PNEUMOLOGIE DU CHIEN ET DU CHAT
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Auteur(s) : Guillaume Humbert
Fonctions : Clinique vétérinaire du 8-Mai, 96 avenue du 8-Mai-45, 86000 Poitiers
Le lavage des voies aériennes profondes, en aveugle ou sous bronchoscopie, contribue au diagnostic différentiel des pneumopathies.
Le lavagebroncho-alvéolaire (LBA) est une technique d’exploration des territoires bronchiques profonds et alvéolaires qui consiste à en prélever des cellules par irrigation et aspiration ; le prélèvement fait l’objet de différentes analyses : cytologique, bactériologique et parasitologique.
L’indication principale du LBA est le diagnostic différentiel des broncho-pneumopathies.
Il convient en premier lieu de différencier le lavage broncho-alvéolaire du lavage trachéobronchique. Le LBA est une exploration des bronchioles et des alvéoles, tandis que le lavage trachéobronchique permet l’exploration des voies aériennes supérieures. Il convient donc de s’assurer de la zone prélevée et d’éviter toute contamination par des cellules de l’appareil respiratoire supérieur.
Lors d’une pneumopathie, l’atteinte peut se localiser à trois niveaux : la lumière alvéolaire, la paroi alvéolaire et le tissu pulmonaire interstitiel. En pratique vétérinaire, le LBA apporte de très précieuses informations lors de l’exploration des atteintes luminales et pariétales. Chez l’homme, cet examen joue également un rôle déterminant dans le diagnostic différentiel des pneumopathies interstitielles. Cependant, chez l’animal, les résultats de trois publications récentes sont décevants et le diagnostic des pneumopathies interstitielles du chien reste actuellement quasi exclusivement histologique [2, 4, 5].
Les contre-indications du LBA sont celles de l’anesthésie générale.
Les incidents et les complications sont rares lorsque le prélèvement est bien réalisé. La littérature signale des cas d’hyperthermie et des saignements [1].
Le LBA peut être réalisé en aveugle ou lors d’une bronchoscopie.
Le LBA en aveugle présente différents risques et inconvénients, et il convient de privilégier la technique perendoscopique :
- le LBA en aveugle n’a aucun intérêt lors d’atteinte localisée ;
- lors d’atteinte diffuse, la cytologie peut différer selon le lobe pulmonaire prélevé [3]. Il est donc indiqué de réaliser le LBA au niveau de plusieurs lobes [3] ;
- il n’est pas possible de situer la sonde : risque de faux négatifs si elle se trouve en territoire sain et risque de contamination du prélèvement si elle est en territoire trachéobronchique (faux positif en bactériologie) ;
- il est inutilisable chez les animaux de grande taille ;
- son rendement est faible ;
- les risques de lésions pulmonaires (hémorragie et perforation) ne sont pas négligeables ;
- en l’absence de bronchoscopie, aucune information sur l’aspect de la trachée et des bronches n’est disponible.
L’animal est anesthésié et maintenu en décubitus sternal. Le risque anesthésique est élevé chez les animaux sévèrement dyspnéiques. Différentes mesures permettent de réduire ce risque :
- réaliser une oxygénation de l’animal cinq minutes avant et cinq minutes après l’examen ;
- mettre en place un monitoring cardiaque et respiratoire (électrocardiogramme et oxymétrie) ;
- réaliser une anesthésie et une bronchoscopie de courte durée ;
- utiliser un agent anesthésique limitant la dépression cardio-respiratoire (par exemple, le propofol) ;
- surveiller le réveil (dyspnée, saignement, hyperthermie).