et intermédiaires. La production d’énergie par oxydation des substrats énergétiques au sein de la mitochondrie conduit à la production d’eau, de CO2 et de chaleur (figure 1) [31].

Sources d’énergie

Les substrats énergétiques utilisés sont de trois types :

– l’adénosine triphosphate (ATP) et la créatine phosphate ;

– les substrats glucidiques ;

– les substrats lipidiques.

Leur mobilisation dépend des caractéristiques de l’effort. Lors d’exercices courts et intenses, les réserves musculaires en ATP et en créatine phosphate sont très rapidement utilisées. La mobilisation des substrats glucidiques prend rapidement le relais en cas d’effort intense et au début d’un exercice prolongé. Le glycogène est la principale source de substrats glucidiques, et provient des stocks hépatique (quantité faible) et musculaire (quantité importante). Lorsque l’effort se poursuit, les lipides constitués par les triglycérides musculaires ou les acides gras libérés par le tissu adipeux représentent la meilleure source du métabolisme aérobie lors d’effort long et d’intensité modérée.

Évacuation de la chaleur

L’évacuation de la chaleur produite est un problème majeur qui conditionne la performance du cheval d’endurance. Ainsi, un cheval courant à 18 km/h peut produire 6 000 à 7 000 kcal/h, soit 40 à 60 fois plus qu’au repos [27]. Sans thermorégulation efficace, sa température corporelle s’élèverait de 15 °C par heure. Or l’augmentation maximale sur une course n’est que de 3 ou 4 °C. La thermorégulation coûte cher en énergie notamment lorsque les conditions climatiques sont difficiles (température et hygrométrie extérieures élevées). Ce mécanisme peut causer des troubles électrolytiques et acido-basiques. La sudation, qui permet d’évacuer environ 65 % de la chaleur produite, contribue par ailleurs à la déshydratation et à l’alcalose métabolique fréquemment diagnostiquées dans les troubles métaboliques du cheval d’endurance [27]. En effet, la sueur du cheval est hypertonique (elle contient les ions Cl-, K+, Ca2+, Mg2+ et Na+ dans une moindre mesure) et sa production peut atteindre 10 à 15 l par heure de travail (2 à 3,5 % du poids vif, ou PV), principalement sur les deux premières étapes, ce qui peut provoquer une perte finale de 5 à 6 % du PV. De plus, l’alcalose est renforcée par une composante respiratoire due à la polypnée thermique qui permet d’éliminer 30 % de la chaleur produite par le travail musculaire [27].

Glycolyse anaérobie

Si l’apport en oxygène vient à diminuer, seuls les substrats glucidiques peuvent être utilisés pour produire de l’énergie via la glycolyse anaérobie, qui conduit à la production de lactates. L’accumulation de ces derniers provoque une diminution du pH et l’apparition d’une fatigue musculaire. Néanmoins, au cours d’un effort de longue durée, les lactates peuvent être réutilisés lorsque de l’oxygène est à nouveau apporté à la mitochondrie. En effet, au cours de tests d’effort ou en fin de course, la lactatémie reste bien en dessous de la valeur seuil de 4 mmol/l en l’absence de troubles métaboliques concomitants. De plus, l’entraînement contribue à augmenter la capacité de pouvoir tampon du muscle et de ce fait, la hausse temporaire de production de lactates au cours d’un exercice important en montée ou d’un sprint est mieux tolérée [27, 31].

Ainsi, l’entraînement vise d’un point de vue métabolique à augmenter les capacités aérobies du cheval d’endurance, à retarder l’apparition du point de fatigue liée à la déplétion des réserves en glycogène, à diminuer la production de chaleur et à en favoriser l’évacuation, sans graves déséquilibres acido-basique et hydro-électrique. L’alimentation joue un rôle clé, car si le cheval ne peut pas constituer ses réserves avant la course, il est trop tard pour en compenser le manque le jour de l’épreuve. De même, le régime et la qualité des apports énergétiques déterminent la filière énergétique utilisée par le cheval d’endurance pendant l’effort. Ainsi, les chevaux habitués à un régime riche en fibres et en matières grasses seraient moins dépendants des substrats glucidiques [30]. La déplétion des réserves de glycogène musculaire serait ainsi moins rapide en raison d’une utilisation prépondérante des substrats lipidiques chez ces individus au cours d’un effort de type endurance [8, 27, 28]. De plus, un régime riche en matières grasses (MG) (teneur de 10 %) contribue à diminuer la production de chaleur au cours d’un exercice de ce genre et permet également de réduire la quantité de nourriture ingérée et les besoins en eau, et ainsi de diminuer le lest dans les intestins [14].

Enquête sur l’alimentation des chevaux de haut niveau

Protocole

Une enquête sur les pratiques d’alimentation a été réalisée sur les 19 chevaux présélectionnés en équipe de France d’endurance, en vue des championnats d’Europe 2009 à Assise (Italie). Des données ont été recueillies sur la qualité, la quantité et le mode de distribution du fourrage. Elles concernent également la qualité et la quantité de concentrés apportés, la supplémentation en huile, l’apport de compléments minéraux et vitaminés et d’électrolytes. Ces informations ont été collectées pour les 16 chevaux participant au premier stage de sélection (stage 1) fin avril et pour les 11 présents au second stage de sélection (stage 2) fin juillet (photo 1). Un suivi de l’évolution des pratiques d’alimentation au cours de la saison a été possible pour les 8 chevaux présents aux deux échéances.

Caractéristiques de la population étudiée

Dix-neuf chevaux d’un âge moyen de 10,6 ans (8 à 15 ans) ont été présélectionnés, 9 hongres et 10 juments, de race arabe (12 chevaux) ou issus d’arabes (3 demi-sangs arabes ou DSA, 3 anglo-arabes ou AA, 1 shagya). Ils étaient au minimum qualifiés en concours d’endurance équestre international trois étoiles (CEI***), 4 d’entre eux ayant déjà fait partie de l’équipe de France.

Le poids moyen des chevaux a été estimé selon l’équation établie par Ménager [18]. Il était alors de 439 kg (de 400 à 475 kg) pour les deux stages avec une note d’état corporel (NEC) évaluée selon la méthode des haras nationaux de 3,16 (2,5 à 4) pour le stage 1 et de 3,05 (2,5 à 3,5) pour le stage 2 (tableau 1, figure 2) [8].

Alimentation des chevaux à l’entraînement

Fourrage

En ce qui concerne l’apport en fourrage, 10 chevaux (53 %) recevaient du foin de prairie naturelle, 5 chevaux (26 %) du foin de Crau, ou les deux pour 4 chevaux (21 %) (photos 2 et 3). Le stade de récolte et la qualité nutritionnelle du fourrage distribué étaient peu ou pas connus. Les cavaliers ont estimé donner entre 5 et 11 kg de foin par jour, mais les quantités précises sont restées difficiles à évaluer en raison d’une distribution à volonté pour 7 chevaux (37 %) maintenus au paddock avec 1 ou plusieurs congénères. Sept autres (37 %) recevaient leur fourrage en un repas, 4 chevaux (21 %) en 2 repas et pour 1 cheval en 3 repas. Lorsque l’apport de foin était connu, les chevaux recevaient en moyenne 7 kg de foin par jour correspondant à un apport de 6,3 kg de matière sèche (MS) (en considérant que la teneur en MS est de l’ordre de 87 %). La quantité d’herbe ingérée par jour était relativement faible car les chevaux étaient maintenus sur des paddocks sans herbe ou presque. Seul 1 cheval était toute l’année sur un pâturage rationné.

Concentrés

En ce qui concerne les aliments concentrés, 12 chevaux (63 %) recevaient une ration uniquement constituée d’un ou plusieurs aliments industriels, principalement sous forme floconnée ou sous une forme fibrée (photo 4). Trois de ces chevaux avaient accès à un aliment enrichi en matière grasse (MG) avec une teneur supérieure à 8 %. Une alimentation à base de céréales natives, orge aplatie (6 chevaux) ou orge entière trempée (1 cheval), mélangée à un aliment industriel était distribuée aux autres chevaux (photo 5). Parmi eux, l’aliment industriel était enrichi en MG pour 5 chevaux. La ration journalière de concentrés, d’un poids moyen de 2,320 kg (0,795 à 5,600 kg), était distribuée en deux repas pour 14 chevaux (74 %), équilibrés en quantité, sauf pour 1 cheval avec un repas de concentrés le soir trois fois plus important que celui du matin. La ration totale représentait une quantité de MS de 2 kg (en considérant une teneur en MS entre 85 et 90 %). Un troisième repas de concentrés était donné à 3 des chevaux après une grosse séance de travail. En revanche, 5 chevaux recevaient un seul repas de concentrés. L’apport énergétique de cette ration de concentrés représentait en moyenne 2,1 unités fourragères cheval (UFC, soit 0,75 à 4,48 UFC).

Pour les 7 chevaux pour lesquels la quantité de foin distribuée a été précisée, le ratio fourrage/concentrés par rapport à la MS est de 3,5. Par jour, ces chevaux d’un poids moyen de 426 kg ingéraient en moyenne 8,1 kg de MS, soit 1,9 kg de MS pour 100 kg de PV. En raisonnant par rapport à l’énergie et suivant la qualité du foin, ce dernier fournissait de 61 à 65 % des apports énergétiques quotidiens (de 3,15 UFC à 3,78 UFC), représentant 1,4 à 1,6 kg de MS/UFC.

Supplémentation

Onze des 19 chevaux (58 %) bénéficiaient d’une supplémentation en ajoutant de l’huile directement sur le repas de concentrés (“top-dress”), 5 chevaux tout au long de l’année, 6 n’étant complémentés que s’ils perdaient de l’état, et/ou systématiquement pendant un mois avant chaque course (deux à trois courses de 120 à 160 km par an). Les huiles utilisées étaient d’origine végétale avec une huile de type Isio 4® pour 8 chevaux (73 % des chevaux supplémentés), de l’huile de tournesol pour 2 chevaux et de l’huile de colza pour 1 cheval. Les quantités apportées variaient de 25 à 200 ml par jour (70 ml en moyenne) en une à deux fois, avec un apport maximal de 100 ml par repas. L’apport énergétique de cette supplémentation représentait en moyenne 0,2 UFC par jour (0,1 à 0,6 UFC). Pour 6 des 11 chevaux supplémentés en huile, soit 55 % de ces chevaux, un aliment enrichi en MG était par ailleurs distribué. Pour ces derniers, l’apport moyen journalier d’huile était de 76 ml (25 à 100 ml), tout au long de l’année pour 4 chevaux et 1 mois avant une course pour les 2 autres. Le pourcentage moyen d’incorporation de matière grasse dans la ration de concentrés était de 6 % (3 à 14 %) au cours des stages et passait à 7 % (3 à 14 %) en fin de période de préparation d’une durée moyenne d’un mois.

Tous les chevaux avaient à leur disposition une pierre à sel blanche, 12 recevaient un ou plusieurs compléments minéraux et vitaminés. Un seul cheval avait des électrolytes régulièrement tout au long de l’année après chaque grosse séance de travail.

Alimentation des chevaux avant et pendant la course

Des données ont également été recueillies sur les pratiques d’alimentation en fin de préparation, la veille et le jour de la course. Rien ne changeait (fourrage, concentrés, supplémentation en huile) pour 10 des 19 chevaux (53 %). Cinq (26 %) étaient en revanche supplémentés en huile et pour 8 chevaux (42 %), la quantité et/ou la qualité des concentrés étaient modifiés (apports supérieurs, aliments enrichis en MG). La veille, les concentrés étaient distribués sans changement par rapport aux dernières semaines d’entraînement. Trois chevaux avaient un apport d’électrolytes. Du foin était distribué à volonté pour la nuit.

Le matin de la course, un repas de concentrés était distribué pour 53 % de l’effectif enquêté (10 chevaux), avec en moyenne 995 g par repas (235 g à 2 200 g) au moins 2 heures avant le départ. À chaque pause de 40 ou 50 minutes entre deux étapes (vet-gate), du foin était proposé aux chevaux ainsi que des aliments concentrés, habituels ou non (céréales aplaties, aliments floconnés, aliments riches en fibres), pour diversifier l’apport et stimuler l’appétit. La quantité ingérée à chaque arrêt était d’environ 2 litres. Un seul cheval ne mangeait pas correctement à chaque vet-gate. Seuls 4 chevaux (21 %) avaient un apport en électrolytes le jour de la course.

Le soir, seuls 2 chevaux (11 %) avaient un repas de concentrés. Tous avaient en revanche du foin à volonté.

