Maladie du motoneurone chez une jument anglo-arabe de quinze ans - Pratique Vétérinaire Equine n° 147 du 01/07/2005
Pratique Vétérinaire Equine n° 147 du 01/07/2005

Auteur(s) : Pierre Cirier*, Matthieu Cousty**

Fonctions :
*Clinique Vétérinaire du Lys,
663, avenue Jean-Jaurès,
77190 Dammarie-les-Lys
**École Nationale Vétérinaire, Atlanpôle
La Chantrerie, BP 40706, 44307 Nantes Cedex 03

La maladie du motoneurone est une affection parfois difficile à diagnostiquer. Les symptômes incluent amyotrophie, réduction du polygone de substentation et port de tête bas.

La maladie du motoneurone ou equine motor neuron disease (EMND) est une affection neuro-dégénérative des neurones moteurs inférieurs. Elle a été décrite pour la première fois par le Dr Cummings en 1990. L'absence d'herbe ou de foin dans l'alimentation est un risque environnemental significatif [1]. La symptomatologie est évocatrice d'une carence en vitamine E.

Commémoratifs

Une jument anglo-arabe de quinze ans utilisée en équitation de loisirs est présentée à la clinique par ses propriétaires pour un amaigrissement et, surtout, pour une amyotrophie généralisée évoluant depuis deux mois ( et ) et un décubitus fréquent. La jument vit sur un paddock sableux et est rentrée au box trois fois par jour pour les repas. Les repas sont uniquement constitués d'aliments concentrés. La vermifugation est réalisée quatre fois par an avec de l'ivermectine, du fenbendazole (pendant cinq jours) et du praziquantel. La jument est vaccinée régulièrement contre la grippe et le tétanos.

Anamnèse

L'amyotrophie généralisée a débuté deux mois avant l'arrivée à la clinique. À cette époque, elle est modérée. La jument est alors présentée à un premier vétérinaire. Elle a le dos voussé et reporte alternativement son poids sur chaque postérieur. Une douleur en région lombosacrée est mise en évidence à la palpation transrectale par le praticien. Les analyses hématologiques et biochimiques ne révèlent aucune anomalie. Un traitement à base d'anti-inflammatoires non stéroïdiens est mis en place en raison de la douleur lombosacrée. Au cours des deux mois suivants, l'état de santé de la jument se dégrade malgré un appétit conservé ; elle se couche de plus en plus fréquemment et a des difficultés pour se relever. Les propriétaires décident de la présenter en consultation à la clinique.

Examen clinique

L'état général de la jument est mauvais. Elle est apathique et présente une amyotrophie généralisée sévère particulièrement visible sur l'encolure, l'épaule, le dos, la croupe et les cuisses ( à ). La jument reporte alternativement son poids sur chaque postérieur et présente des tremblements musculaires. Son polygone de sustentation est rétréci : les postérieurs et les antérieurs sont engagés sous la masse. Sa démarche est parétique mais coordonnée. L'examen des nerfs crâniens ne révèle aucune anomalie. Une sudation intermittente est mise en évidence. Les muqueuses sont roses, le temps de recoloration capillaire est inférieur à deux secondes. Une tachycardie modérée est présente (48 bpm). L'auscultation cardiaque et respiratoire est normale. Les bruits digestifs sont diminués dans les quatre quadrants. Les crottins transitent normalement. L'examen ophtalmologique visuel est normal. La température rectale aussi.

À ce stade de la consultation, le diagnostic différentiel inclut :

- une affection neuro-dégénérative (maladie du motoneurone…) ;

- une tumeur abdominale ;

- un syndrome maldigestion-malabsorption ;

- une entérite granulomateuse ;

- un parasitisme sévère ;

- des coliques sourdes chroniques ;

- une forme nerveuse de rhino­pneumonie.

En raison de l'amyotrophie généralisée sévère d'apparition rapide, de la posture de la jument, de la vermifugation correcte qu'elle a reçue de la normalité, de l'examen neurologique, du transit et de l'appétit, les hypothèses privilégiées sont essentiellement (par ordre décroissant de probabilité) :

- une affection neuro-dégénérative (maladie du motoneurone essentiellement, etc.) ;

- une tumeur abdominale ;

- un syndrome malabsorption-maldigestion.

Les propriétaires de l'animal nous indiquent que leur budget est limité et nous encouragent à cibler les examens complémentaires.

Examens complémentaires

Compte tenu du contexte économique et de la suspicion clinique du praticien les examens complémentaires sont orientés volontairement vers le diagnostic de la maladie du neurone moteur. Seuls d'autres examens complémentaires simples seront réalisés pour documenter le cas au maximum.

Les analyses hématologiques et biochimiques révèlent une leucocytose neutrophilique modérée (13 000 GB/mm3, normes = 6 000-10 000 GB/mm3) et une augmentation modérée de la concentration plasmatique en enzymes musculaires (CPK = 5 690 UI/l, normes = 90-270 UI/l et ASAT = 1 040 UI/l, normes = 50-500 UI/l). Les autres paramètres biochimiques sont dans les valeurs usuelles.

Une paracentèse abdominale est réalisée : l'analyse cytologique et biochimique du liquide ne révèle aucune anomalie.

Un examen oculaire est effectué après réalisation d'un bloc supra-orbitaire : il révèle des anomalies de pigmentation sur le fond d'œil (dépôts bruns au niveau de la transition entre les zones tapétale et non tapétale).

Au vu des résultats de ces examens complémentaires, la maladie du motoneurone reste l'hypothèse diagnostique majeure. Une biopsie du muscle releveur de la queue est donc effectuée pour confirmation.

Traitement

Dans l'attente des résultats histologiques, un traitement anti-inflammatoire est mis en place à l'aide de dexaméthasone à la dose de 0,04 mg/kg par voie intramusculaire un jour sur deux pendant dix jours (ce type de traitement est envisagé dans la littérature en cas de suspicion de EMND). Dans la mesure où un sepsis n'a pu être écarté (leucocytose neutrophilique modérée) et compte tenu des propriétés immunosuppressives des corticoïdes, un traitement antibiotique est mis en place à l'aide de sulfamide-triméthoprime par voie orale à la dose de 30 mg/kg deux fois par jour.

La jument reçoit de la vitamine E (5 000 UI par jour par voie orale) et est placée dans un box confortable pour éviter la formation d'escarres dues au décubitus.

Après cinq jours de traitement, l'analyse de la biopsie du muscle releveur de la queue révèle une atrophie musculaire multifocale fortement compatible avec une maladie du motoneurone. L'euthanasie de la jument est décidée par ses propriétaires pour des raisons humanitaires.

Discussion

Épidémiologie et présentation clinique

La maladie a été observée en Europe, en Amérique, au Japon [1]. L'intervalle d'âge des cas recensés est de quinze mois à vingt-cinq ans [6]. En général, un seul cas est recensé par foyer. Les chevaux atteints sont très souvent nourris avec une grande quantité de concentrés, et l'alimentation fourragère est absente ou de mauvaise qualité. Les chevaux n'ont pas accès à l'herbe ; l'absence de pâturage est un risque environnemental significatif [1, 3].

La différence majeure entre les formes aiguës et des formes plus chroniques réside dans la rapidité d'apparition des signes cliniques. Dans les formes chroniques classiques, les signes cliniques les plus fréquemment observés sont () :

- une amyotrophie sévère d'apparition progressive malgré des traitements étiologiques divers ;

- des tremblements musculaires ;

- un décubitus fréquent ;

- un report du poids sur les membres postérieurs ;

- une réduction du polygone de sustentation ;

- un port de tête bas ;

- et une sudation anormale.

L'appétit est souvent conservé, voire augmenté. Les tremblements musculaires et le décubitus fréquent sont dus à la faiblesse des membres et semblent corrélés à la dégénérescence des motoneurones dans les plexus cervical et lombosacré. L'amyotrophie peut débuter un mois avant l'apparition de ces signes. Les premiers muscles concernés sont les muscles infra-épineux, supra-épineux et triceps. Ensuite, les muscles cervicaux et dorsaux sont atteints. Chez certains chevaux, l'atrophie des muscles quadriceps et glutéaux peut être sévère [6]. La queue apparaît relevée [1]. Le port de tête bas est relié à l'atrophie des muscles cervicaux [1, 3]. Une hyperesthésie est présente dans quelques cas. La parésie due à la faiblesse peut souvent être confondue avec une ataxie, mais aucun déficit nerveux n'est présent dans les cas de maladie du motoneurone [6]. Une coprophagie a été rapportée dans quelques cas [3].

Les études expérimentales ont mis en évidence des formes subcliniques avec une baisse de performance [1].

Les formes aiguës plus rares s'apparentent à un syndrome douloureux avec des tremblements moins marqués, un abdomen levretté et de la fatigue. L'amyotrophie est moyenne à sévère, mais la perte de poids peut être de 100 kg en trois à quatre semaines. Les chevaux atteints par cette forme sont très affaiblis et présentent une composante douloureuse beaucoup plus marquée que dans les formes classiques plus chroniques. Cette forme est rapidement mortelle et ce, le plus souvent malgré le traitement.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel des formes aiguës inclut :

- des fourbures ;

- des coliques ;

- une myosite.

Les symptômes évocateurs sont le décubitus fréquent, les tremblements musculaires, la mobilité réduite et l'abdomen levretté souvent observé. Cependant, les chevaux continuent à manger, le transit est normal, les pieds restent froids, le pouls digité est normal et il n'y a pas de sensibilité à la pince exploratrice.

Le botulisme peut être évoqué en raison de la faiblesse musculaire. cependant, la maladie du motoneurone évolue sur plusieurs semaines alors que le botulisme évolue en quelques heures ou en quelques jours et apparaît comme un déficit général de la fonction musculaire, avec une dysphagie et une paralysie progressive.

La myélopathie à herpèsvirus de type 1 entraîne une ataxie et une parésie. La rage et les encéphalomyélites à protozoaires peuvent être envisagées, mais l'absence de déficit nerveux associée à la maladie du motoneurone permet d'exclure rapidement ces affections.

Dans les cas chroniques, trois hypothèses diagnostiques peuvent être envisagées :

- un processus tumoral ;

- un parasitisme sévère ;

- un syndrome maldigestion-malabsorption.

L'entérite granulomateuse peut également entrer dans le diagnostic différentiel. Toutefois, l'hypoprotéinémie observée dans cette maladie n'est pas retrouvée dans les cas de maladie du motoneurone [6].

Examens complémentaires

En plus de l'examen clinique, plusieurs examens complémentaires permettent de progresser vers le diagnostic final. L'analyse biochimique révèle le plus souvent une augmentation modérée des concentrations plasmatiques en enzymes musculaires CPK (créatine phosphokinase) et ASAT (aspartate amino-transférase) attribuée aux tremblements musculaires. Ces concentrations peuvent être proches des valeurs normales lors de cas chroniques [1, 2]. La concentration plasmatique en vitamine E est significativement basse (< 1 g/ml). La ferritine sérique et le fer hépatique sont élevés [1]. La concentration plasmatique en sélénium est souvent normale [8].

Dans les formes chroniques, une rétinopathie est fréquemment observée lors de l'examen du fond d'œil : un dépôt en forme de mosaïque d'un pigment brun foncé à jaune à la jonction des zones tapétale et non tapétale est visible à l'ophtalmoscope. Toutefois, aucun déficit visuel n'est rapporté [8].

La concentration en protéines dans le liquide céphalo-rachidien est augmentée dans la plupart des cas. Cette hausse est due à la dégénérescence des neurones moteurs. La concentration en CPK dans le liquide céphalo-rachidien est parfois également élevée. La signification de cette augmentation est inconnue [2].

L'électromyographie réalisée sous anesthésie générale des muscles cervicaux, scapulaires, fessiers et lombaires met en évidence une dénervation [2].

La confirmation de la maladie du motoneurone est obtenue par l'analyse histologique des biopsies du muscle releveur de la queue (muscle sacrocaudalis dorsalis medialis) ou de la branche ventrale du nerf accessoire (voir l'encadré “Comment réaliser une biopsie du muscle releveur de la queue ?”, la et l'encadré “Comment réaliser une biopsie de la branche ventrale du nerf accessoire ?”, la et la “Biopsie de la branche ventrale du nerf accessoire”). La sensibilité et la spécificité de ces deux tests avoisinent 90 % [1, 5].

En résumé, certains signes cliniques et examens complémentaires permettent de définir rapidement le diagnostic final de la maladie du motoneurone ou EMND :

- une perte de poids de plus en plus sévère malgré la mise en place de traitements anthelmintiques et anti-inflammatoires ;

- un examen clinique général et neurologique normal ;

- une amyotrophie sévère et une diminution du polygone de sustentation ;

- un fond d'œil parfois modifié ;

- des concentrations en enzymes musculaires souvent modérément augmentées,

- un examen rectal normal ;

- une échographie et une paracentèse abdominale normales.

La biopsie du muscle releveur de la queue ou du nerf accessoire apporte le plus souvent un diagnostic définitif. La lecture des biopsies doit cependant être effectuée par un pathologiste expérimenté car les lésions sont parfois discrètes et des artefacts peuvent induire en erreur.

Étiologie et pathogénie

L'origine exacte de la maladie n'a pas été déterminée. Le caractère sporadique n'est pas en faveur d'une cause infectieuse ou d'une toxine environnementale. La prédominance de l'atrophie des muscles constitués principalement de fibres de type 1 et l'accumulation de lipopigments dans les capillaires de la moelle épinière suggèrent un stress oxydatif des neurones moteurs inférieurs causé par une carence prolongée en vitamine E. La vitamine E est un anti-oxydant majeur pour les tissus nerveux. Elle est généralement apportée par l'herbe et par les fourrages. En revanche, les aliments concentrés sont peu supplémentés. Le rôle des pro-oxydants tels que le fer ou le cuivre n'a pas été étudié. Expérimentalement, un délai d'au moins quatorze mois avec un régime carencé en vitamine E est nécessaire pour reproduire la maladie [1, 3]. Les neurones moteurs de la branche ventrale de la moelle épinière sont atteints. La mort du corps cellulaire du motoneurone provoque la dégénérescence de l'axone innervant les fibres musculaires squelettiques. En conséquence, les fibres musculaires correspondantes s'atrophient [6]. Les signes apparaissent quand au moins 30 % des neurones moteurs sont atteints. Les neurones innervant les fibres musculaires à métabolisme oxydatif élevé (fibres de type 1) semblent les plus atteints. L'amyotrophie est donc plus marquée sur les muscles à fort pourcentage de fibre de type 1. Dans le cas du muscle sacrocaudalis dorsalis medialis, l'atrophie provoque une contracture responsable de l'élévation de la queue [1]. Ce muscle contient un large pourcentage de fibres de type 1 [8]. La cause de la rétinopathie semble également être la carence en vitamine E.

Traitement, évolution et prévention

L'administration de vitamine E semble essentielle pour une amélioration clinique. La dose recommandée est de 5 000 à 7 000 UI par cheval et par jour ( et ). Étant donné l'épidémiologie de cette maladie, un changement de nourriture et d'habitat (mise au pré) pourrait améliorer les signes cliniques. Une thérapeutique anti-oxydante non spécifique peut être instaurée à l'aide de DMSO (diméthyl sulfoxyde) et de dexaméthasone [1].

Avec le traitement recommandé, 40 % des juments présentent une amélioration majeure après six semaines et un état redevenu normal après trois mois. Environ 40 % se stabilisent et conservent leur aspect. Certains cas subissent une détérioration nécessitant une euthanasie malgré la mise en place du traitement adapté [1]. Les juments qui présentent une forme aiguë évoluant rapidement sont très difficiles à stabiliser et meurent rapidement malgré les soins intensifs.

L'accès à l'herbe ou au fourrage semble essentiel pour prévenir la maladie. Si cet accès est impossible, une supplémentation en vitamine E peut être mise en place à la dose de 2 000 UI par jour. Dans les écuries où un cas de maladie du motoneurone est recensé, une supplémentation de 2 000 à 5 000 UI par jour est recommandée chez les chevaux ayant le même régime alimentaire [1]. En effet, les chevaux présents dans les écuries où un cas de maladie du motoneurone est recensé et recevant la même alimentation que ce cas présentent souvent une concentration plasmatique en vitamine E basse, sans présenter de signes cliniques [3].

Données cliniques rétrospectives

Au cours des trois dernières années, six cas médicaux suspects de maladie du motoneurone ont été présentés à la clinique. Pour certains, le tableau clinique était typique de la maladie. Un deuxième cas a été confirmé à l'histologie lors de la consultation. Un troisième a été confirmé par l'école vétérinaire d'Alfort qui a effectué l'histologie. D'autres ont été traités de manière empirique.

Certains animaux ont survécu avec un traitement de fond, d'autres sont morts malgré les traitements, le plus souvent euthanasiés pour des raisons humanitaires ou économiques.

L'ensemble des données est regroupé dans le “Présentation de six cas cliniques de maladie du motoneurone (MMN)”. Les photos des cas rencontrés et fortement suspects de maladie du motoneurone montrent la posture et l'apparence physique classique des chevaux atteints. Les cas n° 3, n° 4 (détaillé dans cet article) et n° 5 ont été confirmés par une biopsie musculaire positive, les autres cas sont des suspicions cliniques ( à ).

Depuis 1990, l'incidence et la prévalence de la maladie du motoneurone augmentent. Cependant, un biais de détection existe. Il est dû au fait que cette maladie est mieux connue et donc plus fréquemment recherchée dans certaines circonstances. Elle fait partie intégrante du diagnostic différentiel des amaigrissements chroniques et le tableau clinique d'appel est maintenant bien établi. Cette affection encore émergente sera probablement mieux connue dans les années à venir, ce qui permettra sans doute d'améliorer dans un second temps l'efficacité du traitement.

Éléments à retenir

> Les motifs de consultation les plus fréquents lors de maladie du motoneurone (EMND) sont l'amyotrophie, la faiblesse et une posture anormale.

