EXAMENS COMPLÉMENTAIRES LORS D’AFFECTIONS RESPIRATOIRES
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Auteur(s) : Raphaël guatteo*, Nora Cesbron**, Sébastien Assié***, Alain Douart****
Fonctions :
*Unité de médecine des animaux d’élevage, École nationale vétérinaire de Nantes
L’aspiration transtrachéale est un acte facile qui nécessite un choix raisonné des animaux à prélever. Le prix du cathéter peut être un facteur limitant.
L’aspiration transtrachéale (ATT) est une technique extrêmement utile pour le diagnostic des affections respiratoires profondes des bovins. Elle permet l’identification et l’isolement de bactéries ou de virus présents dans l’appareil respiratoire profond. Elle ne nécessite aucune sédation et se révèle peu traumatique.
Elle consiste à introduire un cathéter dans la trachée, qui permet d’injecter du sérum physiologique, puis de récolter du liquide qui est ensuite analysé.
Cette technique, développée à l’origine chez le cheval, est aisément réalisable chez les bovins. Les deux contraintes liées à la réalisation de cet acte sont la contention (animaux d’un poids supérieur à 100 kg) et le coût du matériel nécessaire. Le prix unitaire d’un cathéter est ainsi d’environ 6 €HT. Il convient également de surmonter l’appréhension de la ponction de la trachée.
Le candidat idéal à prélever varie selon que des virus ou des bactéries sont recherchés en priorité.
Lors de recherche virale, les animaux sont choisis de préférence en début de phase clinique, c’est-à-dire lorsqu’ils présentent une hyperthermie et un jetage séreux. Il est recommandé dans ce cas d’associer à l’aspiration un écouvillonage nasopharyngé profond.
Si des agents bactériens sont recherchés, les bovins prélevés sont choisis parmi ceux qui présentent les signes les plus évocateurs d’une affection bactérienne, en particulier un jetage mucopurulent. Ils ne doivent pas, si possible, avoir reçu au préalable un traitement antibiotique.
L’interprétation des résultats est plus facile et plus pertinente si l’ATT est réalisée sur un lot d’animaux soumis aux mêmes facteurs de risques (microbiens et environnementaux). En pratique, il est conseillé de prélever 10 à 20 % des animaux au sein d’un lot malade. Un mélange des liquides récoltés est envisageable au laboratoire afin de diminuer les coûts d’analyse.
Peu de complications sont à redouter.
Des hématomes et de légers emphysèmes peuvent apparaître sur la zone de ponction.
Si le prélèvement semble trop contaminé par du sang, il est préférable de recommencer l’opération en ponctionnant plus ventralement.
D’autres examens complémentaires sont décrits dans le cadre des maladies respiratoires bovines. Un lavage broncho-alvéolaire peut ainsi être informatif, mais nécessite une anesthésie générale selon notre expérience. La procédure est alors lourde. Chez un animal vigile, le risque que le prélèvement soit contaminé est plus élevé. Une biopsie pulmonaire est également réalisable chez les bovins atteints d’affections respiratoires mais le coût du matériel (Biopsy Punch®) et de l’analyse histologique consécutive sont des facteurs limitants.
Remerciements à Jean-Paul guédas.