Les leucoses bovines : étude de deux cas - Le Point Vétérinaire n° 294 du 01/04/2009
Le Point Vétérinaire n° 294 du 01/04/2009

Maladies infectieuses et tumorales des bovins

Pratique

CAS CLINIQUE

Auteur(s) : Dominique Rémy*, Brigitte Moussay**, Loïc Guiouillier***, Yves Millemann****, Guillaume Belbis*****

Fonctions :
*Unité de reproduction animale, ENV d’Alfort
7, avenue du Général-de-Gaulle
94704 Maisons-Alfort Cedex
**Cabinet vétérinaire
5, rue de la Petite-Vitesse
53140 Pré-en-Pail
***Cabinet vétérinaire
5, rue de la Petite-Vitesse
53140 Pré-en-Pail
****Unité de pathologie du bétail, ENV d’Alfort
*****Unité de pathologie du bétail, ENV d’Alfort

La leucose est une maladie protéiforme rare, mais non exceptionnelle. Pour la diagnostiquer, un examen clinique complet est requis, en privilégiant la palpation transrectale.

L’origine des lymphosarcomes bovins est multiple, mais la seule cause clairement identifiée est l’infection par un rétrovirus, le virus de la leucose bovine (BLV pour Bovine Leukaemia Virus), responsable de la leucose bovine enzootique (LBE). La France est considérée comme officiellement indemne de cette maladie à déclaration obligatoire, même si quelques cas continuent à être identifiés. Le terme de leucose bovine sporadique (LBS) est réservé aux lymphomes thymiques et cutanés du veau et des animaux de moins de 3 ans. Ces derniers se définissent par rapport à l’âge des animaux atteints et à la localisation des tumeurs.

La ou les causes de la LBS n’ont pas été identifiées. C’est la forme présente actuellement sur le terrain. En raison du caractère protéiforme de la maladie, il nous est apparu intéressant de présenter deux cas cliniques rencontrés à 3 mois d’intervalle dans la même clientèle et de développer, au cours de la discussion, les critères diagnostiques pouvant évoquer l’existence d’une leucose et les éléments du diagnostic clinique, expérimental et différentiel.

Cas clinique numéro 1

1. Anamnèse

Un bœuf normand âgé de 2,5 ans a été vu en consultation le 7 février 2007 par un vétérinaire mayennais au motif qu’il présentait depuis plusieurs mois un retard de croissance sans autre signe apparent.

2. Étude clinique et traitement mis en place

Sa température rectale est normale (38,4 °C). Il est abattu et présente une turgescence jugulaire associée à une tachycardie. L’éleveur a constaté une diminution de l’appétit, du transit et de la rumination. Les seuls autres signes sont un œdème de la sclère, un larmoiement et une légère énophtalmie (photo 1). Les deux autres visites, les 9 et 21 février, révèlent une aggravation de l’état général (somnolence et un relevé de plus en plus difficile). L’animal est euthanasié et une autopsie est réalisée le 21 février.

L’éleveur avait mis en place une automédication dans les jours précédents (anti-inflammatoires non stéroïdiens : AINS). Le vétérinaire, suspectant une péricardite, avait prescrit une antibiothérapie et un traitement anti-inflammatoire.

3. Autopsie

L’autopsie a été réalisée dans l’exploitation par le vétérinaire. Elle révèle une splénomégalie (rate épaisse spongieuse de 1,1 m x 0,4 m), une hépatomégalie sur un foie congestif associée à la présence de tumeurs internes et sous-capsulaires, des tumeurs rénales et une adénomégalie mésentérique et abdominale (photos 2a et 2b, 3 et 4).

4. Diagnostic

À la suite des trois examens cliniques, une péricardite a d’abord été envisagée. L’autopsie suggérant un processus tumoral généralisé entraîne l’envoi de prélèvement à l’ENV d’Alfort. L’examen histologique porte sur un fragment de rate, de foie, ainsi que de nœuds lymphatiques hépatique et splénique.

Les résultats du service d’anatomie pathologique de l’ENV d’Alfort sont les suivants : l’examen histologique met en évidence un lymphome malin multicentrique (rénal, splénique, ganglionnaire et rénal), de haut grade de malignité. En raison de l’âge de l’animal (2,5 ans) et de la localisation des masses tumorales (foie, rein, rate), ce résultat est compatible avec une leucose bovine enzootique ou sporadique.

En raison des contrôles négatifs réguliers obtenus sur le lait de tank de cet élevage, le statut d’animal officiellement indemne de leucose enzootique bovine est posé.

Une leucose sporadique est donc plus probable, car l’âge du bœuf est proche de la limite.

Cas clinique numéro 2

1. Anamnèse

Une génisse croisée charolaise femelle née le 27 août 2007 est référée à l’ENV d’Alfort pour une adénopathie superficielle généralisée. Il s’agit du même vétérinaire que pour le cas précédent, mais d’une autre exploitation.

2. Étude clinique

Lors de la première visite du vétérinaire, l’animal présente une légère hyperthermie (39,4 °C), une baisse d’appétit associée à une raideur du cou et une adénomégalie sous-maxillaire. Un diagnostic de maladie infectieuse est suspecté et un traitement antibiotique associé à des anti-inflammatoires est mis en place.

Revu quatre jours plus tard, l’animal présente un état dégradé, une température augmentée (40,2 °C), tandis que la peau sur l’ensemble du corps est d’une consistance cartonnée sans modification d’aspect. Une adénomégalie préscapulaire est observée, associée à une exophtalmie unilatérale gauche. Le vétérinaire suspecte une leucose et préconise la rétrocession de l’animal en vue d’une autopsie.

3. Hospitalisation

L’animal est apathique, mais sa démarche est normale. La plupart des nœuds lymphatiques externes sont hypertrophiés. Ses fonctions sont normales, à l’exception de difficultés respiratoires se traduisant par une dyspnée inspiratoire sans modification des bruits et sans bruits anormaux. Un pouls jugulaire rétrograde est présent sans turgescence veineuse. L’hyporexie (baisse d’appétit), associée à une difficulté de préhension et de déglutition des aliments, persiste pendant la durée de l’hospitalisation. L’examen de la cavité buccale ne révèle aucune lésion pouvant expliquer ces difficultés.

4. Examens complémentaires

Analyse sanguine

Les prélèvements sanguins au moment de son hospitalisation confirment que l’animal est indemne de brucellose et de leucose enzootique bovine. Une numération et une formule sanguines montrent les anomalies suivantes :

- une leucocytose sévère (supérieure à 104 leucocytes/mm3) avec la présence de formes blastiques et une lymphocytose ;

- une anémie normochrome et normocytaire (tableau).

Biochimie

La biochimie a révélé une hypoprotéinémie avec une albuminémie normale. L’animal n’étant pas déshydraté, l’hypoglobulinémie peut être le résultat d’une immunodépression.

Traitement

Un traitement de confort pour limiter la douleur à base de méloxicam (Metacam®, 20 mg/ml, solution injectable pour bovins) a été administré par voie sous-cutanée deux fois avant la mort, à 48 heures d’intervalle, à la dose de 0,5 mg/kg.

Évolution

L’état se dégrade rapidement et l’animal meurt 3 jours après son admission.

Examen anatomopathologique

L’autopsie a révélé les lésions suivantes :

- un état d’amaigrissement et une amyotrophie modérée ;

- une splénomégalie diffuse discrète avec hyperplasie de la ligne blanche (photo 5) ;

- une hépatomégalie associée à un tissu hépatique infiltré par le tissu tumoral (photo 6) ;

- une adénomégalie diffuse sévère (photos 7, 8 et 9). Les nœuds lymphatiques apparaissent de consistance ferme et de couleur homogène blanchâtre sur la surface de la coupe.

Ces lésions sont compatibles avec une leucose juvénile sporadique multicentrique survenant chez un animal de moins de 2 ans.

Discussion

1. Épidémiologie

Les leucoses bovines sont des maladies persistantes et malignes du système lymphoréticulaire(1). Elles existent dans toutes les races et pour les deux sexes, et deux évolutions ont été identifiées : l’une sporadique, l’autre enzootique. La distinction entre les deux formes est déjà ancienne et relève de données épidémiologiques qui ont permis de présumer une origine virale dans la forme contagieuse bien avant l’isolement du virus en 1971 [7, 16].

