INCOMPÉTENCE URINAIRE CHEZ LA CHIENNE
Pratiquer
EN IMAGES
Auteur(s) : Pierre Chantelot
Fonctions : service de chirurgie, École nationale vétérinaire de Nantes
Lors d’incompétence sphinctérienne urétrale, la colposuspension peut parfois être une alternative au traitement médical.
L’“incompétence urétrale” (dénomination de Peter Holt) correspond à une diminution de la résistance à l’écoulement de l’urine. C’est la principale cause d’incontinence chez les chiens adultes, notamment chez les femelles (80 % des cas d’incontinence urinaire acquise [a]).
Le traitement médical de l’incompétence urétrale est souvent efficace (voir le TABLEAU “Traitement médical de l’incompétence sphinctérienne chez la chienne”).
Lors d’échec, une intervention chirurgicale, la colposuspension, est possible (voir la FIGURE “Principe de la colposuspension”). Elle peut aussi être indiquée en première intention (en particulier chez les jeunes animaux), afin d’éviter le traitement médical parfois contraignant.
•Les traumatismes chirurgicaux sur les structures intrapelviennes peuvent provoquer un ténesme en phase de réveil. Celui-ci est toutefois facilement contrôlé par une analgésie adaptée.
•La dysurie est une complication rare (moins de 10 % des cas) [10, 13], sans doute liée à une dyssynergie réflexe. Elle répond aux traitements (antispasmodiques, myorelaxants, morphiniques(1), certains AINS, etc.) mais est exacerbée par les œstrogènes : ceux-ci doivent donc être interrompus au moins un mois avant l’intervention.
La dysurie peut aussi être due à la compression de l’urètre contre le pubis (sutures trop serrées). Elle peut rétrocéder spontanément ou nécessiter un sondage urétral à demeure pendant quelques jours.
•La formation d’un hymen avec accumulation de sécrétions vaginales est une complication rare et tardive, due à la rupture peropératoire d’un rétrécissement vestibulo-vaginal préexistant [10, 13].
La colposuspension seule est efficace dans plus de 50 % des cas. Elle apporte une amélioration chez 40 % des animaux mais est sans effet dans 10 % des cas [10, 11, 13]. L’amélioration intervient le plus souvent avant trois jours mais peut être différée jusqu’à douze mois (moyenne de quinze jours) [10, 11, 13].
Les échecs sont souvent dus à un nombre insuffisant ou à une désunion des sutures qui prennent appui sur le muscle droit de l’abdomen. Lorsqu’une nouvelle intervention est nécessaire, les résultats sont généralement moins bons.
Il est donc essentiel de placer correctement les sutures autour du tendon prépubien, d’en nouer (si possible) plus d’une de chaque côté et de limiter l’activité de l’animal pendant un mois (tenu en laisse).
Même si les résultats sont moinsprobants, la colposus-pension peut néanmoins constituer une alternative aux traitements médicaux, plus contraignants pour les propriétaires et qui s’accompagnent parfois d’effets secondaires.