L’alimentation de la vache laitière au tarissement - Le Point Vétérinaire n° 267 du 01/07/2006
Le Point Vétérinaire n° 267 du 01/07/2006

TARISSEMENT, PÉRIODE SÈCHE ET PRÉPARATION AU VÊLAGE

Se former

EN QUESTIONS-RÉPONSES

Auteur(s) : Gilbert Laumonnier

Fonctions : Commission « vaches laitières »
de la Société nationale des
groupements techniques
vétérinaires (SNGTV)
Rue Alain-Colas
53500 Ernée

La durée du tarissement peut être modulée entre trente et soixante jours. Pendant cette période, la rigueur du rationnement est garante de la santé de la vache, de sa mamelle et des bonnes performances de reproduction.

Le tarissement est indispensable pour permettre à la mamelle de se régénérer et éventuellement de guérir les infections mammaires de la lactation précédente. Pendant longtemps, le rationnement des vaches taries n’a pas été une préoccupation des éleveurs. Pourtant, les erreurs de rationnement pendant cette période sont souvent à l’origine des maladies métaboliques au vêlage et en début de lactation (fièvre vitulaire, cétose, acidose, etc.) et d’infécondité.

Le tarissement de la vache laitière est-il obligatoire ?

En toute fin de gestation, le lait se transforme en colostrum et s’enrichit en acides gras libres, en immunoglobulines, en plasmine, en plasmagène et en lipase, dont la quantité est d’autant plus élevée que le vêlage est proche. Ces constituants sont peu favorables à sa transformation : mauvaise coagulation (immunoglobulines), lipolyse, etc. L’absence de tarissement diminue la quantité de lait sécrétée lors de la lactation suivante de plus de 20 %. La forme de la courbe de lactation n’est pas modifiée et en tenant compte du lait produit en fin de gestation, la perte de quantité de lait produite est légèrement inférieure à 20 %. L’omission du tarissement accroît les teneurs en protéines et en matières grasses. Ainsi, la matière utile produite diminue moins que la quantité de lait [11].

Bien que la quantité de lait produite au cours des premières semaines de lactation par des vaches conduites sans tarissement soit largement inférieure à celle des vaches avec un tarissement classique, la capacité d’ingestion n’est pas diminuée. Le bilan énergétique s’améliore donc fortement et les vaches sans tarissement perdent moins de poids en début de lactation, voire n’en perdent pas du tout. La fréquence des maladies métaboliques et nutritionnelles (fièvre vitulaire, cétose, acidose, etc.) diminue [11].

En revanche, même si le nombre de mammites ne semble pas augmenter, le comptage des cellules somatiques du lait s’accroît très nettement [11]. C’est pourquoi, même si l’absence de tarissement a des effets favorables sur le métabolisme de la vache laitière, il ne peut être recommandé aux éleveurs.

Quels sont les enjeux de la période sèche ?

• En début de tarissement, la quantité d’aliments ingérés est de l’ordre de 13 kg de matière sèche par jour. Elle décroît progressivement, puis chute dans les deux dernières semaines de gestation, pour atteindre 9 kg de matière sèche par jour lors du vêlage. Or c’est à cette période que les besoins énergétiques liés à la croissance du veau sont les plus élevés.

Après le vêlage, l’amaigrissement est inéluctable, car les besoins énergétiques liés à la production augmentent bien plus rapidement que la capacité d’ingestion de la vache haute productrice. Cette différence ne peut être compensée par une augmentation des concentrés énergétiques dans la ration, sous peine de voir apparaître une acidose (voir la FIGURE “Capacité d’ingestion et besoins énergétiques de la vache laitière”).

