L'artérite virale équine : connaissances actuelles et perspectives - Pratique Vétérinaire Equine n° 156 du 01/10/2007
Pratique Vétérinaire Equine n° 156 du 01/10/2007

Auteur(s) : Stéphane Pronost*, Udeni Balasuriya**, Fabien Miszczak***, Loïc Legrand****, Pierre-Hugues Pitel*****, Guillaume Fortier******

Fonctions :
*Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14053 Caen Cedex 04
**Department of Veterinary Science
Maxwell H. Gluck Equine Research Center
University of Kentucky, Lexington
KY 40546, États-Unis
***Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14053 Caen Cedex 04
****Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14053 Caen Cedex 04
*****Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14053 Caen Cedex 04
******Laboratoire Frank-Duncombe
1, route de Rosel, 14053 Caen Cedex 04

La connaissance du virus de l'artérite virale et de la maladie associée est nécessaire lors de l'apparition de foyers, voire d'épidémie.

L'artérite virale équine (AVE) est une affection des équidés due au virus de l'artérite virale équine (VAE). Cette maladie est rencontrée dans la plupart des régions du monde, bien que la fréquence des infections et des formes cliniques varient sensiblement entre les pays et les différentes races de chevaux. La majorité des infections à VAE sont inapparentes ou subcliniques, mais des épidémies peuvent être observées. Elles se caractérisent par l'association d'un syndrome dit “grippal”, d'un avortement chez les juments gestantes et d'une pneumonie interstitielle chez les très jeunes foals [42]. La vaste épidémie d'AVE qui a sévi chez les purs-sangs dans le Kentucky, en 1984, a suscité des inquiétudes et un intérêt pour cette maladie [39]. Depuis, d'autres épidémies ont été décrites en Amérique du Nord et en Europe, la dernière datant de juin 2007 en Basse-Normandie [16, 45]. De la même façon, des infections à VAE ont récemment été identifiées dans différents pays comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud, connus pour être indemnes vis-à-vis de ce virus. Cette apparente dissémination globale, associée à une augmentation de la fréquence de l'AVE, reflète l'importance des échanges nationaux et internationaux de chevaux pour les compétitions et l'élevage, et l'amélioration de la reconnaissance des infections à VAE [43].

Étiologie

Le virus de l'artérite a été isolé pour la première fois à partir du poumon d'un fœtus, à la suite d'un avortement survenu lors d'une vaste épidémie, qui s'est traduite par des infections respiratoires et des avortements dans un haras de trotteurs proche de Bucyrus, dans l'Ohio (États-Unis), en 1953 [7]. L'AVE a été identifiée comme une nouvelle maladie à la suite de l'isolement de l'agent responsable (VAE), et de la description de lésions vasculaires caractéristiques. Cette affection a alors pu être distinguée de la grippe équine et des infections à herpèsvirus de types 1 et 4, qui présentent potentiellement les mêmes symptômes respiratoires et/ou les mêmes troubles de la reproduction chez les chevaux pour les herpèsvirus (avortements notamment).

Organisation du génome et structure du virion

Le VAE est le prototype de la famille des Arteriviridae (genre Arterivirus, ordre Nidovirales), qui inclut également le virus du syndrome dysgénésique respiratoire porcin (SDRP), le virus simiesque de la fièvre hémorragique et le lactate dehydrogenase-elevating virus chez la souris. Le virion est un virus sphérique enveloppé de 50 à 65 nm de diamètre, et qui possède un ARN monocaténaire de 12,7 kb de polarité positive (voir la “Structure et organisation du génome du virus de l'artérite virale équine” et l'encadré “Génome et structure du virion”) [35].

Il est possible de différencier les souches sauvages sur des bases phénotypiques, à l'aide d'antisérums polyclonaux et d'anticorps monoclonaux, mais également géographiques. Des souches temporellement distinctes diffèrent également dans l'expression des signes cliniques de la maladie et dans leur pouvoir abortif. Bien que les souches de VAE d'Amérique du Nord et d'Europe présentent une homologie de séquence nucléotidique de 85 %, les virus sont regroupés en deux groupes reflétant leur origine géographique après analyse phylogénétique (voir l'encadré “Variation génétique et analyse phylogénique des souches françaises”) [6].

Résistance aux agents physiques et chimiques

Le virus est facilement inactivé par des solvants lipidiques (éther et chloroforme), par des détergents et des désinfectants classiques. Il survit 75 jours à + 4 °C, entre deux et trois jours à 37 °C et 20 à 30 minutes à 56 °C. Les virus isolés par culture cellulaire et les échantillons d'organes contaminés peuvent être conservés plusieurs années à - 70 °C sans altérer le pouvoir infectieux du virus. Cela n'est pas sans conséquence pour sa conservation dans la semence contaminée et réfrigérée, utilisée dans certains stud-books (races lourdes, races de selle).

Épidémiologie

Séroprévalence

Différences géographiques

L'AVE est une maladie des chevaux. Cependant, des anticorps contre le VAE ont également été identifiés chez des ânes en Afrique du Sud [34]. Des enquêtes sérologiques ont montré que des infections à VAE sont présentes en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, en Australie et en Asie. Néanmoins, la séroprévalence des infections chez les chevaux varie d'un pays à l'autre, et au sein même des populations de chevaux dans certains pays. L'Islande et le Japon sont apparemment indemnes vis-à-vis de ce virus.

Les infections à VAE sont relativement fréquentes chez les chevaux dans un certain nombre de pays européens. La séroprévalence est estimée à 11,3 % pour les chevaux suisses et à 2,3 % pour les chevaux anglais, d'après des études réalisées en 1973. De la même façon, 14 % des chevaux hollandais sont séropositifs selon des essais réalisées en 1963 et 1975, et ce taux est de 1,8 % pour les chevaux allemands d'après une enquête menée en 1987. Cette valeur aurait augmenté, et serait de 20 % dans un essai conduit plus récemment, en 1994.

En ce qui concerne les données en France, une étude publiée par S. Zientara et coll. en 1998 sur 4 399 sérums a montré une prévalence de 3,5 % et a conclu à l'absence de différence entre les races étudiées [48]. Des observations récentes faites sur plusieurs saisons de monte chez les purs-sangs et les trotteurs soulignent une séroprévalence stable de l'ordre de 11 % (données portant sur l'analyse en séroneutralisation de 12 000 sérums par an) [PH. Pitel, données non publiées].

Aux États-Unis, une enquête réalisée en 1998 par le National Animal Health Monitoring System a montré que seulement 2 % des chevaux non vaccinés sont séropositifs. De la même façon, en Californie, seulement 1,9 % des chevaux résidents sont séropositifs, alors que 18,6 % des chevaux importés (essentiellement des purs-sangs européens) le sont.

