Qu’apporte l’IRM en neurologie vétérinaire ? - Le Point Vétérinaire n° 277 du 01/07/2007
Le Point Vétérinaire n° 277 du 01/07/2007

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QUESTION DE LECTEUR

Auteur(s) : Laurent Cauzinille

Fonctions : Centre hospitalier vétérinaire, 43, avenue Aristide-Briand, 94110 Arcueil

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique électromagnétique récente qui permet d’obtenir sur écran des “tranches” de tissus vivants autorisant ainsi l’identification et la nature de certaines lésions. Initialement, cette technique a été mise au point pour identifier les structures nerveuses centrales (cerveau, moelle épinière), mais son rapide développement permet désormais de visualiser tous les types de tissus. Elle est maintenant accessible en routine pour obtenir des images du cerveau, de la moelle et des nerfs. Comme la tomodensitométrie (scanner), mais de façon moins invasive car elle n’utilise pas de rayons X, elle permet de confirmer la présence d’une anomalie suspectée par la clinique et l’examen du système nerveux.

La résonance magnétique est indiquée principalement lors d’affection vasculaire cérébrale (traumatique ou spontanée, ischémique ou hémorragique), ce que la tomodensitométrie identifie avec plus de difficulté. Elle possède une excellente sensibilité pour repérer la présence d’une lésion tumorale extraparenchymateuse, comme les méningiomes, les papillomes choroïdiens ou les épendymomes, mais aussi intraparenchymateuse, comme les différentes formes de gliomes ou les métastases. Son intérêt pour les malformations, les dégénérescences, les inflammations cérébrales n’est plus à démontrer. En ce qui concerne la moelle épinière, elle permet d’identifier les affections vasculaires vertébro-médullaires traumatiques directes ou indirectes (hernie discale aiguë), ou spontanées (embolie fibrocartilagineuse), tout en renseignant sur l’importance de la composante vasculaire au niveau médullaire parenchymateux, ce que la tomodensitométrie ne peut pas faire. Elle identifie les processus néoplasiques vertébraux, médullaires ou radiculaires. Elle permet de faire un bilan d’extension sur les anomalies congénitales vertébrales de type instabilité en renseignant sur le degré d’atrophie médullaire qui les accompagne ou sur la présence d’une hydrosyringomyélie, anomalie intramédullaire d’actualité chez les chiens à fosse cérébrale postérieure trop étroite, comme les cavaliers king charles.

De plus, la résonance magnétique permet mieux que tout autre examen de mettre en évidence un processus inflammatoire (névrite) ou néoplasique (tumeur des gaines nerveuses) d’une racine, d’un plexus ou d’un nerf, que ce soit pour la tête ou pour un membre.

Enfin, la résonance magnétique présente aussi un intérêt dans l’exploration d’une atteinte de l’oreille moyenne ou interne qui entraînerait un syndrome vestibulaire périphérique.

Devant un tel outil, le clinicien ne doit pas oublier que la vision globale d’un individu, aidée à juste titre par un choix judicieux d’examens complémentaires, reste la clé d’une démarche médicale bien menée, d’une prise en charge appropriée et d’un propriétaire satisfait quelle que soit l’issue. La résonance magnétique n’est qu’un outil diagnostique.

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