• Pour compenser le déficit énergétique en début de lactation, des matières grasses sont utilisées car leur concentration énergétique est élevée (2,73 UFL par kg). Mais, en grande quantité, elles perturbent les fermentations ruminales. Pour être efficaces, elles doivent donc être protégées de la dégradation dans le rumen. Par ailleurs, la capacité de digestion des matières grasses est limitée chez les ruminants. Elles sont d’autant plus efficaces pour réduire l’amaigrissement post-partum que la ration est déficitaire en matières grasses. Elles sont ainsi plus utiles dans des rations à base d’ensilage d’herbe ou de foin que dans celles à base d’ensilage de maïs.

• La fonte des graisses corporelles en début de lactation se traduit, dans le sang, par un flot de glycérol, utilisé comme substrat énergétique, et d’acides gras non estérifiés (AGNE). Ces AGNE sont utilisés par la mamelle pour fabriquer les matières grasses du colostrum et du lait en début de lactation. Ils sont captés par le foie pour permettre la synthèse d’ATP, pour être exportés sous forme de lipoprotéines ou pour être stockés sous forme de triglycérides dans les hépatocytes. La captation des AGNE par le foie est proportionnelle aux concentrations sanguines. Or la capacité de synthèse de lipoprotéines du foie est insuffisante pour exporter les triglycérides stockés lors de l’arrivée massive d’AGNE. Les triglycérides s’accumulent alors dans le foie. Cette accumulation de lipides ou stéatose (PHOTO 1) réduit la capacité d’uréogénèse et de néoglucogénèse du foie, principal fournisseur de glucose chez la vache laitière.

• L’amaigrissement post-partum est d’autant plus marqué que les vaches sont grasses au vêlage, car il existe une corrélation négative entre l’état d’engraissement ante-partum et l’ingestion post-partum [6]. À l’inverse, un état d’engraissement insuffisant au vêlage conduit à une sous-production de lait et de matières utiles. La note d’état recommandée au vêlage pour optimiser l’ingestion post-partum et la production laitière est 3,2 à 3,5 (PHOTO 2).

Une enquête réalisée en Bretagne et dans les Pays de la Loire montre que l’amaigrissement, et par conséquent la lipomobilisation, sont plus marqués lorsque les animaux reprennent du poids au cours de la période sèche (voir le TABLEAU “Variations d’état au tarissement et perte de poids post-partum”).

Ces constatations nous conduisent à recommander une note de 3,2 à 3,5 au tarissement sans reprise d’état pendant la période sèche. Toutefois, chez les animaux trop maigres au tarissement, une reprise d’état modérée peut être envisagée pour assurer une meilleure production pendant la lactation suivante.

• Pour limiter l’engraissement pendant le tarissement, il convient de réduire les apports énergétiques tout en conservant un volume ruminal le plus élevé possible. En effet, le maintien du volume du rumen favorise la reprise de l’appétit après le vêlage. L’incorporation de fibres (foin ou paille) dans la ration permet de conserver un volume ruminal optimum, mais a pour conséquence de réduire la taille des papilles du rumen (PHOTOS 3 ET 4), car la taille des papilles est corrélée positivement à la proportion d’acides propionique et butyrique dans les fermentations ruminales. Plus la surface des papilles du rumen est grande, plus la paroi du rumen est capable d’absorber les acides gras volatiles (AGV), issus de la fermentation des aliments dans le rumen. Or, ces AGV absorbés sont la principale source d’énergie pour la vache. Des papilles de grande taille sont en outre associées à une capacité d’ingestion élevée. Le régime de tarissement a donc pour objectif de limiter la régression des papilles ruminales. De petites quantités d’amidon et de sucres, précurseurs de propionate et de butyrate sont maintenues dans la ration. Toutefois, même avec un régime de tarissement bien pensé, trois à sept semaines post-partum sont au minimum nécessaires pour que les papilles atteignent leur taille optimale.

