Mesure de la pression artérielle à l’oreille - Le Point Vétérinaire n° 283 du 01/03/2008
Le Point Vétérinaire n° 283 du 01/03/2008

Monitorage de l’anesthésie du chien

Pratique

Pas à pas

Auteur(s) : Nicolas Borenstein*, José Luis Retortillo**, Luc Behr***

Fonctions :
*IMM Recherche, Institut Mutualiste Montsouris,
42, boulevard Jourdan, 75014 Paris

La mesure invasive de la pression artérielle auriculaire est aisée à réaliser.

En pratique vétérinaire, le monitorage cardiovasculaire et respiratoire ne doit pas dispenser de l’évaluation clinique de l’animal opéré. Afin de laisser l’opérateur se concentrer sur l’intervention chirurgicale, et d’obtenir des valeurs chiffrées, calibrées, enregistrables et très sensibles, le monitorage peropératoire est indispensable.

Un des paramètres les plus importants pour la surveillance des fonctions vitales est la pression artérielle. En général, l’anesthésie aboutit à une baisse plus ou moins marquée de cette dernière. Cette baisse peut être brutale, rapidement suivie d’un arrêt cardiorespiratoire, c’est pourquoi la pression artérielle moyenne ne doit pas chuter en dessous de 60 mmHg.

Dans un certain nombre d’interventions, et en particulier pour les animaux ou les opérations à risque, la surveillance de la pression artérielle est capitale.

De plus, elle traduit l’intensité des phénomènes douloureux et peut donner des informations pertinentes sur la qualité de l’analgésie et la survenue de la phase de réveil.

• Plusieurs dispositifs peuvent-être utilisées pour la mesure de la pression artérielle :

- les méthodes indirectes (oscillométrie, Doppler et pléthysmographie) présentent l’avantage d’être non invasives. Elles ne demandent pas de compétences techniques particulières ;

- les méthodes directes (dites “invasives” ou “sanglantes”), considérées comme les plus fiables, passent par l’implantation d’un cathéter artériel dans une artère périphérique ; celui-ci est relié à un moniteur par l’intermédiaire d’un transducteur et d’un système de tubulures.

• La technique invasive présente l’avantage de donner des informations fiables et en temps réel. Un cathéter doit être posé dans l’artère pédieuse dorsale, radiale, fémorale ou auriculaire. Cette dernière est facilement accessible sur la face dorsale de l’oreille et la pose dans cette zone anatomique devient presque aussi aisée que celle d’un cathéter veineux, après l’avoir pratiquée plusieurs fois. La taille est un facteur limitant ; mais nous posons régulièrement des cathéters artériels à l’oreille de chiens de moins de 10 kg (cathéters de 26 G).

Nous avons comparé les valeurs obtenues sur cette voie de pression avec celles recueillies à l’artère pédieuse dorsale (gold standard vétérinaire actuel). Les valeurs absolues sont proches et les courbes peuvent pratiquement se superposer. La valeur de la pression artérielle moyenne est parfaitement exploitable.

Cette voie d’abord est aussi utilisée lors de la pose d’un cathéter artériel nécessaire aux prélèvements pour le dosage des gaz du sang, dont l’intérêt et les multiples applications en réanimations chirurgicale et médicale sont largement documentés.

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