Bénéfices et risques d’Imrestor® pour prévenir les mammites cliniques chez la vache - Le Point Vétérinaire expert rural n° 381 du 01/12/2017
Le Point Vétérinaire expert rural n° 381 du 01/12/2017

REPRODUCTION BOVINE

Thérapeutique

Auteur(s) : Lamia Briand*, Hervé Pouliquen**, Yassine Mallem***

Fonctions :
*Unité de biotechnologies
et pathologie de la reproduction
**Unité de pharmacologie et toxicologie,
Oniris, 101, route de Gachet,
44300 Nantes

L’usage d’Imrestor® doit être réfléchi, afin de bénéficier d’une efficacité maximale tout en prévenant les effets secondaires possibles.

Autour de la période du vêlage, une baisse de l’immunité est observée, qui est liée à la diminution de l’activité des granulocytes neutrophiles [4, 5]. Cette immunodépression représente un facteur de risque pour l’apparition de mammites, qui ont un impact économique majeur direct et indirect [2, 7].

Stimuler la production des granulocytes neutrophiles

Afin de prévenir et de limiter l’immunodépression péripartum, donc la survenue de mammites, il est possible de prescrire un médicament stimulant la production de granulocytes neutrophiles par la moelle osseuse (en plus des autres paramètres liés à la gestion de l’élevage et du tarissement).

La production des neutrophiles est régulée par les G-CSF (granulocytes colony stimulating factor) [1]. Le recours à un agent stimulant les G-CSF comme le pegbovigrastim (Imrestor®) est intéressant.

Des études ont montré l’augmentation des neutrophiles circulants et de leur activité à la suite de l’injection de pegbovigrastim [3, 6, 8]. L’administration d’Imrestor® à des vaches laitières en péripartum a permis de diminuer l’incidence des mammites cliniques à Gram positif et à Gram négatif de 28 à 30 % (tableau) [3, 8].

Index thérapeutique faible

Imrestor® se présente sous la forme d’une solution injectable dans une seringue contenant 15 mg de pegbovigrastim. Une injection délivre donc une dose de 20 à 40 µg/kg de produit chez la plupart des vaches. Le pegbovigrastim est conjugué à une molécule de polyéthylène glycol (PEG) pour augmenter sa demi-vie et diminuer sa clairance rénale.

Ce médicament doit être administré en deux injections par voie sous-cutanée stricte : la première 7 jours avant la date prévue du vêlage et la seconde dans les 24 heures après le vêlage. L’intervalle entre les deux injections ne doit pas être inférieur à 3 jours, ni supérieur à 17 jours.

Il convient de ne pas dépasser la dose indiquée, la marge de sécurité de ce médicament étant de 1,5 fois la dose maximale recommandée, soit 60 µg/kg (étude réalisée chez des vaches jersiaises).

Imrestor® est à prescription obligatoire, bien que le pegbovigrastim ne soit pas une substance vénéneuse, notamment parce que ce principe actif est une nouvelle molécule de la médecine vétérinaire.

Références

  • 3. Hassfurther RL, TerHune TN, Canning PC. Efficacy of polyethylene glycol-conjugated bovine granulocyte colony-stimulating factor for reducing the incidence of naturally occurring clinical mastitis in periparturient dairy cows and heifers. Am. J. Vet. Res. 2015;76:231-238.
  • 6. Kimura K, Goff JP, Canning PC et coll. Effect of recombinant bovine granulocyte colony-stimulating factor covalently bound to polyethylene glycol injection on neutrophil number and function in periparturient dairy cows. J. Dairy Sci. 2014;97:4842-4851.
  • 8. Ruiz R, Tedeschi LO, Sepulveda A. Investigation of the effect of bovigrastimon some periparturient immune disorders and performance in Mexican dairy herds. J. Dairy Sci. 2017;100 (4):3305-3317.

Conflit d’intérêts

Aucun.

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