• Il convient de ménager des transitions entre la ration de tarissement qui ne contient pas ou peu de concentrés et la ration en lactation, plus énergétique. La flore du rumen doit pouvoir s’adapter progressivement à la ration de lactation et les papilles doivent reprendre leur croissance pour atteindre le plus rapidement possible leur taille optimale (voir la FIGURE “Croissance des papilles en fonction des régimes”). Si cette transition n’est pas respectée, il existe un risque d’accumulation d’AGV dans le rumen en début de lactation, avec pour conséquences :

- une moindre valorisation de la ration en raison d’un déficit d’absorption des AGV par la paroi du rumen ;

- une sub-acidose entraînant une baisse de l’appétit et un risque de déplacement de la caillette.

La moindre valorisation de la ration et la dépression de l’appétit augmentent les risques de cétose et entraînent des chutes marquées de taux protéique en début de lactation et secondairement de l’infécondité.

Augmenter l’apport d’énergie en fin de gestation est d’autant plus important que l’appétit de la vache chute dans la dernière semaine avant le vêlage, période où les besoins de croissance du veau sont les plus élevés. Une sous-alimentation dans les jours qui précèdent le vêlage conduit à un amaigrissement prépartum et à une augmentation importante des AGNE dans le sang, témoins de l’amaigrissement (voir la FIGURE “Évolution de l’ingestion et des AGNE durant le péripartum”).

Il a été montré que des taux d’AGNE supérieurs à 400 mmol/l entre quinze et cinq jours avant vêlage augmentent les risques de maladies post-partum (excepté la fièvre de lait) : part languissant, non-délivrance, cétose, œdème mammaire, défaut de transfert colostral (voir la FIGURE “AGNE et affections post-partum”) [6].

• La ration de fin de tarissement doit en outre favoriser une bonne mobilisation du calcium au moment du vêlage pour éviter les fièvres vitulaires. Le calcium sanguin est aussi indispensable aux contractions utérines : une chute du calcium sanguin a pour conséquence des parts languissants, des non-délivrances ou des délivrances longues et une mauvaise involution utérine avec, pour conséquence, des métrites.

Pourquoi moduler la durée de la période sèche ?

• Une diminution de la durée de tarissement limite la régression des papilles ruminales et le risque de surengraissement. Pour réduire la durée de la période sèche, la vache doit remplir certaines conditions :

- ne pas être une primipare (voir le TABLEAU “Durée de tarissement recommandée selon le rang de lactation”), car les primipares poursuivent leur croissance pendant le tarissement ;

- présenter un état sanitaire de la mamelle satisfaisant (vache notée « S » au contrôle laitier) ;

- avoir une note d’état d’engraissement supérieure ou égale à 3,5 ;

- donner une production au tarissement supérieure à 15 kg.

• Lors de troubles métaboliques (fièvre vitulaire, cétose, etc.) pendant la lactation précédente, il est possible de réduire la période sèche d’une semaine supplémentaire. Mais la durée minimale doit rester supérieure à un mois pour assurer les étapes d’involution et de régénération mammaire et ne pas pénaliser la lactation suivante.

Comment bien réussir le tarissement ?

La note d’état optimale au tarissement est 3,2 à 3,5. Il est donc intéressant de faire un point sur l’engraissement des vaches cent jours avant le vêlage afin de suralimenter les vaches trop maigres, car l’efficacité énergétique de la ration est supérieure en fin de lactation.

Avant de tarir, une restriction alimentaire a souvent été pratiquée, associée parfois à une limitation de l’abreuvement. Les nouvelles infections mammaires au tarissement sont plus fréquentes avec cette méthode (voir le TABLEAU “Nouvelles infections pendant le tarissement et méthodes de tarissement”).

Pendant la semaine qui précède le tarissement, la suppression des concentrés de production est recommandée tout en laissant un accès normal à la ration de base équilibrée en azote et en énergie. Puis, dès le tarissement, il convient de placer la vache avec les vaches taries, le plus loin possible de la salle de traite afin de l’éloigner de l’ambiance de traite qui stimule la production laitière.

Avant le tarissement, il est possible d’envisager de traire une fois sur deux pour diminuer la production. Cette stratégie est particulièrement recommandée chez les vaches hautes productrices, chez celles qui ont tendance à perdre le lait et pour l’éleveur qui ne souhaite pas instaurer de traitement hors-lactation.

Quelles rations recommander à des vaches taries ?

Les rations des vaches taries doivent :

- couvrir les besoins (voir le TABLEAU “Recommandations nutritionnelles outre-Atlantique pour des vaches holstein”) ;

- ne pas être trop riches pour limiter l’engraissement ;

- être fibreuses pour maintenir un encombrement suffisant et favoriser ainsi l’ingestion en début de lactation ;

- apporter de l’amidon et/ou des sucres car leur fermentation produit de l’acide propionique et de l’acide butyrique qui favorisent le maintien des papilles ruminales ;

- apporter des vitamines (A, D, E), et des oligo-éléments (sélénium, iode en particulier).

En ce qui concerne le choix des matières premières des rations des vaches taries, il est recommandé d’utiliser le même « fond de cuve » que la ration de lactation afin de faciliter les transitions alimentaires. Ainsi, des vaches en lactation alimentées à l’ensilage de maïs reçoivent de l’ensilage de maïs en quantité limitée pendant le tarissement.

Divers exemples de rations pour vaches taries peuvent être cités :

- 7 kg de foin de graminées, 4 kg de MS d’ensilage de maïs, 1 kg de tourteau de soja, 200 g de complément minimal vitaminé (CMV) vaches taries (5-10-10) ;

- 4 kg de paille de blé ou d’orge, 6 kg de matière sèche (MS) d’ensilage de maïs, 1,5 kg de tourteau de soja, 300 g de CMV vaches taries (5-10-10) ;

- 6 kg de MS de ration complète des vaches laitières (0,95 UFL et 100 PDI par kg de matière sèche) et bonne paille à volonté.

Le rationnement des vaches taries à l’herbe est souvent difficile car, lorsque l’herbe est abondante, le taux de fibres et de l’amidon et le cm V requis ne peuvent être consommés. À défaut, les vaches taries passent sur les parcelles après les vaches en lactation avec une distribution de concentrés ou d’ensilage de maïs, de minéral et de paille ou de foin de graminées dans un râtelier.

L’apport d’un CMV “vaches taries” bien formulé, c’est-à-dire plus concentré en vitamines, en sélénium et en iode, est recommandé (voir le TABLEAU “Exemple de formulation d’un CMV « vaches taries »”).

Quelles rations employer pour la préparation au vêlage ?

• La préparation au vêlage débute deux à trois semaines avant le vêlage présumé. Elle consiste à augmenter la concentration énergétique de la ration afin d’assurer une transition entre les rations de période sèche et de lactation, et mieux couvrir les besoins de l’animal en fin de gestation. Cette préparation au vêlage ne doit pas consister à introduire les vaches dans le troupeau des laitières, surtout lors d’alimentation en ration complète. Celle-ci est trop riche et la consommation de fibres quasiment nulle. Les vaches n’intègrent le troupeau que le jour du vêlage.

Pendant cette période, il convient de stimuler la libération du calcium osseux pour obtenir une calcémie favorable au moment du vêlage et, ainsi, prévenir les fièvres vitulaires et limiter les vêlages languissants, les non-délivrances et les métrites.

Deux méthodes sont utilisées :

- limiter les apports de calcium pendant la période de préparation pour “habituer” l’organisme à mobiliser le calcium osseux ;

- utiliser des rations dont le bilan alimentaire cation-anion (BACA) est négatif ou faiblement positif qui favorise l’augmentation de la calcémie en améliorant l’absorption du calcium alimentaire et la mobilisation du calcium osseux (voir l’ENCADRÉ “Le bilan alimentaire cation-anion”). Avec ces rations, une diminution de la fréquence des œdèmes mammaires et une moindre sensibilité aux mammites sont observés.

