Intussusception : chirurgie chez les bovins - Le Point Vétérinaire n° 296 du 01/06/2009
Le Point Vétérinaire n° 296 du 01/06/2009

Thérapeutique des affections digestives

Pratique

PAS À PAS

Auteur(s) : Arnaud Sartelet*, Guillaume Lamain**, Kamal Touati***

Fonctions :
*Unité de génomique animale et GIGA-R
Clinique Vétérinaire Universitaire
Faculté de médecine vétérinaire, Bd de Colonster, 20 4000 Sart-Tilman, Liège, Belgique
**Clinique Vétérinaire Universitaire
Faculté de médecine vétérinaire, Bd de Colonster, 20 4000 Sart-Tilman, Liège, Belgique
***Clinique Vétérinaire Universitaire
Faculté de médecine vétérinaire, Bd de Colonster, 20 4000 Sart-Tilman, Liège, Belgique

L’entérectomie est dans la plupart des cas le seul traitement de l’intussusception.

L’intussusception est une affection fréquente touchant toutes les tranches d’âge et toutes les races de bovins(1). Les jeunes sembleraient davantage prédisposés en raison de leur sensibilité vis-à-vis de la gastro-entérite et de leur faible quantité de graisse mésentérique. Le diagnostic de l’intussusception reste un défi pour tous les praticiens. Il convient d’émettre un bon pronostic, et de déterminer les indications ou les contre-indications chirurgicales. Cela est possible grâce à un examen clinique complet et, éventuellement, à quelques examens complémentaires. Lorsque la décision opératoire est prise, l’entérectomie peut être réalisée sur le terrain, dans des conditions d’hygiène suffisantes (encadré complémentaire sur www.WK-Vet.fr).

L’intervention comprend deux étapes-clés : un essai de réduction manuelle et une entérectomie, à défaut. Toutefois, celle-ci est plus difficile à mettre en œuvre chez le bovin, comparativement à d’autres espèces car :

- la quantité de graisse mésentérique est importante, ce qui rend la visualisation et la ligature des vaisseaux plus délicates ;

- les nœuds lymphatiques mésentériques sont proches de l’intestin, et non à la base du mésentère.

Cet article décrit l’occurrence la plus fréquente : l’anastomose termino-terminale. Dans les cas affectant le côlon spiral, la technique est différente (anastomose latéro-latérale) [2].

Le succès de la procédure repose essentiellement sur la rapidité d’action par rapport à l’apparition des symptômes. Le nursing postopératoire des jeunes semble également essentiel dans la réussite du traitement.

La surveillance postopératoire fait appel à l’examen clinique, à l’auscultation digestive et à l’observation de l’appétit et du moment d’apparition des matières fécales. Une antibiothérapie (pénicilline, 20 000 UI/kg par voie intramusculaire, une fois par jour pendant 10 jours, et gentamicine, 6 mg/kg par voie intraveineuse, une fois par jour pendant 5 à 7 jours) est instaurée. Un anti-inflammatoire non stéroïdien est prescrit pendant 3 ou 4 jours (flunixine-méglumine, 1,1 à 2,2 mg/kg, une fois par jour). Chez les veaux, lors de surcharge et de mauvaise vidange de la caillette, de l’érythromycine (8,8 mg/kg par voie intramusculaire) est administré pendant 5 jours [3].

Le veau est alimenté dès que le réflexe de succion est présent. Dans le cas contraire, du glucose 5 % est ajouté à la fluidothérapie. La ration quotidienne est distribuée en six repas au début, puis progressivement répartie sur deux repas. Chez les adultes, la nourriture est dispensée au départ par petites quantités, puis, peu à peu, la ration habituelle est rétablie.

  • (1) Voir l’article “Approche de l’intussusception dans l’espèce bovine” du même auteur, dans ce numéro.

Abonné au Point Vétérinaire, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr