Prélèvements échoguidés abdominaux - Le Point Vétérinaire n° 286 du 01/06/2008
Le Point Vétérinaire n° 286 du 01/06/2008

Examens complémentaires chez le chien et le chat

Pratique

Pas à pas

Auteur(s) : Juan Hernandez

Fonctions : Centre hospitalier vétérinaire, 43, avenue Aristide-Briand 94110 Arcueil

L’échographie est la technique de choix pour des prélèvements percutanés.

La réalisation de prélèvements d’organes abdominaux ou de liquides biologiques (urine, ascite, kyste) est désormais une pratique courante en médecine vétérinaire. Cela découle directement de la place grandissante que prend l’examen échographique dans la démarche diagnostique. Celui-ci permet en effet d’identifier avec précision des lésions au sein de la plupart des organes abdominaux. Cependant, leur visualisation ne débouche pas, le plus souvent, sur un diagnostic lésionnel. Pour exemples, les lésions spléniques nodulaires correspondent, soit à de simples nodules d’hyperplasie, soit à une infiltration tumorale. Les prélèvements pour une recherche cytologique sont le prolongement fréquent de l’examen échographique [1].

De même, l’analyse d’urine est riche d’informations. Le prélèvement urinaire par cystocentèse est la méthode de référence car il permet d’obtenir rapidement un échantillon d’urine stérile. Le prélèvement est idéal pour l’analyse bactériologique. Il en est de même du prélèvement de liquide d’ascite. Pratiquée en aveugle lors de volumineux épanchements, l’abdominocentèse est désormais réalisable sous guidage échographique, ce qui permet le recueil de liquide malgré une petite accumulation. Ainsi, les diagnostics d’uro-abdomen, d’hémorragie viscérale, de péritonite ou d’épanchement de nature tumorale peuvent être établis précocement. Presque tous les organes abdominaux relèvent d’un prélèvement cytologique. Les plus fréquemment concernés sont le foie, la rate, les nœuds lymphatiques et, dans une moindre mesure, le tube digestif, les reins et la prostate [2]. Les glandes surrénales font rarement l’objet d’un prélèvement en raison du risque de décharge adrénergique lors de phéochromocytome. De même, les volumineuses masses spléniques à tendance cavitaire n’est pas recommandé en raison du risque de rupture et d’hémorragie [2].

Les complications des prélèvements échoguidés sont rares. Elles peuvent survenir si l’animal bouge lors de la procédure. Une anomalie de l’hémostase primaire ou secondaire est un facteur de risque. Il est recommandé au préalable d’explorer l’hémostase (numération plaquettaire, temps de saignement, temps de céphaline activée, de Quick et de thrombine). Si un saignement se produit, il est rarement conséquent. Lors de cystocentèse, le risque de fuite urinaire est minime. Il augmente toutefois lors de globe vésical, secondaire à une obstruction urétrale. Lors d’abdominocentèse, les complications sont exceptionnelles et souvent mineures. Une coagulopathie, là encore, peut favoriser un saignement après la ponction. La piqûre d’un organe abdominal (y compris l’intestin) est souvent sans conséquence.

Références

  • 1 - Allemand G. Urologie-néphrologie : cystocentèse chez le chien et le chat collecte des urines, diagnostic. Point Vét. 2004;244(35):52.
  • 2 - Maï W. Biopsies et cytoponctions échoguidées : étude spécifique par organe. Point Vét. 2001;218(32):68.
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