Diagnostic et réduction de la luxation de la hanche - Le Point Vétérinaire n° 235 du 01/05/2003
Le Point Vétérinaire n° 235 du 01/05/2003

LUXATION DE LA HANCHE CHEZ LE CHIEN

Pratiquer

EN IMAGES

Auteur(s) : Marie-Hélène Crigel

Fonctions : Chargée de consultation en chirurgie, École vétérinaire d’Alfort

La luxation craniodorsale aiguë de la hanche chez le chien peut faire l’objet d’une réduction manuelle.

La hanche est l’articulation qui présente le plus fréquemment une luxation [3]. Cette affection articulaire résulte d’un traumatisme violent et rapide qui a lésé les ligaments (entorse grave), avec un déplacement permanent des surfaces articulaires.

• Les lésions associées à la luxation de la hanche sont celles d’une entorse de type III ou IV. Le ligament rond et la capsule articulaire sont déchirés.

Les lésions des tissus mous dépendent du traumatisme associé à la luxation, de la direction de celle-ci et du temps écoulé depuis l’événement. Les lésions musculaires sont variables. Dans le cas le plus fréquent de la luxation craniodorsale, le muscle fessier profond, qui longe le bord dorsal de l’articulation, est lésé.

Lors de luxation aiguë, des lésions osseuses peuvent en outre survenir (entorse de type IV avec avulsion osseuse à l’insertion du ligament rond). Les lésions cartilagineuses sont généralement associées aux luxations chroniques.

• Une atteinte chronique, c’est-à-dire au-delà de dix jours, ne permet pas d’envisager une réduction manuelle. En effet, plus le traumatisme est ancien et plus la cavité acétabulaire se comble, d’abord par un hématome, puis par du tissu de cicatrisation. La réduction manuelle s’avère parfois impossible quatre jours après le traumatisme !

La présence de lésions osseuses et/ou cartilagineuses associées contre-indique une réduction manuelle.

Une atteinte bilatérale des hanches (luxation ou autre affection comme une dysplasie grave) ou une ou plusieurs autres lésions qui ne permettent pas un appui correct de l’animal sur le membre controlatéral sont également des contre-indications.

Un traitement chirurgical est alors envisagé pour stabiliser la hanche.

• Quand la luxation de la hanche est aiguë et en l’absence de lésions cartilagineuses et/ou osseuses, une réduction manuelle précoce, associée à une contention externe adaptée, peut être envisagée, avec un bon pronostic.

Une stabilisation est ainsi obtenue dans 50 à 70 % des cas (35 à 53 % des cas dans d’autres études) après une réduction manuelle réalisée dans les dix jours qui suivent le traumatisme [1, 2, 4].

Une réduction manuelle sans l’association d’une contention en suppression d’appui expose à un risque de récidive élevé.

  • 1 - Bascher AWP et coll. Coxofemoral luxation in the dog and cat. Vet. Surgery. 1986;15:356-362.
  • 2 - Bone DL et coll. Traumatic coxofemoral luxations in dogs. Results of repair. Vet. Surgery. 1984;13:263-267.
  • 3 - Campbell JR et coll. Coxofemoral luxation in the dog. Vet. Record. 1965;77:1173-1177.
  • 4 - Duff SRI et coll. Hip luxation in small animals: an evaluation of some methods of treatment. Vet. Record. 1982;111:140-146.
  • 5 - Manley PA. The hip joint. In:Slatter D. Textbook of Small Animal Surgery. WB Saunders. Philadelphia. 1993:1786-1805.
Abonné au Point Vétérinaire, retrouvez votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr