Quelques plantes toxiques communes chez les herbivores domestiques - Le Point Vétérinaire expert rural n° 378 du 01/09/2017
Le Point Vétérinaire expert rural n° 378 du 01/09/2017

TOXICOLOGIE ET DIAGNOSTIC

Article de synthèse

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Fonctions : BP 20008
80230 Saint-Valery-sur-Somme
beatrice.bouquet@wanadoo.fr

C’est la dose qui fait le poison, mais aussi l’animal, la saison et parfois l’erreur humaine.

La toxicité d’une plante pour un animal dépend notamment de la quantité de principe actif qu’elle contient intrinsèquement, de la dose nécessaire pour cette espèce animale avant que l’effet n’apparaisse et de la capacité de l’individu concerné à éliminer le toxique (âge, état de son foie, etc.). La volonté de l’animal de l’ingérer (appétence) et la relative fréquence de la plante dans son environnement immédiat comptent aussi. Un instinct inné pousse les mammifères à ne pas manger certaines plantes toxiques, et un apprentissage maternel ou social pourrait aussi entrer en jeu. Cependant, ces comportements sont faillibles. Ainsi, globalement, une mauvaise herbe peu toxique mais assez appétente et très fréquente dans la pâture de jeunes bovins qui ne sont jamais sortis en pâture auparavant pourra engendrer des signes de toxicité lorsque l’herbe viendra à manquer. Des glands pourront rendre malade une seule génisse très friande de ces fruits, après un coup de vent qui les aura fait tomber en masse. Outre la météo, c’est parfois une maladresse humaine qui engendre l’intoxication végétale : par exemple, le curage des drains autour d’une pâture peut rendre accessibles les racines de “pimpin”… La toxicité via l’ensilage est plus pernicieuse puisque la plante n’a plus son aspect ni son odeur normaux, mais qu’elle conserve sa toxicité (morelle, etc.).

Toutes les espèces d’herbivores ne sont pas non plus logées à la même enseigne face aux intoxications végétales. Ainsi, les chevaux sont bien plus sensibles à l’intoxication par la prêle ou le séneçon de Jacob que les autres espèces. De même, le rhododendron est une plante très risquée pour les chèvres.

Une petite sélection éclairée au sein de listes issues de deux centres antipoison vétérinaires est proposée dans cet article [2, 3].

TAILLES DE HAIES TOXIQUES

Le dépôt “sauvage” de taillures de haie dans des pâtures en bordure de zones pavillonnaires est assez fréquemment à l’origine d’une intoxication chez les herbivores. Des arbustes décoratifs, normalement pas plantés dans les herbages, sont alors en cause. La généralisation des déchetteries ou du compostage fera peut-être reculer ce danger à l’avenir.

1. Ils ne pardonnent pas…

If à baie

L’if à baie est un arbre dangereux lorsqu’il est planté en haie parce qu’il est taillé (en hiver) (photo 1). Il s’agit d’un conifère non résineux et ses branches sont appréciées par les herbivores, également ses fruits (arilles, toxiques par leurs graines, et non par la partie charnue). La mort à la suite de l’intoxication est fréquente, mais celle-ci est rare. Ainsi, 500 g à 1 kg de cette plante tuent une vache, 200 g un cheval et 20 g un lapin. Moins de 3 heures après l’ingestion surviennent une excitation, des tremblements, puis une dépression et une somnolence, et, enfin, la mort (en 12 à 48 heures). Une ruminotomie (à visées diagnostique et extractive), des analeptiques cardio-respiratoires et des purgatifs seraient a priori à tenter.

Rhododendron

Comme sa cousine l’azalée (du même genre), le rhododendron, arbrisseau à fleurs, est commun dans les jardins, en terre acide. La chèvre est la principale concernée, car elle est friande de cette plante dont toutes les parties sont très toxiques (même le miel et le nectar le seraient) (photo 2). Les autres ruminants et le cheval peuvent aussi s’intoxiquer. Une toxine curarisante est en cause (andromédotoxine). Elle inhibe les muscles striés et le cœur, stimule les centres du vomissement et déprime le système nerveux central. L’animal salive, puis présente des troubles digestifs (diarrhée, coliques) entrecoupés de périodes de rémission. Des troubles de la démarche, un abattement, des convulsions, voire un coma et une paralysie suggèrent l’ingestion de quantités importantes. Une toux, une dyspnée, des arythmies, des troubles visuels, des plaintes et des gémissements peuvent compléter le tableau clinique. La rapidité d’intervention (symptomatique) prime.

Laurier rose

Cardiotoxique, le laurier rose, plante méditerranéenne décorative par ses fleurs et son feuillage effilé, provoque également des signes digestifs (vomissements dans les espèces qui peuvent vomir) et des troubles nerveux (suivis de coma et de mort). Toute la plante est toxique et un mâchonnement sans avaler suffit à faire apparaître les signes cliniques (parfois même l’ingestion de l’eau dans laquelle elle a trempé et la fumée de la plante brûlée). Les herbivores ne sont pas épargnés parmi toutes les espèces sensibles (le cochon d’Inde l’adore…). Trente à 60 g sont mortels pour un cheval ou un bovin. Les animaux n’apprécient pas son amertume, mais, une fois la plante desséchée, ils peuvent se laisser abuser (photo 3). Des hétérosides cardiotoniques sont en cause (comme la digoxine). Le pronostic est sombre et le traitement doit être précoce. La guérison est possible mais lente.

2. Plus de peur que de mal

Troène

Le troène est une oléacée (comme l’olivier, le forsythia, etc.) utilisée en haie. Mal taillé, il donne des fleurs, puis des baies (discrètes mais persistantes) qui sont les plus toxiques (“ligustrine”) (photo 4). Les herbivores sont les plus concernés, ingérant ses feuilles fraîches ou ses fruits : cheval, âne, mouton, chèvre, bovin, par ordre de nombre d’appels au Centre antipoison animal et environnemental de l’Ouest (CAPAE). Après quelques heures, des symptômes digestifs sont observés (coliques, diarrhée), avec de la fièvre. Des troubles cardiaques et respiratoires peuvent compléter le tableau. Des signes nerveux signalent, là encore, l’ingestion de quantités importantes (ataxie, paralysie). La mort peut survenir (dans les 48 heures).

Buis

Le buis évoque le troène par la symptomatologie de l’intoxication : des troubles digestifs et nerveux et une intoxication potentiellement mortelle (alcaloïdes paralysants cette fois). Malgré sa petite taille, il est dangereux car la dose mortelle est faible : 300?g peuvent tuer un bovin adulte (photo 5). Peu de cas fatals sont toutefois rapportés car les feuilles sont amères et les bovins les apprécient peu.

Laurier-cerise

Le laurier-cerise appartient au genre Prunus et à la famille des Rosacées (comme le pommier ou encore les roses). C’est une plante de haie appréciée pour sa vigueur et ses grandes feuilles persistantes en hiver (photo 6). Le laurier-cerise ne doit pas être confondu avec le laurier sauce, utilisé pour la cuisine, ni avec le laurier-rose (précédemment cité) qui n’appartiennent pas à la même famille et ne présentent pas la même toxicité (même s’ils sont aussi toxiques). Très commun sur toutes nos côtes, il fleurit discrètement, puis ses fruits ressemblent à de petites cerises noires à maturité, à l’automne. Ce sont les noyaux de ces drupes qui sont les plus toxiques (présence d’hétérosides cyanogénétiques qui se transforment en cyanure dans l’organisme, pénalisant l’oxygénation cellulaire et engendrant des signes nerveux potentiellement mortels). Les herbivores mangent les feuilles, également toxiques (le chien ingère plutôt les fruits, puis il salive et vomit), mais sans suites mortelles (parfois quelques séquelles).

Thuya

C’est la sève du thuya, plante ultra-fréquente en haie, qui est théoriquement toxique (notamment chez les chevaux et les ruminants), comme pour le genévrier. Le contact cutané avec le bois est également allergisant. La sève est âcre, donc peu appréciée (photo 7).

Sureau noir

Le sureau noir est un arbuste à croissance rapide (“hautbois”), fréquent sur les talus autour des pâtures en climat tempéré. L’écorce, les feuilles et les baies non mûres sont entéro- et pneumotoxiques (alors qu’à maturité et cuites, les baies sont consommables par l’homme), mais les cas sont rares (photo 8).

Chèvrefeuille

Les baies framboisiformes du chèvrefeuille, plante envahissante, sont toxiques. La quantité à laquelle est potentiellement exposé un bovin est faible (photo 9).

DES MAUVAISES HERBES REDOUTABLES VIA LE FOURRAGE

1. En hypothermie

La morelle noire résiste aux herbicides dans les champs de maïs et se retrouve donc dans les ensilages (un arrachage manuel s’impose, hauteur maximale d’environ 60 cm). Fraîche, l’odeur de cette plante est dissuasive (photo 10). Dans l’ensilage, deux pieds par mètre carré suffisent à provoquer une intoxication chez les bovins.

Cette solanacée contient de la solanine, comme les tubercules de pomme de terre verdis (que certains éleveurs incorporent à l’ensilage) (photo 11). Il s’agit d’un gluco-alcaloïde irritant pour le tube digestif, d’où une constipation suivie de diarrhée parfois teintée de méléna, avec salivation. Cette plante peut induire des complications neurologiques (tremblements ou pertes d’équilibre). Une tachycardie et une tachypnée avec baisse de la température corporelle sont possibles. La teneur des solanacées en solanine est variable selon les années, la saison et le sol. Une intoxication chronique est possible.

2. Spectaculaire et “piro-like”

La mercuriale est néphro- et hémotoxique, de la floraison à la fructification (photo 12). Sauvage, elle est trouvée en bordure de pâtures, mais aussi dans les repousses des champs (colza, ou autres). Bovins, ovins et caprins sont surtout concernés. Ils n’aiment pas son goût, mais l’ingèrent en cas de disette ou après aspersion avec des herbicides qui la rendent paradoxalement appétente. Elle peut être aussi présente dans le foin. L’intoxication aiguë chez les bovins requiert 9 à 10 kg (et provoque une météorisation), mais une intoxication cumulative est possible (1 à 3?kg sur plusieurs jours). Après un abattement et une perte d’appétit, les symptômes sont assez spectaculaires : hématurie, hémolactation, diarrhée, ictère, pouvant évoquer à tort une piroplasmose. Aucune hyperthermie n’est toutefois rapportée. Des séquelles sont possibles. Il est conseillé de procéder à l’arrachage dans les champs lorsque la densité de cette adventice atteint deux pieds par mètre carré.

3. Trois plantes qui donnent la fièvre

Œnanthe safranée

L’œnanthe safranée, surnommée “pimpin” (pour “pensacre”), est une grande ombellifère (comme la carotte et… la grande ciguë !) qui a une odeur de persil. Les racines laissent écouler un jus jaune et sont concentrées en toxiques (photo 13). Elles sont remontées à la surface par l’homme lors du nettoyage mécanique des fossés et parfois incorporées au fourrage accidentellement. Coliques, méléna, mais aussi incoordination motrice et parfois convulsions, cécité et fièvre sont observés, dans un temps plus ou moins court. Un gramme de racines par kilogramme de poids vif correspond à la dose létale pour un bovin.

Fougère

La fougère aigle est ubiquiste (photo 14). Toute la plante même sèche (utilisée en litière) est toxique pour la moelle osseuse (via un facteur inconnu engendrant un syndrome hémorragique chez les ruminants). La plante jeune contient aussi une thiaminase (d’où l’usage d’administrer de la vitamine B1 chez le cheval), des tanins et un hétéroside cyanogénétique. Les bovins affamés peuvent se jeter sur cette plante, ou bien elle est consommée à l’aveugle via le fourrage. Chez les jeunes ruminants, après quelques semaines de consommation, le ptéridisme se manifeste par un pic d’hyperthermie à 41 à 42,5 °C, un abattement, puis, après quelques jours, par des hémorragies avec des pétéchies sur les muqueuses, un jetage sanguinolent, des hémorragies cutanées (“sueurs de sang”), une diarrhée hémorragique et une hématurie. La mort survient en 1 semaine environ. Les lésions à rechercher sont des ulcères de la caillette et de l’intestin grêle, des suffusions sanguines dans les muscles, des transsudats rosés dans les séreuses, des nœuds lymphatiques hémorragiques et une aplasie médullaire. Chez le cheval, les signes sont différents : une mydriase, des coliques, des convulsions, une dyspnée avec polypnée, une démarche ébrieuse et une incoordination motrice dominent (et l’administration de vitamine B1, Corebral®, nutraB®, est conseillée en cas d’intoxication par la fougère dans cette espèce). Les lésions caractéristiques sont plus difficiles à rechercher aussi (exsudation séreuse des méninges, du cervelet et de la moelle).

Digitale

La digitale pousse en terrains acides (Bretagne, Vosges, etc.). Ses feuilles et ses graines, principalement, contiennent l’essentiel des substances cardiotoniques (la digoxine en dérive), mais aussi d’autres toxiques pour l’appareil digestif. La plante est peu appétente, donc l’intoxication rare. Les signes sont un abattement intense avec fièvre, parfois des tremblements, puis des signes digestifs (salivation, colique, diarrhée) et urinaires (pollakyurie, parfois hématurie). Les signes cardiaques, qui ont fait la réputation de cette plante, ne surviennent que tardivement.

4. Deux spécialités « équines »

Séneçon de Jacob

Le séneçon de Jacob est une grande plante bisannuelle ou vivace à capitules jaunes hépatotoxiques, y compris pour l’homme (via du blé contaminé ou du lait de vaches intoxiquées). Parfois classée comme une plante méditerranéenne ou de montagne, elle est en fait très ubiquiste en France (elle aime aussi les dunes du Nord) (photo 15). Toute la plante est toxique, surtout aux premiers stades de végétation et lors de sècheresse (alcaloïdes dont les métabolites hépatiques sont toxiques). Le cheval mais aussi le bovin s’intoxiquent via le fourrage (foin, ensilage). Chez le cheval, la dose létale est de 3 à 5 % de poids vif (soit 300 g/j pendant 50 jours), mais une intoxication chronique est possible avec 50 à 100 g pendant 6 à 8 semaines. L’animal maigrit et mange moins. Une constipation, des muqueuses ictériques, une démarche chancelante, un décubitus puis la mort s’ensuivent. Les lésions hépatiques sont irréversibles (cirrhose à mégalocytes).

Prêle

La prêle des champs est une plante filandreuse qui contient une thiaminase, divers alcaloïdes (palustrine, équisétine), des saponosides et de la nicotine (photo 16). L’intoxication de l’herbivore survient plus souvent via le foin. Des formes aiguës sont plus fréquentes chez le cheval avec une mydriase, des coliques, des convulsions, une polypnée, une dyspnée, une ébriété et une incoordination motrice. Les bovins présentent des coliques, un ptyalisme, des sudations, une hémoglobinurie, une ataxie, une cachexie sans anorexie, une inrumination, une chute de lait et un abattement intense. Une exsudation séreuse des méninges, du cervelet et de la moelle est difficile à mettre en évidence dans les formes suraiguës équines. La dégénérescence hépato-rénale et l’hypertrophie de la muqueuse vésicale des formes chroniques sont plus faciles à rechercher.

5. Une plante plutôt “petits ruminants”

Le rumex est de la même famille des polygonacées que l’oseille, la betterave ou la rhubarbe. Il contient des quantités importantes d’acide oxalique, dangereux pour les néphrons. Les moutons et les chèvres sont plus souvent concernés que les bovins et les équins (qui rejettent cette plante, d’où sa prolifération dans leurs pâtures) (photo 17). L’intoxication est possible par une consommation répétée de petites doses (0,1 à 0,5 % du poids de l’animal). Dans les cas graves, une insuffisance rénale aiguë et une hypocalcémie peuvent survenir.

AUPRÈS DES ARBRES…

1. Des fruits pas de saison

Chêne

Seuls les chênes pédonculé, rouvre et sessile sont toxiques (pas le chêne vert ni le chêne liège, dans le sud de la France) (photo 18). Les bovins et chevaux sont principalement concernés, lorsqu’ils ingèrent une grande quantité de glands verts, en automne, ou de jeunes feuilles au printemps (“mal de Brou”), lorsque l’herbe est rase et/ou après une tempête. L’intoxication cumulative est relativement plus fréquente que l’intoxication aiguë. Certains individus raffolent de cette denrée. Les conséquences sont variables, allant de l’absence de symptômes à la mort. La toxicité est imputée aux tanins qui libèrent une substance toxique pour le rein (d’où une baisse d’appétit, un arrêt de la rumination et une chute de la production laitière, peu spécifiques). Puis surviennent une constipation et une diarrhée noirâtre, poisseuse et putride, voire une dysurie avec hématurie, ainsi que des troubles nerveux (tremblements, troubles de la démarche, etc.). Le traitement est difficile lorsque les troubles sont déclarés.