Différences raciales

La séroprévalence ne varie pas seulement en fonction des pays, mais aussi selon les races de chevaux et l'âge, avec une différence importante entre les purs-sangs et les trotteurs [41]. Aux États-Unis, l'infection à VAE est endémique chez les trotteurs, mais pas chez les purs-sangs, chez lesquels les taux de séropositivité varient respectivement entre 77,5 et 84,3 % et 0 et 5,4 % [31, 42].

Ces chiffres sont confirmés par une étude californienne réalisée en 1991, qui montre 68,5 % d'animaux séropositifs chez les trotteurs, et seulement 2 % dans les autres races testées. La séroprévalence chez les étalons purs-sangs est très élevée dans certains pays d'Europe. Par exemple, 55 à 93 % des étalons purs-sangs autrichiens présentent des anticorps contre le virus de l'artérite virale.

Ces différences importantes observées entre les races laissaient penser que des variations génétiques propres à chaque race conféraient une résistance à l'infection, mais ce sont plus probablement des différences de pratiques d'élevage qui sont responsables de ces observations. Des études récentes ont montré l'absence de variation dans la sensibilité au virus entre les races et dans l'apparition du statut de porteur sain excréteur dans le sperme. Le nombre d'étalons porteurs détermine la prévalence du VAE dans les élevages. La séroprévalence augmente aussi avec l'âge, ce qui prouve que les chevaux sont exposés de manière répétitive [21].

Épidémie

Depuis la reconnaissance de la maladie en 1953, des épidémies ont été décrites en Suisse, en Autriche, en Pologne, en Italie, en Angleterre, en Espagne, en Hollande, au Canada et aux États-Unis. Tout récemment, la France, et plus particulièrement la Normandie, a été touchée par une épidémie.

Aux États-Unis, il existe quatre cas bien documentés d'épidémie à VAE depuis l'épizootie de 1953, le premier étant apparu lors d'une course dans le Kentucky en 1977 [25]. D'autres ont été décrits chez des purs-sangs, à la suite d'une épidémie apparue lors de la saison de monte dans le centre du Kentucky en 1984 et également sur un hippodrome de purs-sangs, en 1993, où plus de 200 cas cliniques ont été répertoriés [14, 38]. Le quatrième, particulièrement bien décrit, est apparu en 1996 dans un élevage de purs-sangs en Pennsylvanie ; il était dû à l'importation d'un étalon porteur [2]. De la même façon, la première épidémie d'AVE en Angleterre était due à l'importation d'un étalon anglo-arabe de Pologne [46].

Transmission

Transmission horizontale

La transmission du virus s'effectue, soit par les voies respiratoires, soit par les voies génitales (voir la “Différents modes de transmission du virus de l'artérite virale équine chez le cheval”). La transmission horizontale du VAE se produit après la formation d'aérosols à partir des sécrétions contaminées des voies respiratoires des animaux en phase aiguë. Des concentrations importantes de virus sont présentes dans les sécrétions entre le 7e et le 14e jour de la phase aiguë. Cependant, un contact, direct ou de proximité, est nécessaire pour que la transmission s'effectue par les aérosols entre les chevaux [41].

Le virus peut également être transmis par aérosols à partir des urines ou d'autres sécrétions de chevaux fortement contaminés, à partir du fœtus ou des annexes fœtales, et du sperme d'étalons infectés. La contamination par le sperme de reproducteurs malades ou de porteurs chroniques est une autre voie majeure de transmission du virus, qu'il s'agisse d'étalons malades et/ou de porteurs chroniques asymptomatiques [40]. Ces étalons porteurs de manière persistante et asymptomatique constituent l'essentiel du réservoir responsable du maintien et de la dissémination du virus dans la population équine, et des risques de mutation virale. Cette persistance de l'AVE est cependant occasionnelle, car celui-ci demeure uniquement dans le tractus génital du mâle, et environ 85 à 100 % des mères séronégatives saillies par un étalon excréteur sont infectées par le virus et présentent une séroconversion dans les 28 jours qui suivent.

Les juments peuvent également être facilement contaminées au cours d'une insémination artificielle à partir de sperme frais, réfrigéré ou congelé provenant d'un étalon excréteur. Les juments contaminées par voie vénérienne ou lors de l'insémination peuvent excréter le virus dans les sécrétions nasales, et, à leur tour, contaminer d'autres chevaux à proximité par voie respiratoire.

Transmission verticale

D'autres voies de contamination moins courantes sont décrites, comme l'infection des poulains par transmission transplacentaire lors d'infection des juments en fin de gestation. Le virus n'est pas tératogène, mais les poulains infectés de cette façon développent quelques jours après la naissance une pneumonie interstitielle fulminante et/ou une entérite fibrinonécrosante.

Transmission latérale

Une dissémination latérale du virus peut également survenir via les fomites (lochies, placenta, etc.), le personnel et ses vêtements, les véhicules et les équipements, comme cela a été récemment décrit lors de l'épidémie de Pennsylvanie. Le virus avait été introduit dans l'élevage de manière indirecte, et avait contaminé un cheval. Il s'est ensuite rapidement disséminé par voie respiratoire. De la même façon, le VAE s'est, semble-t-il, propagé dans un élevage de chevaux lippizans en Afrique du Sud par la formation d'aérosols à partir du sperme présent dans la litière d'un étalon n'effectuant pas la monte.

Réservoir et épidémiologie moléculaire des infections par le VAE

Réservoir du virus

Les étalons porteurs asymptomatiques constituent le principal réservoir naturel du VAE, comme cela a été décrit pour la première fois un siècle auparavant, lorsqu'il a été observé que des étalons en bonne santé transmettaient une maladie alors appelée “ophtalmie périodique” ou “grippe” (qui ressemblait beaucoup à l'AVE) à des juments après la monte. Mais ce n'est que plus tardivement, en 1984, lors de l'épizootie survenue dans le Kentucky, que les travaux de Timoney et McCollum ont établi de façon certaine le rôle des étalons porteurs dans le cycle épidémiologique du VAE. Puis, en 1986, Timoney et coll. ont confirmé le statut de porteur chronique des étalons chez les purs-sangs par des tests sérologiques de suivi de monte chez des juments préalablement séronégatives, et des isolements du virus dans le sperme. Ces travaux montrent que 30 à 35 % des étalons contaminés lors de l'épidémie de 1984 étaient devenus porteurs du virus.

Les étalons porteurs sains excréteurs peuvent être classés en trois groupes en fonction de la durée de l'excrétion du virus dans le sperme :

- les porteurs à court terme ou convalescents, qui excrètent le virus seulement quelques semaines après la disparition des signes cliniques ;

- les porteurs intermédiaires, qui excrètent le virus pendant trois à sept mois, (animaux infectés aussi bien naturellement que de manière expérimentale) ;

- les porteurs à long terme ou chroniques qui peuvent excréter le virus pendant plusieurs années, voire tout au long de leur vie.

Certains étalons porteurs chroniques cessent d'excréter le virus après plusieurs années, sans reprise apparente de la phase d'excrétion. À ce jour, le mécanisme de blanchiment naturel de ces étalons n'est pas élucidé. Il n'existe pas de preuve de l'existence d'étalons porteurs chroniques qui deviendraient excréteurs intermittents du virus, ou qui présenteraient des phénomènes de latence.

Les étalons porteurs présentent des taux d'anticorps modérés à fort (technique de séroneutralisation), mais excrètent le virus dans le sperme de façon continue, le virus étant absent dans le sang, les urines et les autres sécrétions naturelles. Le virus est présent dans les seules voies génitales chez les étalons infectés permanents, et les concentrations les plus élevées ont été observées dans l'ampoule du canal déférent (> 105 particules virales par gramme de tissu). Le virus est retrouvé dans la fraction riche du sperme, et non dans les liquides prééjaculatoires, et des différences de titres du virus selon les fractions de l'éjaculat peuvent être notées chez un même étalon. Le phénomène de persistance du VAE dans l'appareil reproducteur de l'étalon n'est pas bien connu, mais des études récentes montrent que le mécanisme est testostérone-dépendant. En effet, des étalons infectés permanents castrés, puis traités à la testostérone continuent à excréter le virus, alors que les animaux non traités ne l'excrètent plus [23]. Des travaux de G. Fortier et coll. soulignent que des traitements de type “castration chimique” peuvent représenter une solution alternative à l'élimination de ces étalons [15]. Une étude expérimentale de Holyoak et coll. sur la persistance du virus chez des poulains prépubères et pubères note que le virus se multiplie dans le tractus génital des poulains jusqu'à environ six mois après la disparition des signes cliniques, aussi bien chez les poulains présentant un faible taux de testotérone que chez les poulains matures [18]. Cependant, le statut de porteur persistant n'a été observé que chez les poulains qui ont passé le stade de la puberté. Ce type d'infection persistante n'apparaît pas non plus chez les juments, les hongres et le fœtus. Le virus n'a pas été isolé dans le tractus génital de juments un mois après la contamination, et il n'a pas non plus été montré que des juments guéries infectent des étalons pendant la monte ou d'autres chevaux par contact.

Épidémiologie moléculaire

L'étalon porteur est responsable de l'apparition de l'hétérogénéité des différentes souches de VAE. L'analyse des séquences de la région variable du gène de l'ORF5 de souches de VAE présentes, soit à différentes périodes, soit dans plusieurs fractions de l'éjaculat, montre que le VAE se comporte comme une quasi-espèce (population de virus présentant des variants proches génétiquement) pendant la période de portage, conduisant à des variations génétiques et phénotypiques [30]. L'apparition d'une épidémie résulte de l'émergence et de la dissémination d'un variant spécifique de la quasi-espèce présent dans le sperme de l'individu porteur, mais les mécanismes impliqués dans la sélection et l'émergence de ce variant demeurent inconnus.

Ont également été montrées récemment l'émergence de nouveaux variants, avec de nouveaux phénotypes (anticorps neutralisants différents) chez des étalons porteurs, et une corrélation entre ces phénotypes et des changements en acides aminés dans la région de la glycoprotéine d'enveloppe GP5 [1, 18].

Les dernières évolutions des techniques de biologie moléculaire ont permis de mieux comprendre l'épidémiologie de l'AVE. Par exemple, des recherches menées lors d'une récente épidémie d'AVE dans un élevage de purs-sangs aux États-Unis signale qu'un seul variant présent dans le sperme de l'étalon porteur a été sélectionné et transmis par aérosols aux autres chevaux de l'élevage [2]. Cela prouve que l'importante hétérogénéité génétique que permet l'existence de quasi-espèces facilite la persistance du virus dans le tractus génital. Cependant, seuls quelques variants au sein des quasi-espèces sont capables d'être transmis par aérosols aux autres chevaux, peut-être en raison d'une facilitation à se répliquer dans les voies respiratoires. Cette souche, qui a circulé pendant l'épidémie américaine, n'a pas présenté de variations génétiques après des passages horizontaux et verticaux chez les chevaux, contrairement à la variabilité observée à partir du sperme des différents étalons du haras. Le même phénomène a été noté sur la trentaine de souches isolées lors de l'épidémie de 2007 qui a sévi en France. Elles présentaient toutes entre elles une homologie de séquence proche de 100 % (après séquençage de l'ORF5) [16].

En résumé, les variations génétiques du VAE apparaissent dans le tractus génital des étalons porteurs, conduisant à l'émergence de nouvelles souches, et sont largement compensées par la faible variabilité observée au cours des épidémies quand le virus est transmis par les aérosols. Ainsi, les étalons excréteurs servent de réservoir naturel en hébergeant le virus entre deux saisons de monte, et fournissent l'environnement dans lequel la variation génétique du virus peut s'opérer.

Cela est sans doute à prendre en compte lorsque des mesures sont à mettre en place pour éviter l'apparition de nouvelles épidémies dans des populations touchées par cette maladie.

Pathogénie

La pathogénie de l'AVE a été étudiée par deux approches, l'inoculation expérimentale de différentes souches virulentes (par voies intranasale, intramusculaire, intraveineuse) à des chevaux, et une analyse approfondie de différentes épidémies à VAE [4, 12, 28]. Des différences importantes qui reflètent les variations de voie d'inoculation, de charge virale, de souches et de qualité des échantillons lors de la mise en culture ont été observées.

Dissémination du virus

Après la contamination par des aérosols, le virus est d'abord rapidement acheminé (en deux jours) dans les poumons et les nœuds lymphatiques associés aux bronches, puis disséminé dans les différents organes par la circulation sanguine (phase de virémie). Il peut être isolé à partir du nasopharynx, du sang et du sérum pendant une période variable à la suite d'une exposition intranasale (voir la “Signes cliniques, analyses de laboratoire et différents stades de l'artérite virale équine à la suite d'une infection par les voies respiratoires”), de l'ordre de 2 à 14 jours pour le nasopharynx et de 2 à 19 jours pour le sang. Il est classiquement isolé entre le 7e et le 9e jour dans le sang et le sérum, et sa disparition dans le sérum coïncide avec l'apparition d'anticorps neutralisants spécifiques (ce point est très important à considérer pour la conduite diagnostique). Il peut être retrouvé, chez les chevaux infectés, dans un grand nombre d'organes et de liquides biologiques, à partir du 1er ou 2e jour postinfection [24].

Hormis quelques rares exemples où le VAE a été détecté à partir du sang plusieurs mois après la contamination et dans le tractus génital d'un poulain (> six mois), il n'est généralement pas isolé au-delà de 28 jours après la contamination, sauf dans le sperme des étalons porteurs. Cette information est essentielle pour la durée de la surveillance à mettre en œuvre lors d'une épidémie.

Lésions

La pathogénie de l'AVE n'est pas clairement définie. De nombreuses manifestations cliniques de l'AVE proviennent de lésions vasculaires, et la mort des chevaux après inoculation par la souche Bucyrus, particulièrement virulente, résulte de lésions vasculaires graves qui entraînent la formation de nombreux caillots disséminés. Les lésions caractéristiques de l'AVE ont été comparées à celles de la maladie d'Aleutian du vison et d'autres affections vasculaires à médiation immune. Les lésions de l'AVE ne semblent cependant pas résulter de lésions à médiation immune, car elles n'apparaissent que quatre à cinq jours après la contamination, ce qui n'est pas habituel pour ce type de médiation.

Les lésions proviennent d'une action directe du virus sur la membrane endothéliale et la paroi (média) des vaisseaux atteints. Le virus pénètre dans les cellules endothéliales, se réplique à l'intérieur de celles-ci, entraînant de larges lésions dans l'endothélium et la lamina, et accède ainsi à la média des vaisseaux concernés. L'augmentation de la perméabilité cellulaire et de l'infiltration de leucocytes conduit à la sécrétion de chémokines, occasionnant une hémorragie et des œdèmes autour de ces vaisseaux. En plus des cellules endothéliales, le virus peut se répliquer dans les macrophages, et il a été récemment démontré que l'infection augmente la transcription de gènes codant pour des médiateurs de l'inflammation comme l'IL-1β, l'IL-6, l'IL-8 et le TNF-α sur des cellules endothéliales et des macrophages en culture. De plus, l'expression de ces cytokines dans les cellules endothéliales et les macrophages varient en fonction de la virulence des souches, en particulier pour le TNF-α. Ces travaux suggèrent le rôle important joué par les cytokines dans la pathogénie de l'AVE. Des études récentes suggèrent que l'avortement lié au VAE serait le résultat davantage d'une infection fœtale létale que d'une endométrite et/ou de dommage qui affecteraient la synthèse de progestérone conduisant à l'expulsion fœtale [29]. Les tissus du fœtus présentent une charge virale supérieure à celle qui est observée chez la jument, cela indiquant une phase de réplication chez celui-ci. Le stress qui résulte de la contamination pourrait entraîner une activation de l'axe hypothalamo-hypophysaire du fœtus, conduisant ainsi à un avortement.

Signes cliniques

Les signes cliniques de l'infection par le VAE sont très variables. La grande majorité des infections à VAE est inapparente, en particulier chez les juments saillies par des étalons infectés chroniques. Les épidémies d'artérite virale avec des signes cliniques sont caractérisées par un ou plusieurs des critères suivants :

- avortement des juments ;

- contamination massive du fœtus en fin de gestation, ce qui entraîne une naissance prématurée, et le développement d'une pneumonie interstitielle sévère ou d'une entérite ;

- signes cliniques généralisés chez l'adulte, avec l'association d'une leucopénie, de fièvre, de signes respiratoires avec des jetages nasal et oculaire, d'œdèmes périphériques, d'une urticaire et d'une infection persistante des étalons.

Ces signes cliniques varient considérablement d'un cheval à l'autre et entre les épidémies, et sont liés à des facteurs comme l'âge, la forme physique du cheval, la charge virale, la voie de contamination, la souche virale et les conditions environnementales (voir l'encadré “ Signes cliniques de l'artérite virale équine”).

Variabilité des signes cliniques

Alors qu'il n'existe qu'un seul sérotype de VAE, les formes de la maladie produites par les différentes souches virales varient de sévère, comme dans le cas d'une infection létale due à la souche Bucyrus, à inapparente. Les très jeunes chevaux, les adultes, les chevaux affaiblis ou les animaux immunodéprimés sont tous susceptibles de développer la maladie. Sans considérer les souches virales incriminées, la grande majorité des chevaux retrouve un état de santé satisfaisant après un épisode d'AVE. Les jeunes poulains peuvent développer des infections graves susceptibles de provoquer une pneumonie foudroyante et les foals présenter un syndrome de type “pneumo-entérite”. Si les avortements et les maladies respiratoires foudroyantes du poulain sont considérés comme des exceptions, les cas mortels sont très rares lors d'épidémie d'AVE. La souche Bucyrus, très virulente et “particulièrement bien adaptée” au cheval (à l'origine d'une mortalité importante chez l'adulte), n'est pas représentative de la famille des Arteriviridae.

Avortements

Les avortements ne sont pas précédés de signes annonciateurs et peuvent apparaître de façon tardive au cours de la phase aiguë ou précocement lors de la convalescence [8]. Des avortements sont décrits du 3e au 10e mois de gestation, après des infections naturelles ou expérimentales [11, 42]. Les taux d'avortements rapportés lors d'épidémie varient de 10 à 60 %. Au cours de l'épidémie de 1984 dans le Kentucky, ce pourcentage a atteint les 71 %. Le pouvoir abortif des différentes souches n'a pas été suffisamment étudié, mais celles qui diffèrent dans leur pouvoir abortif présentent également des variations de virulence. Une mortalité embryonnaire est aussi décrite et, même si elle est moins bien documentée, elle occasionne des pertes économiques sans doute non négligeables.

Impact sur la fertilité

Les étalons subissent une période temporaire de réduction de leur fertilité associée à une diminution de la libido, de la mobilité spermatique, de la concentration et du pourcentage de spermatozoïdes normaux pendant la phase aiguë. Ces changements peuvent persister de six à sept semaines après une infection expérimentale, et sont davantage dus à une augmentation de la température des testicules qu'à un effet direct du virus [32]. La qualité du sperme est apparemment normale chez les étalons excréteurs asymptomatiques, malgré la présence du virus. De la même façon, les maladies vénériennes liées à l'AVE chez la jument ne semblent pas traditionnellement entraîner un trouble de la fertilité. Cependant, durant l'épisode estival 2007 en France, le taux de saillies fécondantes a brutalement chuté dans des effectifs touchés, y compris pour des animaux inséminés par des étalons non excréteurs.

Diagnostic

L'affection due au VAE ressemble à bon nombre d'autres maladies équines infectieuses ou non, et un diagnostic fondé uniquement sur les signes cliniques doit être envisagé avec une grande prudence [42].

Le diagnostic différentiel de l'AVE inclut d'autres virus respiratoires (les herpèsvirus de types 1 et 4, le virus de la grippe équine, les rhinovirus A et B, l'adénovirus et le virus Getah, l'anémie infectieuse, la peste équine, le virus Hendra), la leptospirose, la maladie de Werlhof, l'urticaire et l'intoxication à l'alysse blanc (Berteroa incana).

À l'examen histologique, l'AVE est caractérisée par une artérite différente de celle qui est observée pour d'autres maladies, bien que la vasculite ne soit certainement pas pathognomonique de l'AVE, et que la sévérité et la distribution varient de façon importante d'un cas à l'autre. Le diagnostic d'un avortement à VAE peut être difficile à établir. Le diagnostic différentiel inclut l'herpèsvirus de type 1 (plus rarement celui de type 4).

Les fœtus infectés par l'herpèsvirus de type 1 sont expulsés, sans signes annonciateurs, d'aspect normal, et présentent souvent des lésions macroscopiques caractéristiques, alors que ceux qui sont infectés par le VAE sont souvent partiellement autolysés et les lésions pathognomoniques font défaut. Le diagnostic de laboratoire est fondé sur l'association de plusieurs méthodes : isolement du virus par culture cellulaire, détection des acides nucléiques par PCR (polymerase chain reaction), détection des antigènes in situ par immunomarquage et suivi sérologique.

Isolement du virus par culture cellulaire

Les échantillons les plus appropriés pour l'isolement du virus chez un animal vivant sont les écouvillons nasopharyngés ou les liquides de lavage, les écouvillons conjonctivaux, ou les cellules de la lignée blanche sanguine (tubes de sang EDTA pour travailler sur le buffy-coat). Les tubes héparinés ne sont pas recommandés pour l'isolement viral en raison de l'effet inhibiteur de l'héparine. La fraction riche de l'éjaculat est optimale pour l'isolement à partir de sperme.

Le placenta, les tissus ou liquides fœtaux, le poumon, le thymus et les tissus lymphoïdes doivent être prélevés pour confirmer un cas d'avortement à VAE. Une grande variété d'organes et les nœuds lymphatiques associés aux tractus respiratoire et digestif sont prélevés pour la culture cellulaire dans le cas d'une suspicion d'une forme “pneumo-entérique” chez le jeune poulain. Les prélèvements sont à réaliser le plus rapidement possible après l'apparition des signes cliniques ou la suspicion d'infection à VAE. Les écouvillons nasopharyngés et conjonctivaux sont placés immédiatement dans un milieu de transport (milieu de culture ou milieu tamponné après ajout de 2 à 5 % de sérum de veau fœtal), et conservés au froid, de préférence à - 20 °C (- 80 °C si possible) [42]. L'ensemble des échantillons pour la culture cellulaire doit être acheminé congelé, excepté pour le sang qui peut être envoyé réfrigéré.

L'isolement du virus est réalisé le plus souvent sur une lignée cellulaire de rein de lapin-13 (RK13), et l'apparition d'un effet cytopathogène traduit la présence du virus. L'identification de celui-ci doit être confirmée par l'utilisation d'outils spécifiques : marquage immunofluorescent ou à la peroxydase d'anticorps monoclonaux ou d'un antisérum spécifique de VAE, confirmation par PCR à l'aide d'amorces spécifiques.

Détection des antigènes viraux

L'immunohistochimie est une méthode de choix pour diagnostiquer une infection à VAE sur des tissus, voire, plus rarement, à partir de biopsies de peau. L'utilisation d'anticorps monoclonaux marqués à la biotine, permettant une détection par coloration (action de la peroxydase fixée à l'avidine) après formation d'un complexe avidine-biotine, a permis la détection d'antigènes viraux, aussi bien dans des tissus formolés que sur des échantillons congelés [13, 29].

Détection des acides nucléiques

Plusieurs tests de reverse transcriptase-PCR (RT-PCR classique, RT-PCR nichée, RT-PCR en temps réel) ont été décrits pour la détection des acides nucléiques du VAE dans les surnageants de culture et sur les échantillons cliniques [5, 10]. Ces essais ont permis l'amplification de différentes parties du génome (ORFs 1b, 3, 5, 6 et 7), et la sensibilité et la spécificité des tests varient beaucoup. La sensibilité est augmentée par la PCR nichée qui utilise deux paires d'amorces spécifiques de l'ORF 1b ou la PCR temps réel Taqman®, qui met en œuvre des amorces et une sonde spécifiques de la région hautement conservée de l'ORF 7. Les techniques de RT-PCR présentent plusieurs avantages par rapport à la méthode de culture cellulaire classiquement utilisée, mais celle-ci ne pourra être adoptée par tous pour le dépistage à partir d'échantillons cliniques, comme ceux de sperme, dans le cadre des échanges internationaux qu'après une reconnaissance des étapes de validation et de standardisation actuellement en cours.

Diagnostic sérologique

La sérologie n'est pas la technique à privilégier pour un cheval qui présentent des signes cliniques. La recherche directe du virus est primordiale pour éviter la dissémination.

Le diagnostic sérologique du VAE est réalisé par la technique de séroneutralisation décrite dans le manuel de l'Office international des épizooties (OIE). Les étalons porteurs présentent pour la plupart un taux très élevé d'anticorps neutralisants. Pour diagnostiquer une infection à VAE par cette technique, deux prélèvements à trois, voire à quatre, semaines d'intervalle doivent être analysés et présenter une augmentation significative du taux d'anticorps (deux titres, soit la multiplication du taux par quatre) traduisant une séroconversion. Le titre initial peut être relativement élevé, de l'ordre de 1/32 à 1/64. Cette technique ne permet pas de distinguer les anticorps vaccinaux des anticorps naturels, et un titre élevé peut être trouvé chez un cheval présentant une immunité naturelle acquise depuis plusieurs années.

Il a récemment été démontré que la vaccination contre les EHV-1 et 4 par des préparations commerciales de virus inactivés pouvait induire une cytoxicité des sérums qui entravait l'interprétation de la lecture du test de séroneutralisation [33]. Ce phénomène semble plus important en Europe qu'aux États-Unis. Une étude récente de Legrand et coll. proposant une solution alternative au protocole classiquement utilisé est en cours d'évaluation. Elle devrait permettre de diminuer de façon significative (de 7,4 % à moins de 1 %) le nombre de sérums cytotoxiques qui ne peuvent être analysés par la technique de séroneutralisation [22]. Plusieurs tests Elisa ont été récemment décrits pour la détection des anticorps anti-VAE, mais ils ne sont pas encore reconnus par les autorités sanitaires, et doivent faire l'objet d'accord avec les organismes professionnels (stud-book par exemple) [17]. La séroneutralisation reste la technique de référence pour la détection des anticorps anti-VAE.

Examen histologique

Les échantillons doivent être fixés et conservés dans une solution tampon contenant 10 % de formol, et adressés pour un examen histologique à un laboratoire spécialisé.

Anatomo-pathologie

Les descriptions macroscopique et histopathologique de l'AVE sont fondées sur l'observation de matériels biologiques, issus d'infections expérimentales par inoculation de la souche Bucyrus, ou d'épidémies [7, 13, 18, 24, 29, 42]. L'infection par la souche Bucyrus, très virulente, conduit à une maladie très violente, souvent mortelle, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres souches.

Lésions dues à la souche Bucyrus

L'observation macroscopique des lésions après inoculation de la souche Bucyrus est caractérisée par un œdème, une congestion et une hémorragie des tissus sous-cutanés, des nœuds lymphatiques et des viscères thoraciques et abdominaux, ainsi que des œdèmes pulmonaire et pleural, et, dans certains cas, une effusion péricardique massive.

Ces lésions sont le résultat d'une vasculite généralisée sévère, avec d'importantes modifications histopathologiques du tissu musculaire des artères (petites et moyennes), sur l'ensemble du système circulatoire de l'animal. Elles comprennent des hémorragies, un œdème et des nécroses de la paroi des vaisseaux, qui s'accompagnent d'infiltration de lymphocytes et de neutrophiles.

Ces formes de nécrose et l'accumulation de cellules inflammatoires sont également observées dans des vaisseaux voisins (veines, vaisseaux lymphatiques). Des lésions de thrombose et d'infarctus peuvent être présentes dans le poumon, les glandes surrénales et le gros intestin. Les sinus des nœuds lymphatiques présentent de grandes cellules pléiomorphiques, qui ressemblent à des histiocytes. Des lésions de néphrite lymphocytaire interstitielle diffuse, avec une nécrose des tubules, sont également décrites dans les cas graves d'AVE [13].

Répartition des antigènes viraux

La répartition des antigènes viraux a été évaluée par deux types de marquages, (immunofluorescent et à la peroxydase), et ils ont été localisés sur la membrane des vaisseaux sanguins de toute taille. Les macrophages au niveau des nœuds lymphatiques et de nombreux organes sont également infectés.

Les antigènes viraux sont aussi mis en évidence sur les artères infectées et l'endothélium des tubules rénaux. Les colorations immunohistologiques de cryocoupes de placenta et de tissus fœtaux ont montré que les antigènes viraux sont localisés dans le cytoplasme d'un nombre limité de cellules (cellules endothéliales des artères, veines et vaisseaux lymphatiques, cellules trophoblastiques de l'allantochorion et macrophages dans certains tissus) [13].

Lésions chez le fœtus et le poulain

Les fœtus, après un avortement naturel ou une infection expérimentale à VAE, ainsi que le placenta expulsé avec le fœtus, ne présentent souvent aucune lésion macroscopique [11]. Les avortons sont en général partiellement autolysés au moment de l'expulsion, et peuvent présenter une augmentation de la quantité de liquide pleural et péritonéal (ce sont des signes non spécifiques de souffrance fœtale), ainsi que des pétéchies sur la paroi du tube digestif et du tractus respiratoire, et sur les séreuses pleurales et péritonéales. Des auteurs ont néanmoins décrit des lésions microscopiques vasculaires disséminées dans le foie, la glande surrénale, la rate, les reins et les nœuds lymphatiques de deux fœtus après une épidémie d'AVE. Le placenta d'un des fœtus présentait une vasculite sévère, avec une nécrose de la paroi des artères. Des lésions de vasculite ont également été décrites sur plusieurs tissus d'un fœtus à la suite d'une infection expérimentale, au cours de laquelle la mère a été contaminée par la souche Bucyrus. Chez le poulain mort d'AVE, les lésions macroscopiques comprennent un œdème pulmonaire sévère, des effusions pleurales et péricardiques, des pétéchies et des ecchymoses du petit intestin [13, 44].

Lésions chez les animaux prépubères

Des lésions ont été décrites dans le tractus génital de jeunes chevaux prépubères infectés par le virus de l'AVE [18]. Elles comprennent une vasculite nécrosante des testicules, de l'épididyme, du canal déférent, de la prostate, des glandes vésiculaires, et de l'ampoule urétrale lors de la phase aiguë (7 à 14 jours après l'infection). Une accumulation de lymphocytes et de cellules plasmatiques est observée dans le parenchyme du tractus génital après 28 jours.

Traitement

Comme pour d'autres infections virales animales, il n'existe pas de traitement antiviral spécifique pour les chevaux infectés par le VAE. Les chevaux infectés naturellement récupèrent sans difficulté. Cependant, les animaux qui présentent des signes cliniques sévères doivent être traités par des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour contrôler la fièvre [42]. Un traitement symptomatique et de soutien peut être entrepris pour les aider à passer la phase fébrile. Les étalons qui font la monte et les chevaux à l'entraînement sont mis au repos. Il n'existe pas de traitement pour les jeunes chevaux qui présentent une pneumonie interstitielle ou une pneumo-entérite à la suite d'une infection par le VAE, si ce n'est l'administration d'antibiotiques pour prévenir une surinfection bactérienne. Aucun traitement efficace consensuel n'existe pour éliminer le statut d'“étalon porteur” des chevaux infectés par le VAE, excepté la castration. Néanmoins, ce statut est testostérone-dépendant, et la suppression de la synthèse de testostérone chez les étalons pourrait constituer une piste thérapeutique pour éradiquer l'infection par le VAE [20, 42].

Prévention

Immunité naturelle

Les infections naturelles et expérimentales chez les chevaux, avec des souches virulentes ou avirulentes de VAE, résultent en une immunité persistante conduisant à une protection contre les réinfections pour toutes les souches, même les plus virulentes [27]. La réponse humorale est caractérisée par la synthèse d'anticorps neutralisants spécifiques et de molécules du complément. Les anticorps fixant le complément se développent une à deux semaines après l'infection, avec un maximum après deux à trois semaines, et diminuent rapidement pour disparaître huit mois après le début de la maladie, alors que les anticorps neutralisants sont détectés une à deux semaines après l'exposition, atteignent un maximum après deux à quatre mois et persistent ensuite plusieurs années [3 , 42].

Très peu de données sont accessibles sur la réponse cellulaire. Des études récentes ont souligné l'implication des cellules T cytotoxiques dans le cadre d'une enquête expérimentale sur des poneys [9]. Selon leurs résultats, la réponse est spécifique du virus de l'AVE. Il s'agit d'une réponse cellulaire de type CD8+, et les précurseurs des cellules T cytotoxiques persistent jusqu'à un an après l'infection. Des essais complémentaires sont nécessaires pour déterminer quelles sont les protéines virales ciblées dans cette réponse.

Vaccination

Un vaccin à partir de virus vivant atténué (Arvac®, Fort Dodge Animal Health, IA) est utilisé aux États-Unis et au Canada dans le cadre de la prévention contre l'AVE. Un vaccin à partir de virus inactivé (Artervac®, Fort Dodge Animal Health, IA) est employé en Angleterre, en Irlande, en France, en Hongrie et au Danemark. Le vaccin vivant modifié (VVM) est administré par voie intramusculaire. Le VVM a été utilisé plusieurs fois pour limiter des épidémies importantes aux États-Unis, en particulier celle de 1984 dans le Kentucky. Il n'est pas autorisé en Europe ni au Japon, et le vaccin inactivé contenant un adjuvant (Artervac®) a été conçu pour être prescrit en Angleterre à la suite de l'épidémie de 1993. Ce vaccin est également administré par voie intramusculaire, une deuxième injection est recommandée trois à quatre semaines plus tard, puis un rappel chaque année.

Point sur la prophylaxie sanitaire

Il n'existe pas de programme national pour le contrôle de l'AVE aux États-Unis, mais une récente publication de l'USDA-Animal and Plant Health Inspection Service (APHIS), intitulée Equine Viral Arteritis : Uniform Methods and Rules, décrit le minimum requis pour les actions de détection, de contrôle et de prévention de l'AVE, comme les exigences dans les mouvements de chevaux entre États et à l'intérieur d'un État (voir l'encadré “Mesures mises en place aux États-Unis lors de cas d'artérite virale”).

En France, il s'agit d'une maladie à déclaration obligatoire, mais s'il est de règle d'avertir les services sanitaires de l'État, la gestion de la crise est assurée par les associations socioprofessionnelles. Lors de l'épisode de l'été 2007, le comité de suivi, mis en place sous l'égide des Haras nationaux, a diffusé un communiqué sur les mesures à mettre en œuvre, dispositions qui se rapprochent des actions préconisées par l'USDA.

Les étalons excréteurs asymptomatiques constituent le réservoir naturel du virus, et jouent donc un rôle central dans la transmission et la persistance de l'AVE au sein de la population équine. Les épidémies d'AVE peuvent être limitées par l'identification des étalons porteurs et la mise en place de pratiques d'élevage pour prévenir l'introduction de chevaux infectés par le VAE.

Note :

  • (1) Voir l'article de P.-H. Pitel, “Épizootie d'artérite virale équine 2007 : diagnostic et épidémiosurveillance”, dans ce numéro).

  • Les auteurs remercient vivement les Drs James McLachlan et Udéni Balasuriya pour la relecture de ce document, dont une partie importante est issue de leur article original publié dans Equine Infectious Diseases, Elsevier, 2007 (“Equine Viral Arteritis”, p. 153-164), ainsi que l'Adref (Association pour le développement de la recherche équine en France) pour son soutien financier dans les travaux de recherche réalisés au sein du laboratoire Frank-Duncombe.

Éléments à retenir

> La plupart des infections dues au virus de l'artérite virale équine sont inapparentes ou subcliniques, mais des épidémies peuvent être observées.

> La transmission du virus s'effectue soit par les voies respiratoires, soit par les voies génitales.

> La séroprévalence ne varie pas seulement entre les pays, mais également selon les races de chevaux et l'âge.

> Les épidémies d'artérite virale sont caractérisées par un ou plusieurs des critères suivants : avortement, contamination massive du fœtus, signes cliniques généralisés chez l'adulte.

> Le diagnostic de laboratoire est fondé sur l'association de différentes méthodes.

> L'étalon porteur est responsable de l'apparition de l'hétérogénité des souches d'artérite virale équine.

Génome et structure du virion

> Le génome du VAE comprend une séquence leader en 5' et neuf cadres de lecture (ORFs, pour Open Reading Frames). Les deux ORFs de la partie 5' proximale représentent les trois quarts du génome et codent deux réplicases (pp1 a et pp1 ab). Ces deux protéines précuseurs sont traduites en 12 protéines non structurales (nsp1 à nsp12) par trois protéases (nsp1, nsp2 et nsp4). La région la plus variable dans le gène de la réplicase se situe dans la portion de l'ORF1a codant la protéine nsp2 avec une variation en acides aminés entre les positions 388 et 488. Les protéines de structures du VAE comprennent six protéines d'enveloppe (E, GP2b [GS], GP3, GP4, GP5 [GL] and M) et la protéine N de la nucléocapside qui sont respectivement codées par les ORFs 2a, 2b, 3-7.

> Trois des protéines d'enveloppes (GP2b, GP3 and GP4) forment un hétérotrimère, et les protéines M et GP5 un hétérodimère relié par un pont disulfure [36]. Les plus grandes variations de séquence dans les ORFs codant les protéines de structure apparaissent dans celles qui codent les GP3 et GP5 (ORFs 3 et 5 respectivement) [6]. La protéine GP5 exprime les déterminants antigéniques du VAE responsables de la neutralisation du virus, et, bien qu'une grande variation de séquence entre les souches du terrain apparaisse, il n'existe qu'un sérotype de VAE, et l'ensemble des souches testées à ce jour sont neutralisées par un antisérum polyclonal produit contre la souche virulente Bucyrus.

Variation génétique et analyse phylogénique des souches françaises

> Ces données sont issues d'une étude réalisée sur 22 souches isolées au laboratoire Frank-Duncombe entre 2001 et 2004 [47]. Ces souches proviennent de 21 prélèvements de sperme et d'un prélèvement de tissu biologique. Les ORFs 2a à 7 ont été séquencées pour les 22 souches françaises, et ces séquences nucléotidiques ont été ensuite comparées à celles des souches des autres pays publiées dans les banques de données internationales. L'analyse révèle que l'ensemble des souches est divisé en deux groupes : le groupe nord-américain (NA) et le groupe européen (EU). Le groupe européen comporte lui-même deux sous-groupes : le sous-groupe européen 1 (EU-1, soit 103 souches) et le sous-groupe européen 2 (EU-2, soit 38 souches), regroupant la plupart des souches de ce groupe (11 souches restent non classées dans ces deux sous-groupes). Cette nouvelle nomenclature fait suite aux travaux récents de Mittelholzer et coll. [30].

> Concernant les souches françaises, 9 appartiennent au sous-groupe EU-1, 2 au sous-groupe EU-2 et 11 au groupe NA. Les souches isolées avant 2003 font partie des sous-groupes EU-1 et EU-2, et les 11 isolées après 2003 sont classées dans le groupe NA.

Les quatre souches françaises précédemment décrites dans deux autres études appartenaient aussi aux sous-groupes EU-1 et EU-2, ce qui suggère que les souches américaines ont été introduites en France après 2003, soit par des échanges de chevaux, soit par la commercialisation de semences infectées [30, 37]. L'analyse à partir de l'ORF3, également réalisée, a abouti aux mêmes conclusions. La souche FD12 isolée sur un fœtus, dans le cadre d'une étude effectuée sur 407 avortements entre 2002 et 2004, a conduit à un cas d'avortement isolé.

L'étude des séquences complètes (ORF2b à ORF7) des 22 souches françaises montre qu'elles diffèrent entre elles de 0 (100 % d'homologie, F12, F14 et F25) à 346 nucléotides (88,1 % d'homologie, F10 et F20). Le nombre de variations nucléotidiques dépend des ORFs :

- 38 (18,6 %) pour l'ORF2a ;

- 134 (19,6 %) pour l'ORF2b ;

- 133 (27 %) pour l'ORF3 ;

- 111 (24,2 %) pour l'ORF-4 ;

- 202 (26,3 %) pour l'ORF5 ;

- 99 (20,2 %) pour l'ORF6 ;

- 34 (10,2 %) pour l'ORF7.

> Cette étude révèle une grande dispersion des souches françaises entre 2001 et 2004. Celle-ci a été confirmée dans une étude récente sur 43 souches isolées entre 2000 et 2007, alors que, à l'inverse, une grande homogénéité des souches (proche de 100 % d'homologie) a été observée lors de l'épisode de l'été 2007 survenu en Normandie [16].

Signes cliniques de l'artérite virale équine

> La période d'incubation est de 2 à 14 jours (6 à 8 jours après une contamination par voie sexuelle). Les signes cliniques sont caractérisés par une hyperthermie jusqu'à 41 °C, qui peut persister de 2 à 9 jours, et l'association de plusieurs autres symptômes :

- dépression et anorexie ;

- conjonctivite et rhinite avec des jetages oculaire et nasal ;

- leucopénie ;

- œdèmes peri-orbital et suborbital ;

- œdème des membres, particulièrement des membres postérieurs ;

- œdème en position ventrale incluant le scrotum et le prépuce ou les glandes mammaires ;

- urticaire, parfois localisée des deux côtés du cou ou de la face, ou bien généralisée à l'ensemble du corps ;

- avortements.

> D'autres signes moins fréquents sont observés :

- ictère ;

- photophobie ;

- opacité de la cornée ;

- toux et dyspnée ;

- douleurs abdominales et diarrhées ;

- ataxie ;

- pétéchies sur la muqueuse nasale ;

- conjonctivite ;

- lympho-adénopathies submaxillaire et submandibulaire ;

- œdèmes de l'espace intermandibulaire, sous le sternum et dans la région de l'épaule.

Les signes cliniques les plus constants sont l'hyperthermie et la leucopénie.

Mesures mises en place aux États-Unis lors de cas d'artérite virale équine

> Aux États-Unis, tous les étalons sont testés par séroneutralisation avant d'être vaccinés, et un titre supérieur ou égal à un quart est déclaré positif. Si des étalons séronégatifs sont vaccinés, ils doivent l'être 28 jours avant la saison de monte ou la collecte du sperme, et subir un rappel dans l'année. Les étalons vaccinés sont isolés pendant 28 jours après la procédure. Les étalons séronégatifs non vaccinés sont surveillés pour vérifier s'ils sont ou non contaminés, soit par un examen de culture cellulaire tous les 12 mois, soit par un test de monte réalisé avec au minimum deux juments séronégatives qui sont ensuite suivies pour vérifier l'absence de séroconversion dans les 14 à 28 jours après la monte. Il n'est pas nécessaire de vacciner les étalons qui sont devenus séropositifs après une infection naturelle. Les pouliches et les chevaux ont intérêt à être vaccinés avant d'être conduits sur les champs de courses, ou dans tout autre environnement présentant un risque d'exposition à l'AVE. La vaccination des jeunes chevaux entre 6 et 12 mois est réalisée afin d'éviter qu'ils ne deviennent des étalons porteurs, et ainsi réduire l'importance du réservoir naturel du virus, particulièrement important dans les élevages où l'infection est répandue (trotteurs et purs-sangs).

> Des étalons porteurs excréteurs peuvent être utilisés pour la monte s'ils satisfont à des exigences rigoureuses. Ils sont isolés, et ne saillissent que des juments déclarées séropositives après une infection naturelle ou une vaccination datant d'au moins trois semaines.

Les juments séronégatives ou non vaccinées sont isolées au moins trois semaines après une saillie par un étalon porteur, ou une insémination par de la semence contaminée. Les étalons porteurs doivent être isolés et prélevés séparément, pour éviter de contaminer le matériel, le mannequin et l'environnement du box avec de la semence infectée, et ainsi empêcher la transmission du virus par contact indirect par voie d'aérosols.

> Si une épidémie d'AVE est suspectée sur la base de signes cliniques, les services vétérinaires de l'État doivent être prévenus. Les chevaux infectés et ceux qui ont été en contact avec eux sont isolés, les mouvements d'animaux avec le haras sont interrompus, les chevaux à risque sont vaccinés et la monte est arrêtée pour éviter tout risque de dissémination du virus. Le diagnostic de l'AVE est confirmé par un test de laboratoire le plus rapidement possible. Les locaux et les équipements contaminés sont nettoyés à l'aide de désinfectants. Le VAE est sensible aux composés phénoliques, chlorés, iodés, et à l'ammonium quaternaire.

La quarantaine est interrompue lorsque aucun cas clinique d'AVE ou aucune séroconversion n'est observé pendant trois semaines consécutives.

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