• L’herbe ou l’ensilage d’herbe sont souvent riches en potassium. C’est pourquoi ces aliments sont déconseillés pendant la préparation au vêlage. Si les vaches en préparation sont sur un parcours extérieur, il est recommandé de broyer l’herbe afin d’en limiter la consommation. Pour les mêmes raisons, la paille est préférée au foin comme apport de fibres.

En pratique, un lot de vaches en préparation au vêlage est constitué avec par exemple les rations :

- 8 kg de MS d’ensilage de maïs, bonne paille à volonté et 1,5 kg de tourteau de soja ou équivalent et 200 g de CMV “vaches taries” ;

- 9 kg de MS de la ration mélangée des laitières (0,95 UFL et PDI par kg de MS) et de la paille à volonté.

• Dans les petits troupeaux, il est souvent difficile de constituer un lot de vaches en préparation au vêlage. Les vaches sont alors laissées en préparation avec les vaches taries et reçoivent individuellement, au cornadis, un concentré en quantité croissante : 0,5 kg au début de la préparation pour finir à 2 kg au moment du vêlage. Ce concentré doit apporter de l’amidon hautement dégradable dans le rumen (amidon de céréales à paille) et éventuellement des sucres pour maximiser la production d’acides propionique et butyrique et ainsi favoriser la croissance des papilles ruminales.

• Si la ration est à risque (calcium > 8 g/kg MS ou potassium > 15 g/kg MS), des sels anioniques peuvent être ajoutés pour rendre le BACA de la ration négatif (voir le TABLEAU “BACA des sels anioniques utilisables”). Ils favorisent ainsi la mobilisation du calcium. Le CMV « vaches taries » doit alors être remplacé par 300 g d’un CMV 5-22-8 pour éviter une déminéralisation des vaches. Ces sels anioniques sont en général peu appétents. Leur distribution doit être effectuée sur une courte période (une semaine au maximum) et contrôlée car ils peuvent provoquer une dangereuse acidose sanguine. Il est prudent de contrôler le pH urinaire qui doit être maintenu au-dessus de 6,5.

Chez des vaches trop grasses, la distribution, avant le vêlage, de précurseurs de glucose (propylène-glycol, 200 à 500 ml, une fois par jour, ou de propionate, 250 g, deux fois par jour), va diminuer la quantité d’AGNE circulants et ainsi limiter la stéatose hépatique. De même, l’apport de méthionine ou de lysine protégées en prépartum et en tout début de lactation va favoriser la synthèse de liporotéines par le foie et l’exportation des glycérides et ainsi diminuer la stéatose hépatique [4].

Quelles nouveautés doivent être prises en compte ?

Des auteurs américains ont démontré que des périodes sèches de trente à quarante jours n’affectent pas les performances lors des lactations suivantes, quel que soit le rang de lactation (voir le TABLEAU “Résumé des résultats des essais sur la réduction de la période de tarissement”) [6].

L’objectif est que toutes les vaches aient une période sèche de trente à trente-cinq jours, suffisante pour assurer les étapes d’involution et de régénération mammaire. Cette réduction de la période sèche peut s’accompagner d’une simplification de la conduite en constituant un seul groupe de vaches taries avec une ration type “préparation au vêlage” ; d’autant plus qu’il a montré que cette ration pouvait être distribuée plus de vingt-et-un jours sans effets négatifs [5]. Cette méthode diminue le stress au moment des changements de lots. Économiquement, elle permet de gagner trois semaines de lactation avec des taux élevés, ce qui permettrait de réduire de 5 à 7 % le nombre de vaches présentes. Ce gain n’est toutefois possible que si les taux cellulaires sont bien maîtrisés et que la production laitière est suffisante (plus de 15 kg de lait par jour).

Le tarissement est indispensable pour optimiser la production laitière de la lactation suivante et maîtriser les numérations cellulaires individuelles. Le rationnement des vaches taries pendant la période sèche doit être aussi rigoureux que le rationnement en lactation. Il permet, en effet, de prévenir les maladies métaboliques du péripartum (fièvre vitulaire, déplacement de caillette, cétose, sub-acidose etc.). Il a son importance dans la gestion des mammites cliniques et subcliniques, de la reproduction et de la fécondité du troupeau.

