Réalisation d’un bandage Robert-Jones

Le bandage Robert-Jones est un bandage semi-rigide qui a pour objectif d’immobiliser, de protéger et de comprimer le membre. Il est formé de trois couches. La première couche est composée du pansement proprement dit, qui absorbe les sécrétions en cas de plaie et protége la peau. La deuxième couche est le rembourrage, pouvant absorber les sécrétions, les chocs, protéger la plaie, repartir les forces et éviter les frottements. La troisième couche apporte rigidité, protège le bandage des souillures externes, permet de limiter les espaces morts et prévient donc des œdèmes. Il est important d’alterner les différentes couches et de réaliser des couches fines pour rembourrer et en même temps renforcer la rigidité du bandage. Le bandage Robert-Jones doit représenter trois fois le diamètre normal du membre et la rigidité peut être augmentée en appliquant une attelle (tubes de PVC, moulage de résine, arceau métallique, bois) (^{photo 1}).

Indications

L’immobilisation d’un membre est l’un des premiers soins d’urgence à réaliser pour calmer le cheval et le référer dans de bonnes conditions, mais c’est aussi un moyen de traitement dans les cas :

– de fracture, pour prévenir la détérioration des tissus périphériques et éviter l’aggravation de la fracture ;

– de luxation/subluxation, pour immobiliser le foyer traumatique et éviter son aggravation ;

– de plaie chirurgicale, pour éviter le sérome, l’hypergranulation ;

– de lacération, pour permettre la mise au repos des tissus lésés et l’effet hémostatique ;

– d’hémorragie, pour l’effet hémostatique.

Matériel

Le matériel nécessaire pour réaliser un bandage Robert-Jones est :

– un pansement absorbant non adhérent. Les sécrétions sont absorbées et la plaie n’est pas lésée lorsqu’il est retiré (par exemple : Telfa®, Cutisorb®) ;

– un pansement de contact sur la peau protège les zones de frictions et prévient d’éventuelles escarres (par exemple : Soffban®);

– de la ouate. Elle rembourre, protège le membre contre les chocs, et absorbe les sécrétions (par exemple : bande suisse ou bande américaine);

– une bande cohésive. L’effet compressif réduit l’œdème et l’hémorragie (par exemple : bande crêpe ou Vetrap®).

– une bande adhésive. Mise en place à chaque extrémité du bandage, elle évite l’entrée de contaminants externes ou, tout le long du bandage, elle renforce la rigidité (par exemple : Tensoplast®) (^{photo 2}).

Réalisation

• Première étape : placer le pansement absorbant non adhérent, en cas de plaie, ou directement le pansement de contact dans les autres cas.

• Deuxième étape : placer la ouate, en premier, en couche fine, puis placer la bande cohésive tout en serrant afin d’obtenir un bandage uniforme et tendu. Il convient de ne jamais apposer la bande cohésive directement sur la peau, cela entraînerait une compression et des escarres avec le mouvement du membre.

Répéter cette étape deux à quatre fois de suite pour obtenir un bandage immobilisant.

• Troisième étape : placer la bande adhésive sans serrer, juste en apposant la moitié sur le membre nu et l’autre moitié sur le bandage (ou sur tout le bandage si une meilleure rigidité est souhaitée) (^{photos 3a} et ^3b).

Risques

• L’escarre de compression est l’une des principales complications. La variation de pression le long du bandage peut provoquer des micro-traumatismes vasculaires entraînant une nécrose de la peau. Cet effet de cisaillement est plus important sur les protubérances (calcanéum, pisiforme). Pour prévenir la formation d’escarre, des beignets et des fenêtres sont posés sur les zones à risque.

• L’œdème par striction.

• La laxité des tendons et des ligaments plus fréquents chez les poulains.