Érable sycomore

L’érable sycomore est myotoxique pour le cheval par ingestion des samares (fruits parés de deux hélices) ou de ses jeunes plantules (photo 19). Une tachycardie, une polypnée et une dyspnée, une myoglobinurie et une hypothermie dominent généralement le tableau clinique. Cet arbre ou ses plantules ne figurent pas dans les listes de plantes toxiques chez le bovin. L’érable sycomore n’a été identifié comme un agent causal de myopathie atypique chez le cheval que récemment, mais, depuis lors, les précisions diagnostiques et thérapeutiques apportées pour cette espèce ont diminué la létalité [3].

Marronnier

Le marronnier donne le marron (d’Inde, pas les châtaignes), qui contient un cocktail de toxiques (dont la saponine et l’esculine anticoagulantes, des hétérosides et l’acide oxalique cités précédemment). Les troubles digestifs parfois sévères dominent le tableau d’intoxication (diarrhée, coliques). Là encore, des troubles nerveux (dépression, paralysie, convulsions, etc.) signent les ingestions massives. Des cas sont décrits notamment chez les ruminants et le cheval. Les feuilles et les bourgeons peuvent aussi être en cause (donc intoxication possible au printemps). La dose toxique est mal connue : la teneur en principes toxiques serait variable selon la saison.

2. Toxines ou mycotoxines ?

Les herbivores n’aiment pas pâturer sous les noyers. Les bogues de noix sont rarement consommées, mais elles sont une source importante de mycotoxines (photo 20).

3. Envahissantes mais très accidentelles

Lierre

Les sombres baies mais aussi les feuilles d’Hedera helix (lierre), qui rampe souvent à l’ombre des arbres ou sur les troncs morts, sont toxiques, mais les herbivores ne les apprécient pas du tout, donc les cas sont rarissimes (photo 21).

Gui

Le gui est une plante hémiparasite touffue qui vit à la cime des arbres (chênes, peupliers, etc.). Ses baies blanches décoratives à Noël contiennent de la viscotoxine, mais les jeunes rameaux et les feuilles sont aussi toxiques. Une branche chargée peut tomber au sol et intoxiquer un jeune bovin après une tempête, par exemple. L’animal intoxiqué salive, avec une diarrhée parfois hémorragique et une polyuro-polydipsie. L’hypotension engendre un abattement important. Les troubles neurologiques consistent en une dilatation des pupilles, une incoordination et des troubles de l’équilibre, une sensibilité exacerbée, puis surviennent la paralysie, le coma, voire la mort. Autre plante festive hivernale, en sous-bois, le houx est également toxique, mais les bovins n’apprécient pas son piquant ni ses baies.

Conclusion

Pour la plupart des intoxications végétales, il n’existe pas d’antidote ciblé. Un traitement orienté sur les symptômes et l’action de la toxine favorise la guérison dans certains cas. Le charbon actif diminue l’absorption par adsorption s’il est donné précocement. Les diurétiques hypoazotémiants doux comme l’association Lespedeza capitata, artichaut, orthosiphon (Phytorénal®) encouragent le fonctionnement des organes filtres en convalescence.

Les données scientifiques manquent, sur les effets chroniques notamment, ceux qui sont liés à l’ingestion répétée et cumulative d’une petite quantité de plante (rumex). Un éventuel effet synergique des plantes toxiques sur le foie de vaches laitières déjà soumis à rude épreuve par une alimentation hivernale à haute densité reste à explorer, dans une approche polyfactorielle des maladies.

Il existe en outre une part de magie dans la nature qui fait que certaines plantes potentiellement toxiques (si elles sont consommées en grande quantité) deviennent particulièrement intéressantes en petite quantité dans la ration des vaches de montagne (estive, foin) pour développer les arômes des fromages, notamment [1].

Références

Conflit d’intérêts

Aucun.

Points forts

→ Pour certains arbres, les bourgeons ou plantules et les fruits peuvent être toxiques (érable, marronnier, chêne), d’où un risque au printemps et en hiver.

→ Des urines sombres peuvent faire suspecter une intoxication végétale (mercuriale), pas seulement une piroplasmose.

→ L’hyperthermie est possible dans les intoxications par de “mauvaises herbes” (œnanthe safranée, fougères). Et l’hypothermie aussi (morelle noire).

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