Évolution au cours de la saison

Pour les 8 chevaux présents aux deux stages, le poids moyen estimé était de 434 kg pour les deux périodes (de 400 à 460 kg pour le stage 1 ; de 400 à 470 kg pour le stage 2). Chaque période correspondait à une reprise de l’entraînement d’environ 3 semaines, soit après la trêve hivernale pour la première, soit 4 à 5 semaines après la participation à une course de 160 km pour la seconde. De même, pour ces 8 chevaux, la NEC moyenne était de 3,06 pour les deux périodes (de 2,5 à 4 pour le stage 1 ; de 2,5 à 3,5 pour le stage 2). Entre les deux stages, la qualité et le mode de distribution du fourrage étaient inchangés. L’apport en concentrés a changé en qualité et en quantité pour 4 chevaux et 2 chevaux n’ont plus reçu d’huile. Néanmoins, l’apport énergétique moyen concentrés-huile était comparable pour les deux périodes (1,38 UFC pour le stage 1 et 1,34 UFC pour le stage 2).

Discussion

Évaluation des besoins des chevaux d’endurance

L’estimation des besoins énergétiques des chevaux d’endurance est difficile. A priori l’effort d’endurance est considéré comme intense voire très intense [9]. Un cheval de 450 kg fournissant un travail de ce type aurait besoin d’un apport énergétique journalier de 6,9 à 7,6 UFC. Cet apport se décompose en 3,9 UFC pour l’entretien auquel s’ajoute 3,7 ou 3 UFC supplémentaires liées respectivement à un travail moyen ou intensif [33]. Ces valeurs correspondent dans le système américain à une énergie digestible (ED) de 22,3 à 29,8 Mcal (tableau 2). En effet, le système français repose sur l’énergie nette (EN) avec l’UFC pour unité (1 UFC = 2 200 kcal EN) alors que le système américain utilise l’ED dont l’unité est la kilocalorie (kcal) (figure 3).

L’établissement d’un planning type d’entraînement sur 8 semaines (tableau 3) suivant les recommandations du sélectionneur de l’équipe de France d’endurance permet d’estimer les besoins en énergie de ces chevaux et de les comparer avec les valeurs données par les tables et les données de la bibliographie (tableaux 4 et 5) [16]. Les dépenses énergétiques ont été calculées pour un cheval de 440 kg (poids moyen estimé des 19 chevaux présélectionnés) avec ou sans ajout du poids du cavalier et de l’équipement (75 kg) pour la préparation d’une course de 160 km entre 18 et 20 km/h [21, 22]. Ainsi, il conviendrait d’apporter à un cheval d’endurance 20 à 21 Mcal par jour (ED), ou bien, 6,6 UFC (EN), valeur correspondant à un travail léger [33]. Néanmoins, ce calcul sous-estime certainement les dépenses énergétiques puisque l’activité au paddock n’est pas prise en compte, alors que les chevaux étudiés y ont accès quotidiennement et peuvent même être maintenus constamment à l’extérieur suivant les conditions climatiques. Dans les publications, les calculs estimant les besoins énergétiques moyens des chevaux d’endurance (poids de 430 kg avec cavalier de 100 kg) varient de 20,7 à 30,3 Mcal par jour [24].

Comparaison avec les apports en équipe de France

Concernant les chevaux présélectionnés en équipe de France, l’apport énergétique moyen des 7 chevaux pour lesquels la quantité de fourrage est connue était de 5,2 à 5,8 UFC, valeurs nettement inférieures à celles précédemment calculées et aux données bibliographiques avec un apport moyen allant de 24,1 Mcal (100 à 110 MJ) à 31,9 Mcal, soit de 6,9 à 7,9 UFC pour un cheval de 450 kg [2, 24]. Néanmoins, l’apport de l’herbe même minime n’a pas été pris en compte, et les rations correspondaient à une reprise de l’entraînement 3 semaines auparavant. De plus, l’apport de foin a peut-être été sous-estimé. Dans une étude américaine, lorsque les quantités de fourrage distribuées n’étaient pas connues, une estimation a permis de supposer que les chevaux ayant du fourrage à volonté pouvaient consommer jusqu’à 3 % de leur PV en MS [24]. En moyenne, les chevaux consommaient 10 à 12 kg de foin. L’apport énergétique total de la ration était alors de 31,9 Mcal. Dans la présente étude, en estimant la consommation de MS à 2,5 % du PV chez les chevaux dont les quantités de fourrage distribuées ne sont pas connues, l’apport moyen s’élèverait à 8,9 kg de foin au lieu de 7 kg, soit 8 kg de MS au lieu de 6,3 kg. L’apport énergétique moyen d’une telle ration serait donc de 6,28 à 7,08 UFC (suivant la qualité du foin). Dans de telles conditions, le foin fournirait près des deux tiers des besoins énergétiques du cheval d’endurance.

Les besoins énergétiques des chevaux d’endurance français semblent donc inférieurs à ceux des chevaux américains. Pour le calcul de l’ED pour les chevaux au travail, la vitesse, le poids du cheval mais aussi le poids du cavalier et de l’équipement sont inclus [17, 22]. Ainsi un cheval de 450 kg avec un poids de 75 kg sur le dos dépenserait une énergie équivalente à un cheval de 525 kg. Or il apparaît qu’en raisonnant en termes de performance, le poids du cavalier n’influe pas sur celle du cheval d’endurance, contrairement aux chevaux de course de vitesse [5]. Pour ces derniers, les handicapeurs rééquilibrent les chances de chacun en augmentant le poids porté par les meilleurs chevaux. L’effort du cheval d’endurance est considéré comme submaximal contrairement à celui effectué lors de course de vitesse. Par ailleurs, les chevaux arabes ou issus d’arabes prédominent en endurance. Sur les 19 chevaux présélectionnés, 12 sont des pur-sang arabes, 3 des anglo-arabes, 3 des demi-sang arabes et un arabe shagya. Ces chevaux sont connus pour leur frugalité en raison de leurs origines et ils valorisent peut-être mieux leurs apports alimentaires d’un point de vue énergétique et notamment les fibres. En effet, la race joue un rôle sur le calcul des besoins énergétiques d’entretien [18].

Comparaison avec l’alimentation des chevaux de course

Il convient maintenant de caractériser les pratiques d’alimentation chez les chevaux performers en endurance, par rapport aux données concernant des chevaux de niveau deux étoiles et par rapport à celles des chevaux de courses de vitesse (pur-sang et trotteur). Pour ces derniers, aux besoins énergétiques liés à l’intensité du travail s’ajoutent le plus souvent ceux liés à la croissance, contrairement à la population de chevaux d’endurance étudiée, âgée de 8 à 15 ans.

Si les quantités de matière sèche ingérées par jour sont comparables entre les chevaux de courses d’endurance et de vitesse, les parts respectives des apports de fourrage et de concentrés sont très différentes.

Fourrage

La base de l’alimentation du cheval d’endurance est un foin de prairie de bonne qualité [1, 2, 6, 7, 10, 24]. Il contribue au bon fonctionnement du gros intestin et constitue un réservoir pour l’eau et les électrolytes [13]. Il convient d’éviter de distribuer du foin de luzerne seul aux chevaux d’endurance en raison de sa teneur élevée en protéines. Cette pratique était pourtant encore courante aux États-Unis à la fin des années 1980 [24]. Au cours d’un effort de type endurance, la filtration glomérulaire diminue pour épargner l’eau. Une urémie élevée peut induire des troubles métaboliques. Les cavaliers d’endurance français privilégient donc un foin de prairie naturelle et/ou du foin de Crau. Aux États-Unis, les pratiques concernant la qualité du fourrage ont évolué, le foin de luzerne n’est plus donné seul mais avec du foin de graminées et ou de la pulpe de betterave [2, 24]. Dans le milieu des courses, l’apport de foin de luzerne n’est en revanche pas rare (36 % des trotteurs enquêtés, données personnelles).

Selon notre enquête, la distribution se fait, pour un tiers des chevaux, à volonté et, pour un autre tiers, sous la forme d’un seul repas par jour. Lors de l’enquête sur les chevaux participant à des courses d’endurance de niveau deux étoiles en 2007, un tiers des chevaux recevaient également leur foin à volonté [3]. Pour les quantités (distribution rationnée), les chevaux reçoivent en moyenne 7 kg de foin par jour (de 5 à 11 kg) soit un apport de 1,64 kg de foin par 100 kg de PV. Ce chiffre correspond au niveau d’ingestion de fourrage d’un cheval au repos (1,5 kg par 100 kg de PV). Ces données sont comparables à celles obtenues en 2007, avec une quantité moyenne de 7,6 kg par jour (de 2 à 15 kg) [3]. Les réponses les plus fréquentes ont été de 5 à 10 kg. Néanmoins, ces données sont inférieures à celles qui ont été publiées (10 à 12 kg), sauf si nous estimons que les quantités sont certainement sous-évaluées en raison du mode de distribution [24]. Les quantités apportées seraient alors de 8,9 kg de foin au lieu de 7 kg, soit 8 kg de MS au lieu de 6,3 kg. Chez les chevaux de course, la quantité de fourrage ingérée peut être beaucoup plus faible, moins de 2,25 kg pour 65 % des pur-sang enquêtés lors d’une étude en Nouvelle-Zélande [32]. Cette valeur s’élève à 1,6 kg en moyenne en Australie [29]. La ration de fourrage ne contient même jamais de foin pour 1,4 % des entraîneurs australiens interrogés en 2006 [26]. En France, 41 % des chevaux de course (trotteurs et galopeurs) reçoivent moins de 5 kg de foin [25]. Pour les trotteurs, l’apport est un peu plus conséquent avec en moyenne 6,2 kg par jour, soit un apport d’environ 1,35 kg de foin par 100 kg de PV [19]. Ainsi, le fourrage représente chez les chevaux d’endurance en moyenne 78 % (53 à 90 %) de la MSI suivant les études et les modes de calcul. Chez les trotteurs, ce chiffre descend en dessous de 50 %. De ce fait, en endurance, les chevaux consomment en moyenne de 1,9 à 2,5 kg de MS par 100 kg de PV, ce qui correspond aux valeurs théoriques chez des chevaux au travail d’intensité moyenne à élevée [33]. Par comparaison, les trotteurs âgés de 3 ans à l’entraînement ingéraient en moyenne 2,52 kg de MS par 100 kg de PV [19].

Concentrés

Dans notre étude, les 19 chevaux recevaient en moyenne 2,320 kg d’aliments concentrés en un ou deux repas, quantité comparable à celle obtenue en 2007 en France et dans les deux études concernant les chevaux américains [2, 3, 24]. Dans 63 % des cas, la ration n’est constituée que d’aliments industriels (43 % dans l’étude de 2007). Par ailleurs, la céréale de base est l’orge aplatie dans les deux études, utilisée avec un ou plusieurs aliments complémentaires industriels. Dans le milieu des courses, les quantités de concentrés sont nettement plus importantes, variant en moyenne de 5,1 à 7,7 kg par jour. La céréale de base est l’avoine entière. Ces rations riches en glucides et pauvres en fibres ne sont pas sans conséquence sur la santé digestive, du gros intestin notamment. Le pH des crottins est plus acide chez les chevaux de course qui ne reçoivent que des céréales natives ou ayant moins de 2,25 kg de foin par jour [32]. Ainsi, 27 % des pur-sang souffrent d’acidose (pH des crottins ≤ 6,2), ce qui nuit à l’activité des bactéries cellulolytiques et utilisatrices de lactates. Cela entraîne donc une valorisation moindre des fibres et une diminution de la production d’acides gras volatiles dans le gros intestin [26].

Supplémentation

Un apport supplémentaire d’énergie sans augmenter la quantité de glucides peut être obtenu par l’ajout d’huile sur les concentrés et/ou l’utilisation d’aliments industriels enrichis en MG (teneur supérieure à 8 %). La conservation de tels aliments peut être difficile, une odeur de rance peut se développer par dégradation des matières grasses. Non seulement le pourcentage d’incorporation de MG n’est plus garanti, mais l’appétence est également altérée. En utilisant de l’huile directement sur les aliments, seul le problème d’appétence peut persister, mais en effectuant une transition par augmentation progressive des quantités, il reste rare. L’utilisation de MG permet d’épargner les substrats glucidiques au profit des substrats lipidiques, même si leur mobilisation est un peu plus longue au cours d’un effort d’intensité submaximale. Trois à quatre semaines d’adaptation à un régime riche en MG sont nécessaires pour voir apparaître des changements dans le profil métabolique [4, 26]. Néanmoins, selon certaines études, un régime à haute teneur en MG diminuerait la digestibilité apparente des fibres par rapport à un régime isocalorique riche en glucides [12].

Dans la présente enquête, 58 % des chevaux présélectionnés recevaient une supplémentation en huile, pourcentage comparable aux 55 % observés dans les enquêtes menées en France et aux États-Unis. L’utilisation d’huiles d’origine végétale est recommandée [20]. L’ajout maximal conseillé est de 100 g par 100 kg de PV par jour (450 ml d’huile pèsent environ 420 g). La teneur totale en matière grasse de la ration totale ne doit pas dépasser 10 % [1, 6, 10]. En France, l’huile de type Isio 4® est la plus fréquemment employée, alors qu’aux États-Unis, l’huile de maïs (la plus appétente) et l’huile de soja sont les plus utilisées [11]. Aucun problème d’appétence n’a néanmoins été rencontré pour les huiles utilisées en France dans ces quantités. En effet, les résultats de notre enquête montrent que les taux d’incorporation sont très en dessous des recommandations maximales, avec en moyenne 15 g par 100 kg de PV et, pour le cheval le plus supplémenté, 46 g par 100 kg de PV. En France comme aux États-Unis, le pourcentage de MG globales dans la ration reste bien en dessous des valeurs limites malgré l’utilisation conjointe d’huile et d’aliments enrichis en MG [2]. Dans notre enquête, le taux de MG de la ration, sans prendre en compte la MG contenue dans le foin, variait de 6 à 7 % suivant la période considérée.

Conséquences pratiques pour l’alimentation à l’entraînement

En pratique, la détermination de la NEC au cours de la saison permet de voir si les apports énergétiques sont en adéquation avec l’intensité de la préparation (encadré). Elle se détermine visuellement et par les maniements sur une échelle de 1 à 5 en France et de 1 à 9 aux États-Unis. La NEC optimale évolue en fonction de la discipline considérée. Pour les trotteurs, elle se situe légèrement en dessous de 3 avec une NEC de 2,82 pour les trotteurs âgés de 3 ans à l’entraînement [19]. En endurance, la NEC optimale serait plutôt très légèrement au-dessus de 3. Il semble exister une relation étroite entre la performance dans cette discipline et la NEC. Ainsi, sur la Tevis-Cup en 1995 et 1996, aucun cheval ayant une note d’état inférieure 3 sur 9 (échelle National research council ou NRC) n’a terminé la course. Sur cette même course, les chevaux ayant au départ une note de 5 à 5,5 ont eu le meilleur taux de réussite [5]. Dans notre étude, pour le groupe des chevaux présélectionnés, la NEC moyenne était de 3,16 sur 5 (échelle HN, haras nationaux) pour les 16 chevaux au stage 1 et de 3,05 sur 5 pour les 11 du stage 2.

Alimentation le jour de la course

La question de donner un repas de concentrés le matin de la course reste ouverte puisque la moitié des chevaux en reçoit un environ 2 heures avant le départ (même proportion que pour les chevaux de niveau deux étoiles). Ils ont par ailleurs du foin à volonté la veille de la course. Le fait d’apporter un gros repas riche en hydrates de carbone provoque un pic d’insuline en réponse au pic glycémique postprandial. Or cette hormone diminue la glycémie et favorise la glycogenèse, diminue la lipolyse et le taux d’acides gras circulants, phénomènes qui ne sont pas recommandés pour en endurance. L’apport de concentrés serait donc à éviter le matin de la course, suivant certains, dans les 2 heures voire même 4 heures qui précèdent l’effort [1, 23]. À l’inverse, un repas de foin serait à recommander car il favorise le transit et la prise de boisson. Néanmoins, l’apport ad libitum est responsable d’une augmentation du volume et du poids de l’intestin. Le lest supplémentaire est préjudiciable pour un galopeur sur une course de vitesse, mais l’est-il vraiment pour un cheval d’endurance au départ d’une épreuve de 160 km ? Pour poursuivre son effort, le cheval d’endurance doit recevoir des apports énergétiques réguliers à chacune des cinq ou six pauses lors d’une course de 160 km. Le pic d’adrénaline provoqué par l’exercice diminue le pic d’insuline dû au repas. De ce fait, l’apport de petits repas de concentrés à chaque vet-gate (en moyenne 2 l) ne pose pas de problème métabolique [2, 13]. Les cavaliers proposent généralement l’aliment ou les aliments habituels du cheval, mais en prévoient d’autres, nouveaux, qui peuvent stimuler l’appétit qui tend à diminuer avec l’effort. Du foin et de l’eau sont aussi à disposition pendant toute la pause. Le soir de l’épreuve, en France, la tendance et les recommandations vont vers une distribution de foin à volonté, sans apport de concentrés. Elles visent à ne pas surcharger le système digestif en phase ischémique consécutivement à la déshydratation liée à l’activité musculaire, tout en favorisant une reprise progressive du transit avec un apport de fibres [7]. De l’eau est à disposition pour compenser les pertes hydriques.

Conclusion

L’estimation des besoins énergétiques d’un cheval d’endurance de haut niveau serait d’environ 7 UFC par jour avec pour objectif de maintenir une NEC très légèrement au-dessus de 3. Les deux tiers de ces besoins environ sont fournis par un foin de prairie de bonne qualité. Le fourrage représente en moyenne 78 % de la MSI. Afin de confirmer ces données, peser les quantités de fourrage distribuées et en prélever des échantillons pour analyses serait nécessaire.

Références

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Éléments à retenir

→ Le maintien d’une note d’état corporel légèrement au-dessus de 3/5 semble optimum pour la discipline.

→ Les apports énergétiques d’un cheval d’endurance de haut niveau (poids vif ou PV = 450 kg) pour la préparation d’une course de 160 km sont estimés à 7 unités fourragères cheval par jour.

→ La base de l’alimentation du cheval d’endurance est un foin de prairie de bonne qualité.

→ La matière sèche ingérée (MSI) de la ration totale varie de 1,9 à 2,6 kg pour 100 kg de poids vif.

→ Le fourrage représente en moyenne 78 % de la MSI et contribue aux deux tiers des apports énergétiques de la ration quotidienne.

Encadré : Recommandations pratiques pour l’alimentation du cheval d’endurance à l’entraînement et en compétition

→ À l’entraînement

• Apporter un foin de prairie naturelle de bonne qualité (60 à 90 % de la quantité d’aliments ingérée quotidiennement).

• Réaliser des analyses de fourrage.

• Éviter les changements de lots de foin dans les 3 à 4 semaines avant la course.

• Utiliser des aliments enrichis en matière grasse (MG) (teneur > 8 %) ou ajouter de l’huile végétale plutôt que d’augmenter la quantité de concentrés, donc d’amidon de la ration si le cheval perd de l’état avec l’entraînement (note d’état corporel ou NEC < 3/5)

• Ne rien changer, en terme de qualité, dans les 4 semaines précédant l’épreuve, l’adjonction de MG à la ration commence au moins 4 semaines avant.

• Se méfier de l’herbe au printemps et à l’automne ; en restreindre éventuellement l’accès.

• Laisser une pierre à sel à disposition.

→ Sur le site de la course

– Ne rien changer concernant les concentrés, les suppléments nutritionnels, l’adjonction d’huile (quantité et qualité) par rapport aux dernières semaines d’entraînement.

– Vérifier que le cheval s’abreuve correctement, ne pas hésiter à lui mettre plusieurs seaux à disposition.

– Laisser une pierre à sel à disposition.

– Se méfier des paddocks trop herbeux.

– Laisser du foin à volonté la veille de la course.

• Matin de la course : plutôt que de déranger le cheval 4 heures avant le départ en lui donnant un repas de concentrés important, lui donner une poignée de concentrés au moment de le préparer.

• Pendant la course

– donner les concentrés habituels et en prévoir d’autres (environ 1 l par vet-gate) ;

– laisser à disposition du foin et de l’eau.

• Soir de la course

– donner du foin à volonté ;

– laisser de l’eau en quantité suffisante (plusieurs seaux) ;

– éviter de donner un repas de concentrés, prévoir éventuellement un mash.

Remerciements

Nous tenons à remercier les cavaliers de l’Équipe de France pour leur collaboration, ainsi que le COST des Haras nationaux et le laboratoire Virbac pour leur soutien financier.

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