La forme enzootique, le plus souvent observée chez les bovins adultes (plus de 3 ans), en particulier chez les vaches de réforme, est plus fréquente en race laitière qu’en race allaitante. Trois évolutions sont distinguées :

- l’infection peut rester inapparente sans modification de l’hémogramme pendant toute la vie de l’animal ;

- chez certains individus (10 à 90 % des animaux selon les troupeaux et les auteurs, mais généralement 60 %), une lymphocytose persistante peut apparaître après quelques années ;

- chez 1 à 5 % des animaux infectés, un lymphosarcome généralisé peut se développer (animaux âgés en général de 5 à 8 ans).

Cette forme a été presque éradiquée au nord de l’Europe, mais elle est encore présente dans de nombreux pays comme les États-Unis ou le Canada [15, 20, 21, 23].

Lorsqu’un troupeau laitier est infecté, la production laitière est atteinte [20]. Une étude portant sur 976 troupeaux montre qu’il existe une diminution de 3 % de la production laitière dans les cheptels infectés.

La forme sporadique, non contagieuse, survient chez les bovins âgés de moins de 3 ans. Son étiologie est inconnue. Aucune origine virale n’a pu être démontrée [16]. Trois évolutions cliniques distinctes ont été identifiées, même si les symptômes de deux formes sporadiques peuvent être associés :

- la leucose juvénile multicentrique (symptômes et lésions identiques à la forme tumorale de la LBE, mais survenant chez des bovins de moins de 2 ans) ;

- la leucose juvénile thymique (infiltration tumorale thymique chez des bovins de moins de 2 ans) ;

- la leucose sporadique cutanée (infiltration nodulaire suintante du derme, parfois adénopathies, chez des bovins âgés de 1 à 3 ans) [16].

La LBE a tendance à être méconnue des jeunes praticiens en raison de l’éradication de cette forme en France due à la mise en place d’une prophylaxie obligatoire.

2. Diagnostic

La suspicion d’un cas de lymphosarcome isolé ne présume pas de sa cause, mais dans le contexte actuel, où la France est considérée « officiellement indemne de LBE », tout cas de leucose identifié devrait faire l’objet d’un test Elisa sur prélèvement sanguin. Le test Elisa “lait de mélange” utilisé en élevage laitier ne permet de repérer que les exploitations infectées dont au moins 5 % des vaches en lactation sont positives. Il semble intéressant d’associer systématiquement un diagnostic nécropsique et des examens complémentaires au diagnostic épidémioclinique.

Diagnostic épidémioclinique

La leucose est une maladie protéiforme rare, mais non exceptionnelle (encadré 1). Les signes cardinaux sont l’amaigrissement, l’affaiblissement progressif, la pâleur des muqueuses et, enfin, une polyadénite [16]. D’autres symptômes sont le résultat d’une compression d’organes, de vaisseaux ou de nerfs par des tumeurs ou des nœuds lymphatiques hypertrophiés.

La forme classique débute par des symptômes généraux non spécifiques : asthénie, amaigrissement, polypnée, tachycardie, anémie, tarissement de la sécrétion lactée, parfois légère hyperthermie. Elle se poursuit par l’aggravation des symptômes généraux et surtout la survenue des signes locaux tels que l’hypertrophie des nœuds lymphatiques profonds ou superficiels, ou encore l’infiltration tumorale de certains viscères. La description clinique du second cas laissait apparaître certains de ces symptômes : asthénie, anémie, adénomégalie et une légère hyperthermie.

L’atteinte peut être généralisée, mais, parfois, seuls sont présents des symptômes généraux et fonctionnels liés à certaines localisations tumorales isolées [12]. L’évolution vers la mort à partir de l’apparition de ces symptômes dure plusieurs semaines (évolution des deux cas cliniques).

Les hypertrophies peuvent provoquer des symptômes fonctionnels variés : dyspnée, dysphagie, stase jugulaire et/ou œdème lors d’atteinte des nœuds lymphatiques trachéobronchiques ou médiastinaux (cas clinique n° 1) et iliaques, parésie après compression par les nœuds lymphatiques iliaques, exophtalmie lors d’infiltration par les cellules tumorales de l’orbite (cas clinique n° 1).

Les cellules tumorales peuvent être localisées ou diffuses. L’infiltration tumorale de différents viscères entraîne certains des symptômes : stase veineuse, insuffisance cardiaque par atteinte du myocarde, diarrhée avec ou sans méléna par atteinte de la caillette, exophtalmie par atteinte du conjonctif rétro-orbitaire, paraplégie par atteinte épidurale, etc.

