Les infections à Chlamydophila abortus et Neospora caninum

→ Chlamydophila abortus

Les bactéries du genre Chlamydophila sont des bactéries incapables de faire la synthèse de leurs propres constituants et sont des parasites intracellulaires obligatoires. Elles sont représentées par 6 espèces principales : C. abortus, C. caviae, C. felis, C. pecorum, C. pneumoniae et C. psittaci. Seule C. abortus est traitée ici. Les Chlamydophila sont de petites bactéries arrondies de 0,3 µm de diamètre, et leur forme virulente est le corps élémentaire. Celui-ci est adapté à la survie dans le milieu extérieur, sans possibilité de multiplication, mais avec l’aptitude de pénétrer par phagocytose à l’intérieur de la cellule hôte (figure complémentaire sur www.WK-Vet.fr).

Dans la vacuole de phagocytose, le corps élémentaire se transforme en 6 à 8 heures en corps réticulé qui est responsable de la multiplication des Chlamydophila. En 18 à 24 heures, le corps réticulé augmente de volume, se transforme en inclusion intracytoplasmique contenant de nombreux corps réticulés qui vont évoluer en corps élémentaires. La cellule hôte va ensuite éclater et libérer ces derniers qui, à leur tour, recommencent un nouveau cycle. Les signes cliniques ne permettent pas de poser un diagnostic de certitude. Le diagnostic est réalisé par une analyse bactérioscopique d’une empreinte de placenta. Le manque de sensibilité et de spécificité de cette technique a conduit à la mise au point de tests par polymerase chain reaction (PCR).

→ Neospora caninum

Neospora caninum est un protozoaire de la famille Apicomplexa, dont les premières observations datent des années 1980. Les cas de néosporose équine décrits à ce jour ont été mis en évidence sur le continent nord-américain, en France et en Corée.

Cycle parasitaire

Le cycle parasitaire de N. caninum fait intervenir un hôte intermédiaire, dans lequel s’effectue la multiplication asexuée du parasite, et un hôte définitif où se déroule la multiplication sexuée (^figure). Le chien est reconnu comme hôte définitif, mais d’autres animaux comme le renard sont suspectés de jouer ce rôle.

Trois formes parasitaires de N. caninum ont été mises en évidence : les tachyzoïtes (infection de la cellule hôte), les kystes tissulaires à bradyzoïtes (échappement à la réponse immunitaire de l’animal infecté) et les ookystes (excrétion du parasite).

Diagnostic

Aucune lésion macroscopique caractéristique de N. caninum n’est décrite. Seuls un examen des lésions histologiques au microscope et l’identification des différents stades parasitaires, kystes ou tachyzoïtes, dans le fœtus permettent de réaliser le diagnostic. Même si N. caninum entraîne des lésions dans de nombreux organes, l’encéphale constitue le prélèvement de choix. Les lésions se caractérisent par une encéphalite multifocale nécrotique non suppurative. Afin de pallier cette difficulté de reconnaissance morphologique et la possibilité de lésions non pathognomoniques, il est fréquent d’associer :

– un immunomarquage : immunofluorescence directe ou méthodes immuno-enzymatiques. Ces techniques manquent cependant de sensibilité ;

– des outils de biologie moléculaire : différents types de PCR ont été développés.

Le diagnostic sérologique repose sur la mise en évidence d’anticorps anti-N. caninum dans le sérum maternel ou dans les fluides fœtaux. Ces anticorps ne sont que les témoins d’un contact antérieur entre le parasite et l’individu testé. Plusieurs tests ont été développés : l’immuno-fluorescence indirecte sur lame ou semi-quantitative, le test de type enzymatique (EIA), la réaction d’agglutination directe et de Western blot.

Traitement et prophylaxie

Il n’existe pas à l’heure actuelle de traitement de la néosporose équine. Seules des mesures générales d’hygiène des haras et de protection des stocks d’aliments peuvent être conseillées.