> Le tableau clinique qui associe une amyotrophie généralisée, une diminution du polygone de sustentation, des tremblements, une faiblesse et un port de tête bas est pathognomonique de la maladie du motoneurone.

> Le diagnostic de certitude est orienté par des biopsies du nerf accessoire et du muscle releveur de la queue, et est établi définitivement par l'autopsie.

> Le traitement qui repose sur l'administration de corticoïdes et de vitamine E mais est d'une efficacité aléatoire.

Comment réaliser une biopsie du muscle releveur de la queue ?

Cette biopsie se réalise aisément sous sédation. Idéalement, elle s'effectue dans un travail. Après une tonte large et la préparation chirurgicale d'un site de 25 cm de côté centré sur la base de la queue, une anesthésie locale sous-cutanée traçante est réalisée en regard du site d'incision. Une incision parasagittale (à 15 mm du plan médian) est pratiquée après quelques minutes sur 8 à 10 cm entre deux processus épineux des dernières vertèbres sacrées. Le fascia musculaire est incisé et le muscle est individualisé par dissection mousse. Il est ensuite clampé à chaque extrémité puis désinséré. Le prélèvement est ensuite fixé sur un bâton qui abaisse la langue en bois en veillant à le garder étiré et le plus intact possible. Le prélèvement ainsi fixé est mis dans un pot de formol. Le fascia est suturé par un surjet avec un fil résorbable de décimale 3. Des points simples avec un fil irrésorbable (type nylon) permettent de suturer la peau. Le cheval reçoit des anti-inflammatoires pendant cinq jours après la biopsie. La mise sous antibiothérapie préventive est optionnelle, mais peut être conseillée si le cheval est sous corticothérapie.

Comment réaliser une biopsie de la branche ventrale du nerf accessoire ?

Le cheval est placé en décubitus latéral sous anesthésie générale (mais cet acte peut également être réalisé debout sous neuroleptanalgésie). La tête est mise en extension afin de mettre en évidence les veines jugulaires et linguofaciales et le muscle sternocéphalique. Après tonte et préparation chirurgicale et anesthésie traçante à l'aide d'une solution de lidocaïne à 2 %, une incision cutanée de 15 cm partant de la limite caudale de la veine linguofaciale est réalisée le long du muscle sternocéphalique. Le muscle est disséqué puis isolé afin d'exposer sa surface dorso-médiale : des pinces à champ sont placées ventralement et rétractées dorsalement afin de mettre en évidence la partie médiale du muscle. La branche ventrale du nerf accessoire entre dans le muscle dans sa partie dorso-médiale près de la jonction musculo-tendineuse. Le muscle est disséqué longitudinalement avec des ciseaux de Metzembaum. Le nerf est exposé et une biopsie de 5 cm est réalisée. Le tissu sous-cutané est suturé avec un surjet simple à l'aide d'un fil résorbable. La peau est suturée avec un surjet simple à l'aide d'un fil non résorbable [5]. Le cheval reçoit des anti-inflammatoires pendant cinq jours après la biopsie. La mise sous antibiothérapie préventive est optionnelle mais peut être conseillée si le cheval est sous corticothérapie.

Références

  • 1. Divers TJ, De Lahunta A, Hintz HF et coll. Equine motor neuron disease. Equine Vet. Educ. 2001 ; 13(2) : 63-67.
  • 2. Divers TJ, Mohammed HO, Cummings JF et coll. Equine motor neuron disease : a new case of weakness, trembling and weight loss. Comp. Cont. Educ. Pract. Vet. 1992 ; 14 : 1222-1226.
  • 3. Divers TJ, Mohammed HO, Cummings JF et coll. Equine motor neuron disease : findings in 28 horses and proposal of a physiopathological mechanism for the disease. Equine Vet J. 1994 ; 26(5) : 409-415.
  • 4. Furuoka H, Hasegawa M, Kobayashi Y et coll. Peripheral nerve lesions in a case of equine motor neuron disease. J. Vet. Med. Sci. 1999 ; 61(5) : 557-560.
  • 5. Jackson CA, De Lahunta A, Cummings JF et coll. Spinal accessory nerve biopsy as an ante mortem diagnostic test for equine motor neuron disease. Equine Vet. J. 1996 ; 28(3) : 215-219.
  • 6. Newton-Clarke MJ. Equine motor neuron disease.
  • 7. Valentine BA, De Lahunta A, George C et coll. Acquired equine motor neuron disease. Vet. Pathologist. 1994 ; 31 : 130-138.
  • 8. Verhulst D, Barnett KC, Mayhew IG. Equine motor neuron disease and retinal degeneration. Equine Vet. Educ. 2001 ; 13(2) : 59-61.
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