Les résultats de l’étude bibliographique montrent que certaines localisations des cellules tumorales sont plus fréquentes : les trajets nerveux, l’orbite, les nœuds lymphatiques médiastinaux, ceux de la tête et, à un degré moindre, les intestins, le thymus, les reins, le foie et le cœur [2, 7, 14]. La mâchoire a aussi été citée, mais cette localisation semble exceptionnelle [18]. Les métastases ganglionnaires apparaissent d’abord au niveau des nœuds lymphatiques internes. La recherche systématique de l’adénomégalie par palpation transrectale permet de suspecter plus facilement l’existence d’un lymphosarcome [16].

Diagnostic nécropsique

• Des lésions tumorales nodulaires ou diffuses peuvent être rencontrées.

Elles affectent les organes hémato-lymphopoïétiques et certains viscères qui présentent un tissu ferme, homogène, humide, blanc grisâtre, parfois marbré de taches hémorragiques ou parsemé d’îlots de nécrose.

Elles siègent sur :

- les nœuds lymphatiques (hypertrophiés) ;

- le tube digestif (lésions diffuses ou en placards, rapidement ulcérées et hémorragiques, surtout sur la caillette) ;

- le cœur (surtout la paroi de l’oreillette, puis celle du ventricule droit) ;

- le foie (hépatomégalie diffuse) ;

- les reins (nodules dans la corticale ou infiltration diffuse) ;

- la rate (splénomégalie) ;

- le système nerveux (espace épidural, surtout en région lombosacrée) ;

- la moelle osseuse ;

- parfois l’utérus.

• Histologiquement, les tumeurs leucémiques sont constituées de lymphocytes B (LB) ou T (LT). Lors de leucose enzootique bovine, les LB et les LT peuvent être infectés par le virus, mais le lymphosarcome n’est infiltré que par des LB. Les tumeurs des leucoses sporadiques sont infiltrées par des LB ou des LT [24].

Diagnostic de laboratoire

• Le virus peut être isolé par une culture de lymphocytes périphériques infectés, suivie d’une identification virale par microscopie électronique ou par détection des antigènes viraux. L’ADN proviral peut être détecté dans le sang périphérique ou dans les tumeurs par une amplification en chaîne par polymerase chain reaction (PCR). Mais cette recherche n’est pas réalisée dans la pratique courante.

• L’immunodiffusion en gélose (IDG) pour les échantillons de sérum reste la méthode de référence.

Les réactions immuno-enzymatiques (Elisa) pour les échantillons de sérum ou de lait sont à la base du succès des politiques d’éradication de la LBE dans plusieurs pays.

Les réactions immuno-enzymatiques (Elisa) pour les échantillons de sérum ou de lait sont à la base du succès des politiques d’éradication de la LBE dans plusieurs pays.

Plusieurs trousses de diagnostic d’IDG ou d’Elisa sont disponibles dans le commerce.

Les épreuves radio-immunologiques peuvent être utilisées.

Les examens sanguins permettent de mettre en évidence, dans certains cas, une lymphocytose avec ou sans anémie.

Une lymphocytose persistante, toujours due à une augmentation des lymphocytes B, existe chez 60 à 70 % des bovins infectés par le virus BLV. Elle peut évoluer isolément ou, plus rarement, en présence d’un lymphosarcome (ce dernier touche 3 à 8 % des animaux infectés). Elle est associée alors à une leucocytose supérieure à 3 x 104 leucocytes/mm3. Des cellules tumorales sont parfois associées. Lors de leucose sporadique, la lymphocytose peut être due à une augmentation des lymphocytes B ou T [24].

Lors de lymphosarcome, l’anémie est souvent présente, mais pas systématique. Elle a tendance à s’aggraver au cours de l’évolution de la maladie. Il en existe trois origines possibles, qui peuvent agir isolément ou en association :

- périphérique. Des lésions ulcérées des muqueuses digestives (abomasum ou intestin) ou génitales, génératrices d’hémorragies, se traduisent par une anémie ferriprive, hypochrome et microcytaire ;

- centrale. Plus rarement, l’envahissement médullaire par les cellules tumorales provoque une anémie normochrome et normocytaire. C’est ce qui a été observé dans le cas clinique n° 2 ;

- une hémolyse auto-immune a aussi été signalée [7].

Diagnostic différentiel

La leucose, quelle que soit son origine, se différencie (encadré 2) :

- d’autres maladies cachectisantes isolées (tuberculose, distomatose, parasitisme externe : poux), avec diarrhée chronique (paratuberculose, amyloïdose rénale, carences chroniques en de nombreux oligoéléments, parasitisme) ;

- d’autres maladies cachectisantes associées à des adénopathies et des syndromes de compression viscérale qui peuvent entraîner un tableau clinique protéiforme. Ce sont alors les signes d’appel qui peuvent alerter le praticien. Lors d’ascite, une analyse cytologique menée sur une ponction de liquide péritonéal permet d’observer une augmentation des lymphocytes [16].

Enfin, la différenciation entre les deux formes de leucose peut être entreprise à l’aide du diagnostic expérimental.

Grâce à un programme national de lutte, la LBE a pratiquement disparu des troupeaux français. Les mesures à l’introduction de nouveaux animaux dans un cheptel permettent de prévenir de nouvelles infections.

La LBS ne revêt pas une importance économique élevée, si ce n’est son caractère fatal. C’est une maladie rare, mais non exceptionnelle, qui peut être diagnostiquée rapidement dans la majorité des cas, malgré son caractère protéiforme. Pour identifier une leucose, le praticien peut s’appuyer sur un examen clinique complet où il privilégie la palpation transrectale pour étudier les nœuds lymphatiques internes. Il est aussi alerté par certains signes d’appel. Son diagnostic différentiel entre dans le cadre des maladies chroniques avec une asthénie, un amaigrissement, associés souvent à une anémie.

  • (1) Voir l’article “Les deux types de leucose bovine”, des mêmes auteurs, dans ce numéro.

Références

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Encadré 1 : Découvertes ante-mortem pouvant évoquer une leucose

• Respiration difficile due à l’infiltration du cœur.

• Diarrhée persistante suivant l’infiltration de la caillette par des cellules néoplasiques.

• Hypertrophie importante de plusieurs ganglions lymphatiques externes.

• Œdème de la poitrine et de la région de l’auge (tumorisation du thymus qui fait compression).

• Paralysie des membres postérieurs due à la compression de la moelle épinière ou des nerfs par des tumeurs.

• Protrusion de l’œil à la suite de l’invasion de la cavité orbitale par des tumeurs.

• Affaiblissement ou émaciation.

• Animal ballonné par compression de l’œsophage par les nœuds lymphatiques médiastinaux hypertrophiés.

• Nodules cutanés dans le stade terminal.

Encadré 2 : Diagnostic différentiel

Il convient de différencier :

- les tumeurs bénignes : apparence plus ou moins normale, généralement unique au niveau de l’organe (bien individualisée du reste du tissu, présence parfois d’une coque autour de la tumeur) : lipome, fibrome, chondrome, ostéome, papillome, adénome ;

- les tumeurs malignes : caractère infiltrant, aptitude aux métastases dans différents organes (foie, poumons, rate, reins et nœuds lymphatiques) : carcinomes (métastases par voie lymphatique) chez les animaux âgés, et sarcomes (métastases par voie sanguine) chez les animaux d’âge moyen [1]. Une biopsie permet de réaliser un examen histologique, mais elle est rarement réalisée ;

- les maladies avec une lymphadénite non maligne comme les maladies infectieuses chroniques. Une numération et une formule sanguines peuvent apporter des éléments intéressants ;

- des maladies qui se traduisent par une stase veineuse importante avec ou sans compression : péricardite, endocardite, abcès à l’entrée de la cage thoracique. L’auscultation cardiaque et la palpation de la région de l’encolure apportent des éléments intéressants.

POINTS FORTS

• Les formes observées actuellement ne sont pas dues au virus de la leucose bovine.

• Les trois formes sporadiques sont observées, avec une priorité pour la forme juvénile.

• Durant son évolution relativement lente, la leucose tumorale peut être confondue avec de nombreuses maladies.

• Lors de la forme tumorale, ce sont les nœuds lymphatiques internes qui sont d’abord hypertrophiés.

• La sérologie LBE permet d’éliminer l’incidence du virus lors d’une forme tumorale chez les animaux âgés de plus de deux ans.

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