La durée de la période sèche peut être modulée selon les vaches et les besoins de l’éleveur (gestion du quota, réduction du nombre de vaches, etc.), mais elle doit rester comprise entre trente et soixante jours.

  • (1) Complément minéral vitaminé.

À lire également

6 - Faroult B, Arzul P. Tarissement des vaches laitières : approche sanitaire et zootechnique. La dépêche vétérinaire. 2005;95(supplément technique).

Le bilan alimentaire cation-anion (BACA)

BACA = ions potassium + ions sodium – ions chlorures – ions sulfates (en milli-équivalents, meq).

La plupart des rations des vaches laitières ont un BACA positif (ensilage de maïs et concentrés) voire très positif (herbe et ensilage d’herbe).

Lors de BACA fortement positif, l’absorption du calcium est diminuée et le stockage au niveau des os favorisé, d’où une baisse de la calcémie.

Lors de BACA négatif, l’absorption de calcium est augmentée, la mobilisation des réserves osseuses est supérieure, la calcémie est alors augmentée, de même que la fuite urinaire d’où un risque de décalcification si le BACA est longtemps négatif et si l’apport alimentaire de calcium est insuffisant.

Points forts

Le tarissement est obligatoire, mais sa durée doit être adaptée à l’âge, à la production et à l’état sanitaire des vaches laitières.

Au cours de la période sèche, l’état d’engraissement de la vache laitière doit être stable.

Pour limiter l’engraissement, les apports énergétiques pendant le tarissement sont à restreindre.

Quinze jours à trois semaines avant le vêlage, une ration de préparation au vêlage est distribuée afin de préparer le rumen à la ration de lactation et mieux couvrir les besoins en fin de gestation.

Congrès

2 - Arzul P. Approche nutritionnelle du prépartum chez la vache laitière. J. Nat. Group. Tech. Vet. 2004 : 521-525.

3 - Aubadie-Ladrix M., Audit des rations alimentaires de tarissement. Les facteurs de risques de la pathologie péri-partum. J. Nat. Group. Tech. Vet. 2000 : 504-512.

4 - Aubadie-Ladrix M. Les pathologies du prépartum, du traitement au conseil en élevage. J. Nat. Group. Tech. Vet. 2004 : 501-514.

5 - Dishenhaus C, Augeard P, Bazin S. Influence de l’alimentation pendant le tarissement sur la santé, la production et la reproduction en début de lactation. Compte-rendu Journées EDE Bretagne/Pays de Loire. 1985.

10 - Oliver SP, Shull EP, Dowlend HH. Influence of differents methods of milk cessation on intramammary infections during the periparturient period. Proc. Int. Meeting on Bovine Mastitis, Indianapolis, Ed. NMC, Arlington. 1990 : 92-97.

  • 1 - Arzul P. Les vaches taries : réflexions personnelles. Bulletin des GTV. 1994 ; n° spécial “ Vache laitière, nutrition-alimentation”:57-63.
  • 7 - Grummer RR. Ethiology of lipid-related metabolic disorders in periparturient dairy cows. J. Diary Sci. 1993;71:1406-1416.
  • 8 - Jarrige R. Ouvrage collectif, Alimentation des bovins, ovins et caprins. Ed. INRA, Paris. 1999:471p.
  • 9 - Meissonnier E., Tarissement modulé, conséquences sur la production, la reproduction et la santé de la vache laitière. Point Vét. 1994;26:69-76.
  • 11 - Remond B, Kerouanton J, Brocard V. Effets de la réduction de la durée de la période sèche ou de son omission sur les performances de vaches laitières. INRA productions animales. 1997;10(4):301-315.
  • 12 - Serieys F. Le tarissement des vaches laitières, 1er édition. Ed. France Agricole, Paris. 1997:224pp.
Abonné au Point Vétérinaire, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr